vendredi 27 juin 2014

Olé


Habituellement, je ne lis quasimement pas de romans policier. Sans doute parce que j'en ai trop lu durant mon adolescence et qu'à force  de pratiquer un certain type de littérature, on s'habitue aux structures narratives et on fini par deviner le meurtrier beaucoup trop tôt pour que le roman conserve son intéret. Du coup lorsque j'ai reçu Olé dans ma boite aux lettres grâce à l'opération mass critique de Babélio, j'ai eu quelques appréhensions.
Alors que la féria de Nîmes commence tout juste, on découvre en ville le corps sans vie d'un toréro qui semble avoir été exécuté à la manière d'un combat d'arène. Le commandant Déborah Pringeon, tout juste arrivée dans la région et n'y connaissant rien à la corrida, devra cependant tout faire pour trouver le meurtrier avant qu'il ne fasse une nouvelle victime.
Il y a trois raisons principales pour lesquelles j'ai beaucoup apprécié ce roman.
La première et la plus évidente, c'est qu'il est très bien écrit. J'ai tellement aimé le style que l'auteur développe que j'ai eu beaucoup de mal a ne dégager qu'une seule et unique citation pour la fin de cette article. Il m'a fait pensé à La solitude est un cercueil de verre par sa capacité à me mettre des images dans la tête, c'est dire.
La seconde raison c'est l'espèce de paresse que l'on y ressent. Paresse dans le sens ou, très vite, en tant que lecteur, on n'a plus du tout envie de deviner le meurtrier avant les protagonistes, on n'est plus tenu en haleine mais plutôt porté par le flot. Le rythme du récit devient notre rythme, ce que, personnellement, j'ai trouvé bien plus agréable.
La troisième et dernière raison que j'ai pu identifier (mais cela ne veux pas dire qu'il n'y en ai pas d'autres), ce sont les changements de point de vue narratifs. Les narrations naviguant d'un personnage à l'autre sont déjà en général, des processus que j'aprécie beaucoup, mais ici le phénomène est tellement poussé à bout que l'on "devient" véritablement chacun des personnages à partir desquels l'auteur nous raconte l'histoire. Je veux dire par là que d'un chapitre à l'autre on recent comme une étrange skyzophrénie qui fait changer nos opinions du tout au tout. Ainsi lorsque l'on se retrouve à lire le déroulement du récit du point de vue d'un personnage pétri de rancune à l'égard du personnage principal, on se met de nous même à épouser cette opinion et à détester ce dernier, quand bien même c'est dans son esprit que l'on a vécu le chapitre précédent.
Voila donc un roman qui m'aura quelque peu réconcillié avec les récits policier, ce qui n'etait pas une mince affaire, et que je vous conseille chaleureusement.

 "La bête n'a plus de dard, elle l'a laissé planté dans un corps inconnu de son passé. C'est pour ça que les grillons n'ont plus rien à faire de lui. Ils chantent."

