dimanche 17 mai 2015

Aventureuse Constance

Voici le troisième tome de la famille d'Arsac, cette fois consacré à l'histoire de Constance, la petite dernière.
Nous sommes en 1791 et la révolution française est passée par là. Depuis le tome précédent, la cadette de la famille a eu le temps de se marier et de devenir veuve. Si son mari ne doit pas sa mort aux bouleversements politique en France, c'est par contre le cas de son père, emprisonné et décédé pour avoir participé à la tentative d’évasion du roi, aussi connue sous le nom de fuite de Varenne. Craignant les représailles, Constance et sa mère, cette dernière fortement affaiblie par la mort de son mari, cherchent à rejoindre le reste de leur famille aux États-Unis. Pour cela il leur faudra embarquer sur un bateau pour de longues semaines, en compagnie d'un capitaine qui est loin de laisser la jeune femme indifférente.
Pour être claire, il s'agit de mon tome préféré de la trilogie. D'abord (je vous en avais déjà parlé dans mes critiques des tomes 1 et 2), parce que j'attendais avec impatience le bouleversement que la révolution apporterait dans la famille d'Arsac, et que je ne suis absolument pas déçue. La tension dramatique causé par les événements historiques est très forte, et cependant, la petite histoire ne se perd pas dans la grande et ne se disperse pas sous le poids et la densité du contexte. De plus, si nos personnages, nobles de naissance, sont les grands perdants de l'Histoire avec un grand H, Ils n'apparaissent ni aigris, ni vengeurs mais semblent plutôt prêt à aller de l'avant et à prendre le meilleur de leur nouvelle situation. Ensuite, et ça m'a sauté aux yeux sur ce tome, l'écriture de l'auteur s'améliore avec le temps et décrire des ambiances moins "lisses" que celles des cours royales lui réussi visiblement, ils ne lui faut que quelques phrases pour nous emmener sur un bateau en pleine mer, au fond d'une geôle ou dans une taverne mal famée du port.

"Si l'extérieur était peu engageant, l'intérieur tenait carrément du tripot et de la Cour des miracles : faiblement éclairée par quelques lucarnes aux carreaux crasseux, la salle était basse de plafond et accueillait une faune pour le moins... patibulaire. Des marins édentés buvaient un bock dans un coin tandis qu'une servante encore jeune mais au teint déjà fané remuait une marmite de ragoût."

Pour le dernier point de ma critique, je vais allégrement vous dévoiler des éléments clefs de l'intrigue. Je conseille donc aux personnes qui aiment les surprises de ne pas lire plus loin.
J'ai énormément apprécié le contrepied qu'Éléonore Fernaye à choisi de prendre envers certains points névralgiques habituels de la romance, et particulièrement deux d'entre eux. Tout d'abord notre héroïne est une femme forte, c'est pratiquement toujours le cas dans le genre "New romance", mais d'habitude, soit elle fait juste semblant pour son entourage, soit elle découvre en rencontrant le héros que finalement ça la fatigue les responsabilités et qu'elle se reposerai bien sur quelqu'un. Ce n'est pas le cas de notre petite Constance, qui est vraiment forte pour le coup et qui n'attends pas de son homme qu'il lui soit un support, mais juste un égal. L'autre point sur lequel le pied de nez au genre littéraire m'a marqué, c'est la stérilité de l'héroïne. Il est en effet assez courant de trouver en romance historique une héroïne supposément stérile et qui en souffre. Sauf qu'à la fin, une fois trouvé son compagnon de vie, celui qui l'aime pour de vrai, ben pof, elle tombe enceinte. Or cette fois non, pas de miracle, Constance et son mari devront adopter pour
devenir parents, proposant une autre sorte de happy end, appréciable et rafraîchissante pour les habitués du genre.

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