mardi 31 mars 2015

Carnet d'Islande : jour 3, 8 mars 2015

Les articles à propos du voyage en Islande sont extrait de mon journal de voyage écrit sur place au jour le jour. Il est donc probable que le style, ainsi que les informations et les opinions que je donne, varient et se contredisent en fonction des découvertes et de la fatigue du jour concerné. Merci d'avance de votre indulgence.

C'est parti pour le tour de l'île ! En commençant par le fameux cercle d'or !
Première étape : þingvellir ou "la plaine du parlement" qui fut le lieu du gouvernement sous les vikings et jusqu'au 13ème siècle, puis la cour de justice une fois le pays rattaché aux couronnes Finlandaise puis Danoise. L'endroit est très impressionnant, peut-être encore plus sous la neige qui met en valeur ses murailles basaltiques, résultat de l’écartement des plaques tectoniques eurasiennes et américaines à cet endroit (qui s’écartent encore de 2 cm par an).

D'un côté la plaine à proprement parler,

de l'autre les murailles.

 Une petite balade entre deux plaques tectoniques ? (oui il y a pas mal de monde)

 Voila un site que je suis assez ravie d'avoir pu voir sous la neige.

Nous prenons ensuite la route de Geysir, 60km qui nous verrons essuyer 3 étranges phénomènes climatiques. En fait j'ignore s'il s'agissait là de tempêtes de neige, ou si les nuages étaient si bas que nous les avons traversés. Ce que je sais c'est que nous n'avons plus rien vu pendant quelques kilomètres et n'y a pas plus effrayant quand on est au volant d'une voiture en marche. Arrivés au lieu qui a donné son nom aux geyser, j'avoue que nous avons été un peu déçus. Un seul geyser est en fait en activité sur le site et, du fait de l'hiver, la plupart des mares de boue bouillonnantes sont fermées, réduisant le parcours à sa plus simple expression. Avec tous les touristes agglutinés autour pour prendre la photo du geyser en activité dés qu'il jaillit, il y a un petit côté "usine" assez désagréable. Pas de photo de geyser pour moi donc, je me suis contenté de regarder.

 Comment reconnaitre un champ géothermique ? c'est là où la neige est fondue !

 Et où la terre fume aussi.

 Bon si j'ai quand même pris le geyser en photo, mais de loin.

Le mille-feuilles des couleurs islandaises.

Ensuite direction Gullfoss et là pas de déception ! La chute est magnifique et la neige la rend plus belle encore, changeant du tout au tout à la moindre percée nuageuse. Nous avons même vu un des fameux arc-en-cascade pour lesquels le site est si célèbre (petit, certes, mais bien présent).

 Bon alors quand on est arrivés il neigeait... fort.

Mais bon ça s'est vite calmé.

 Et puis le soleil est venu jouer sur la neige.

 Et faire briller la brume crée par l'eau des chutes.

 On n'en était visiblement pas au premier épisode neigeux.

Deux petites étapes moins mémorables pour aller jusqu'à Selfoss : la cathédrale de Skálholt, malheureusement fermée malgré les horaires donnés par le guide (hiver oblige sans doute) et le Keriđ cratère, un volcan qui s'est effondré sur lui-même. Les couleurs de l'eau sont sans doute splendides, mais elles sont surtout enfouies sous la neige.

La cathédrale, de taille démesurée par rapport à la taille du village.

A côté, une belle maison ancienne, en bois et pierre.

Le jour décline et le ciel fait son show.

 Le cratère, couvert de neige.

Un second mille-feuille de couleurs (il y en aura d'autres)

Arrivée à l'AJ de Selfoss, bonne surprise, l'hostel propose un "hot tub", soit une mini piscine d'eau chaude en plein air. Nous allons donc rapidement manger au restaurant thaï Menam, fort justement recommandé par le Routard, avant de finir la soirée dans l'eau pour moi et dans le lit pour Amaël qui n'a pas eu le courage de sortir en maillot de bain dans le froid.
Dans le bain chaud avec un verre de vin et la neige autour, ça aurait été le moment idéal pour que les aurores boréales pointent le bout de leur nez, mais elles n'ont pas voulu les coquines, trop de nuage.

 Pour finir, un point sur les conditions de circulation,
je tiens à dire que cette photo n'est pas retouchée, et qu'il fait jour.

 Les traces sur la route, c'est la neige des côtés qui est rabattue par le vent,
un vrai bonheur pour conduire (ironie).