vendredi 20 juin 2014

Audacieuse Sarah

J'avais déjà évoqué avec vous le premier tome de La Famille d'Arsac : Scandaleuse Elisabeth. Dans ce second tome, nous faisons un petit saut en avant dans le temps jusqu'en 1783 et nous occupons du cas de Louis, le frère de notre précédente héroïne. Celui-ci viens de participer à la guerre d'indépendance des État-Unis au sein de l'armée française et, alors que celle-ci s'achève, il compte profiter de sa présence sur place pour passer quelque temps chez sa soeur Elisabeth avant de rentrer dans sa patrie d'origine, et de briguer une place à la cours de Versailles. Ses projets vont néanmoins se voir retardés par un ordre de son supérieur : aller remettre à Miss Sarah Hart le médaillon de famille confié par son frère disparu.
J'avais beaucoup apprécié le premier tome, notamment grâce à son contexte original et relativement méconnu. Si c'est à nouveau le cas pour ce second tome, je m'y suis par contre beaucoup plus attaché aux personnages. J'avais parlé d'Elisabeth comme un "cheveu sur la soupe", insensible aux pressions sociales, mais, comme je l'avais pressenti, c'est loin d'être le cas de son frère Louis qui, par contraste, semble les ressentir plus que quiconque. Son incapacité a s'en défaire semble lui venir autant de son éducation que de la place qu'il se doit d'assumer au sien de la société. Ainsi lorsqu'il se retrouve à "faire sa cour" auprès des puissants à Versailles, il s'intègre et se plie avec facilité à un système dont il semble pourtant souffrir, tout simplement parce qu'il n'imagine pas une autre manière de faire. Face à ce Louis pétris de principes et d'honneur mais dont le manque d'imagination est le défaut majeur, la sage et impétueuse Sarah prends vite toute sa saveur. C'est à nouveau une femme farouchement indépendante que nous offre l'auteur, mais contrairement à Elisabeth, Sarah est un pur produit de son histoire personnelle et son désir d'indépendance ne sort pas de nulle part. La demoiselle a les pieds sur terre et sait naviguer dans des milieux hostiles avec un brio qui force l'admiration, ainsi si elle doit, dans la première partie du roman, compter sur l'aide de Louis pour s'en sortir, elle le secondera si bien dans la seconde partie qu'elle rétablira facilement un équilibre bienvenu dans leur relation.
Comme au sein du premier tome, l'auteure prends ici bien soin de mettre notre couple noble à l'abri de la révolution française maintenant toute proche, par contre elle laisse la petite dernière de la fratrie d'Arsac, que l'on devine être notre prochaine héroïne, au coeur même de la cour de France. Une cour cruelle et vaine dont la déliquescence prochaine parait comme une évidence après l'intrusion plus poussée de ce second roman en son sein, Eleonore Fernaye nous dépeignant en touches discrètes et sombres, l'ambiance d'une fin de règne.

"Réprimant un soupir, il jeta un coup d'oeil par la fenêtre ouverte d'où il apercevait un coin de ciel bleu sans nuage se découper au-dessus des toits du château."

vendredi 13 juin 2014

Mon mariage : les chaussures

Comme je vous l'ai déjà dit, j'aime les chaussures. Le choix de la paire dans laquelle je devrais me glisser le jour J avait donc une certaine importance à mes yeux. Or j'ai trouvé les chaussures parfaites chez Irregular Choice, il y a plus d'un an déjà. Pour tout vous dire, ce sont ces chaussures qui m'ont inspiré l'idée de ma robe, mais ceci est une autre histoire.
Par contre, j'ai eu une mauvaise surprise après les avoir reçues. Si elles sont aussi belles en vrai que sur la photo, elles sont par contre bien plus hautes et plus montantes sur la cheville que je ne l'avais imaginé. La taille du talon en soi n'est pas un problème car je pensai dés le départ acheter une seconde paire de chaussures pour le bal, sachant que je ne serai pas suffisamment confortablement équipée pour danser toute la nuit avec mes chaussures de princesses. Le fait qu'elles remontent beaucoup à l'arrière, par contre, m'a posé un vrai souci que je n'ai de prime abord pas su comment résoudre. En effet, la chaussure très haute sur la cheville, associé à l'absence de bride à l'avant, donne l'impression d'avoir un gros "cou-de-pied" et gomme beaucoup trop la cheville. Oui je sais, c'est un détail, mais dans le cadre d'un mariage, un simple détail prends rapidement des proportions bêtement énorme. Donc voila, j'aime ces chaussures dans l'absolu, mais je ne les aime pas sur moi : je fais quoi ?
J'en cherche d'autre ? je les porte telles-qu'elle sachant que ça va me perturber et que je risque de me focaliser sur mes "grosses chevilles" pendant ce qui est sensé être un des plus beaux jours de ma vie ? ou bien je les modifie ?
Habile lecteur tu auras compris que je n'en ferai pas un article si j'avais choisi la première ou la seconde solution.
Armée de ciseaux et d'une aiguille, à l'aide d'un bout de lin naturel, d'une chute de cuir et de toutes petites boucles dorées dénichée au marché de l'histoire de Pontoise, je me suis fabriqué une fine bride qui, cousue sur la chaussure, casse l'avant du pied trop lisse et donne l'impression de ré-affiner la cheville. L'effet qui me gênait a donc disparu, et je suis assez fière de mon bricolage grâce auquel je pourrai me glisser tranquillement dans mes chaussures de princesse le jour J.

et voici ma version bricolée