 Mais ça n'empêche pas le ciel bleu.

lundi 30 mars 2015

14/19

Pour faire une pause dans l'intense week-end de répétition des Conteuses de pas (en vue de notre prochain concert-bal), nous étions, avec d'autres amis, au théâtre samedi soir.
Cette année, et pour 3 ans encore, nous nous situons un siècle exactement après la première guerre mondiale, nombreux sont donc les spectacles qui se montent à ce propos. Pourtant, dans le lot, celui de la compagnie Jolie Môme est un peu spécial.
Lorsque l'on s'intéresse un tant soi peu à l'histoire, on découvre assez vite que celle que l'on nous enseigne tout au long de notre scolarité est le résultat d'un choix idéologique. Parfois involontairement, parce que seule une version des faits est connue, en général celle des vainqueurs (de la conquête de la gaule par Jules César, bien malin celui qui prétendra connaitre la version des gauloix) ; et parfois volontairement parce que les faits sont trop nombreux pour qu'on les enseigne tous et qu'il faut bien faire des choix. Dans ce dernier cas, c'est logiquement souvent les faits appuyant l’idéologie au pouvoir qui sont conservés.
Or ce que nous propose le spectacle 14-19, c'est une autre accentuation des faits. Celle qui tourne autour de l’internationale, du combat contre la guerre et pour la révolution mené par des personnages historiques peu, voir pas connus tels que Rosa Luxembourg, Jeanne Labourbe, Montéhus...
De 1914 à 1919, on voit ces personnages lutter contre le rouleau compresseur de la guerre au commande duquel les intérêt économique des pays officient.
À l’internationale qui prône l'union sans frontière des travailleurs contre les gouvernements s'oppose le nationalisme des va-t-en guerre, souvent d'autant plus fort qu'ils sont loin du champs de bataille. Si la bataille de ces idées semble surannée depuis notre monde actuel aux frontières ouvertes et à l'ultra communication, elle n'en est pas moins poignante et j'ai souvent manqué de verser une larme devant les défaites des révolutionnaires.
Ni moi, ni la compagnie au logo d'une étoile rouge ne cherchons à cacher que la lecture de l'histoire faite par ce spectacle est orienté. Orienté comme l'est toute lecture de notre histoire avec un grand H. Mais elle l'est d'une manière si différente de celle qu'on nous enseigne à l’école qu'elle ne peut qu'y apporter un contrepoint salutaire. En outre le spectacle a la bonne idée de s’arrêter en 1919, avant la dérive de la Russie vers un régime bien éloigné de l’idée de base de l’internationale, ce qui lui permet de ne pas entrer dans le débat tout différent de ce qui se passe une fois la révolution réussie.
Bref un spectacle bouleversant à voir, avec une mise en scène au top, des acteurs au taquet et même des chansons d’époque. Courrez-y si vous avez du temps le week-end prochain (ce sont les dernières dates), si vous avez l’esprit ouvert et si cette période de l'histoire vous intéresse.

14-19
Un spectacle de la société Jolie Môme
jusqu'au 6 avril 2015
Théâtre La Belle Etoile,
14 rue Saint-Just - Saint-Denis

vendredi 27 mars 2015

Carnet d'Islande : jour 2, 7 mars 2015

Les articles à propos du voyage en Islande sont extrait de mon journal de voyage écrit sur place au jour le jour. Il est donc probable que le style, ainsi que les informations et les opinions que je donne, varient et se contredisent en fonction des découvertes et de la fatigue du jour concerné. Merci d'avance de votre indulgence.
 
Réveil vers 8h30. Il a neigé !
Nous débutons notre journée par le syndicat d'initiative après un petit déjeuner au buffet de l'auberge de jeunesse (sucré/salé. Bagels, céréales, concombre, fromage). De là nous nous rendons compte que nous avons un brin de mal à se repérer dans la ville. Et quand nous trouvons enfin le musée de la photo, c'est pour découvrir qu'il n'ouvre qu'à 13h. Un coup dans l'eau. Ça plus le temps islandais (qui, ce n'est pas une légende, change vraiment du tout au tout toutes les dix minutes), le moral n'est pas au top...

Au début je suis comme une gamine avec la neige, mais en fait assez vite,
je me rappelle que c'est froid, humide et glissant.

 Ceci est le centre ville de Reykjavík... oui oui, vraiment

Beaucoup de street art, par mur entier, qu'il soit réaliste...

 
... ou plus fantaisiste.

Nous trouvons tout de même l'Harpa, la grande salle de concert et de conférence de Reykjavík, bâtiment effectivement superbe et impressionnant, de l’extérieur comme de l’intérieur. L'architecture ne semble comporter aucune ligne droite et d'immenses oiseaux de verre colorés peuplent ses espaces déstructurés.

L'Harpa, de loin, la nuit les alvéoles sont éclairées de camaïeu de couleurs changeantes.

Et de l'intérieur (oui cette photo est droite, ce sont les murs qui sont de travers)

 Un des beaux oiseaux vu de plus près.

Ensuite nous rendons une visite au Reykjavík 871+/-2 - The Settlement exhibition. Un petit musée qui présente les fouilles de la plus ancienne maison trouvée sur le site de la capitale. Musée intéressante et précis, peut être trop précis même car il semble finalement montrer de différentes façon la même chose. À la boutique, je trouve un livre de contes islandais (en français !) reliant les contes à la géographie de l'île et donc nous donnant de la lecture pour chacune des étapes de notre tour à venir. C'est en fait le dernier exemplaire. Les autres touristes français doivent être aussi friands que moi de ce genre d'ouvrage. Nous apprenons aussi que le musée en plein air Árbrær sur lequel nous nous apprêtions à faire une croix est en fait ouvert pour une visite guidée à 13h. Juste le temps de faire quelques courses et nous y sommes. Si, étant en hiver, la visite ne nous sera pas présentée par des islandais en costume, nous avons tout de même l'occasion de rentrer dans trois maisons anciennes sur la vingtaine que comporte le site, ainsi que dans une "église de ferme". Et nous avons aussi le droit à un aperçu du costume traditionnel islandais et de son évolution. Ces deux heures de plongée dans l'ancien temps nous en apprennent beaucoup sur la culture islandaise et répondent aux premières questions qui pointaient dans nos crânes.
Nous apprenons en vrac :
- Que la terre est si pauvre que l'alimentation locale se base uniquement sur des produits d'origine animale (viande de mouton, lait se vache) ce qui explique le premier plat "national" que nous ayons croisé : le skyr (un genre de yaourt), qui est une des bases historiques de l'alimentation, et aussi le fait qu'il n'y ai pas de pain sur la table au restaurant
- Que l'Islande faisait parti du Danemark pendant une longue période et que c'est par ce biais qu’étaient importées les denrées manquantes sur l'île (le grain, le bois) (parce que non, il n'y a pas de foret en Islande mais j'y reviendrai)
- Et que s'il y a des "églises de ferme" c'est parce que la notion de village n'existe tout simplement pas dans une bonne partie du pays (ce que l'on y trouve ce sont des fermes isolées, chacune subvenant à ses besoins propres, pas des rassemblements de maison autour d'une église et de commerces).


 C'est une feinte, ceci n'est pas l'église mais le petit corps de ferme qui lui fait face.

 Voici l'église, mais je vous accorde que la différence n'est pas frappante.

Et de l'intérieur.

La ferme qui donne son nom au site et au musée, le seul bâtiment
qui était placé ici dés l'époque de sa construction.

La vieille cuisine, située dans le bâtiment le plus ancien.

La chambre principale, avec le matériel de transformation de la laine (cardes, rouets...)

L'évolution du costume féminin (oui je sais on ne voit rien avec les reflets)

 Un petit détail du costume le plus ancien présenté (18ème siècle)
(c'est beau hein)

De retour au centre ville, nous déjeunons d'un BBQ bacon burger au Hamborgarabúlla Tómasar. Bon, simple, bon marché et déco cool !

 Le restaurant de l'extérieur (oui Burgerjoint c'est le nom de la rue)

De l'intérieur, admirez la déco rock'n'roll.

Et le manger parce qu'on est quand même là pour ça.


Puis nous faisons un saut au musée de la marine, qui est surtout un musée de la pêche et qui nous confirme qu'il y a un trou béant dans l'histoire locale. On semble en effet tout ignorer de ce qui a pu se passer en Islande entre les viking et le 18e siècle, à moins qu'il ne se soit rien passé. Peut être en aurions nous su plus en allant au musée de l'Islande, malheureusement il est trop tard (plus de 17h) une fois dehors et nous devons y renoncer, pas de chance...

 Le musée de la marine est sur le port, mais celui-ci est quelque peu figé dans la glace semble-t-il.
Avec les montagnes en fond de décors (vous verrez on s'habitue vite).
 
Étalage de poisson en train de sécher au musée de la marine (j'ai eu l'occasion d'y goûter plus tard
donc je vous en reparlerai), en général c'est de la morue.

Le soir, rendez-vous au Reykjavík folk festival, qui s'avère être du folk et non de la folk, mais d'excellente qualité. Nous repartons avec 2 CD (J.P. Hoe et Egill Ólafsson) pour égayer nos trajets en voiture à venir. Et nous finissons la soirée avec un très mauvais burger / frite parce que malheureusement à 23h30, il n'y avait plus que ça d'ouvert.

jeudi 26 mars 2015

Carnet d'Islande : Jour 1, 6 mars 2015

Les articles à propos du voyage en Islande sont extrait de mon journal de voyage écrit sur place au jour le jour. Il est donc probable que le style, ainsi que les informations et les opinions que je donne, varient et se contredisent en fonction des découvertes et de la fatigue du jour concerné. Merci d'avance de votre indulgence.

Le départ est difficile et long, et la nuit fut courte ce qui n'arrange rien.
Métro-Métro-RER, et l'aéroport enfin. Le terminal 3 est tout petit, low cost oblige. Encore de l'attente puis l'embarquement et encore de l'attente. Les 3 heures de vol sont longues quand on ne choisi pas le programme télé. On nous passe un film islandais, avec des sous-titres anglais mais sans les écouteurs pour le son, et j'avoue que je passe pas mal à côté de ce qui s'y passe. Le voisin de siège d'Amaël lit Le Point "cet islam qui nous menace", puis un livre sur les héroïques soldats français en Afghanistan. comment dire... nous n'avons pas les mêmes valeurs. (Amaël me souffle que c'est sans doute un élève de St Cyr ou de X au vu du look, ceci explique cela). La récupération de bagage la plus rapide de ma vie, il n'était pas au fond de la soute (youhou). Un instant de panique en ne trouvant pas le loueur de voiture, mais le voici qui arrive.

 Mon premier aperçu de l'Islande.

On atterri bientôt.

De l'aéroport à Reykjavík


C'est finalement à 17h, heure de pointe (mais c'est gnognotte à côté de Paris) que nous arrivons à notre auberge de jeunesse à Reykjavík. Les visites se ne sera pas pour aujourd'hui...
Je m'en fiche un peu, j'ai eu la place hublot dans l'avion. Donc j'ai eu mon comptant de photo et j'aurai vu l'Islande de haut (enfin sa côte sud). Après repos et repos crapuleux (c'est quand même notre voyage de noce) nous allons dîner au Icelandic fish and chips, un restaurant qui fait du local et du bio en friture recommandé par Gasparde et par Armalite pour sa qualité et ses prix raisonnables. Pas de déception d'un côté ni de l'autre et je saurais désormais que la sauce moutarde-miel se marie parfaitement avec le poisson. Un seul regret, celui de ne pas connaitre assez d'anglais pour comprendre les noms des poissons que nous avons trouvé dans notre assiette (du lynx ?).

 Gustativement, ça commence plutôt bien.

jeudi 5 mars 2015

Voyage de noce


Demain matin je prends l'avion pour débuter mon voyage de noce.... en Islande.
Ben ouais, on a décidé de faire original et de ne pas partir au soleil et à la plage (monMari n'aime pas la chaleur et moi je n'aime pas quand il n'y a pas de visites à faire). Grâce à l'aide d'une amie qui s'y est rendue l'année dernière et à la magie des réservations par internet, nous partons 16 jours faire le tour d'un pays de neige et d'aurores boréales. 
Bien sûr je vous raconterai en rentrant, mais en attendant le blog passe en pause jusqu'à fin mars, vu que je n'aurai sans doute ni le temps, ni la motivation, ni le matériel pour l'entretenir de là-bas.

mercredi 4 mars 2015

Nuèch blanca

C'est grâce à la Mass Critique de Babelio que j'ai reçu Nuèch Blanca dans ma boite aux lettre.
Malheureusement et pour la première fois, je suis plutôt mal tombée et je n'ai pas du tout accroché au livre. Sincèrement si je n'avais pas du en écrire une critique pour le site, j'aurai probablement laissé tombé ma lecture à la page 23.
L'histoire est celle d'Angèle, une vieille femme, et de son arrière petite-fille Lalia. La petite est atteinte de la maladie des enfants de la lune et son aïeule à eu l'idée de l'emmener passer une semaine à la montagne, dans la famille d'une cousine qu'elle-même n'a pas vu depuis plus de 40 ans. Nous les suivont donc lors de la première soirée de ce retour dans la famille, dans un lieu de neige et de longue nuit.
Comme je l'ai dit je n'ai pas réussi à rentrer dans le livre, j'ai compris son propos mais la façon dont il est écrit m'a empêché de m'y intéresser. Trop de décryptage pour moi. Je pense que la façon d'écrire d'Adeline Yzac, est volontairement compliquée dans le but de créer des images dans la tête de son lecteur. Sauf que je fais partie des gens sur qui ça n'a pas marché, et que l'accumulation de mot a juste perdue et ennuyée. Pas de chance.
Je vous met un extrait pris au hasard, vous me direz si à vous ça vous parle (s'il y en a un de vous qui du coup veut récupérer mon exemplaire, ce sera avec plaisir).

"Angèle, sa corpulence menue glissée dans l'angle de la fenêtre, ne bouge pas. On s'étonne de tout, on éprouve un émerveillement devant la place nouvelle qu'on occupe et on se débat comme un grand insecte pris, enrôlé par la force des chose, la petite Lalia malade et la famille éprouvé."


Dans le challenge lecture 2015, je coche la case : Un livre avec un antonyme dans son titre.

mardi 3 mars 2015

Palais de Tokyo nouvelle version : expositions Takis et Le Bord des mondes

J'aime l'art contemporain.
Enfin pas tout, mais une bonne partie.
Étrangement ce n'est pas une position toujours facile à assumer.
Ce dont il faut se rendre compte c'est qu'il existe un mépris relativement global pour l'art contemporain. N'avez vous jamais entendu quelqu'un dire "à oui l'art comptant pour rien" (Ahahah, je me gausse) ou bien "ça de l'art ? ma petite sœur de 5 ans ferai mieux" ? Si ça ne vous est jamais arrivé c'est que vous devez vivre dans une grotte. D'un autre côté, les quelques personnes que je connais qui aiment l'art contemporain sont souvent un peu perchés, ou branchouilles, ce qui n'aide pas faire la publicité du genre. Ça fait donc un moment que je me dépatouille pour essayer de faire comprendre autour de moi pourquoi je pense qu'il faut être curieux de ce qui se fait, au delà de la classification péjorative qu'on en a développé, même si le monde de l'art est aujourd’hui tellement vaste qu'on ne peut bien sûr pas en apprécier la totalité. En cela je dois dire que je ne me sens aidée ni par les médias, qui sont soit "proches du peuple" et médisants, soit au contraire tellement snobs qu'ils encensent n'importe quoi, ni par les musées, qui soit ne présentent rien du genre, soit le font sans explications aucunes.
 

Dans mon souvenir le Palais de Tokyo faisait partie de la seconde catégorie. C'était un petit lieu, moitié squat, moitié musée, ultra branchouille, qui présentait des œuvres sans se donner la peine d'expliquer les démarches des artistes, ne donnant donc aucune clef à qui n'avait pas fait d'études d'art pour comprendre et apprécier celles-ci. Du coup lorsque mes beaux-parent m'ont proposés de s'y rendre samedi avant le théâtre, j'ai, sans succès, tenté de les en dissuader.
Sauf que c'est moi qui avait tort. Le palais n'est en effet plus du tout le même que celui de mes souvenirs, et ce apparemment depuis sa réouverture en 2012. Je suis donc très heureuse de vous annoncer que la ville de Paris possède dorénavant un vrai musée d'art contemporain, que je vais m'empresser de vous conseiller de visiter.
Première surprise à l'arrivée, il y a la queue et du monde à l'intérieur (oui avant 2012 le palais de Tokyo, c'était le musée vide par excellence).
Deuxième surprise, la surface intérieure à doublée, la raison : le sous-sol est utilisé.
Troisième surprise, c'est beaucoup plus "muséal", il y a des contrôleurs, des surveillants de salle en uniformes et la vente de billet ne prend plus place dans une guérite grillagée. Pour le coup, ça perd un peu de son charme, mais bon.
Quatrième surprise, il y a de vrais panneaux explicatifs expliquant la démarche des artistes et les replaçant dans leur contexte (et c'est là le gros gros plus de cette nouvelle version).

J'y ai vu deux exposition, une que je ne vous détaillerai pas parce qu'elle est sympas mais sans plus (et que cet article est déjà trop long et pas encore fini). Et une que je dois vous conseiller d'aller voir : Le bord des mondes.
Le principe de l'exposition ? Elle présente des œuvres qui n'ont pas été crées pour "être de l'art". Les hommes et femmes qui les ont produites ne se sentaient pas particulièrement artistes, n'avaient pas d'ambitions de ce genre. S'ils les ont crées, c'est pour répondre à un autre besoin, un besoin plus profond, plus personnel, que ce soit le besoin de liberté, de classification, de recherche, ou d'équilibre mental. Par conséquent, toutes les œuvres ici présentées ont un sens bien plus profond que ce à quoi l'art nous à habitué, et en cela elles sont, selon moi, accessibles au plus grand nombre.
Enfin un art contemporain qui peut tous nous toucher, et faire comprendre au public que non, l'art n'est ni une bulle réservé aux musées, ni un marché sur lequel circulent des sommes abominables pour des tableaux peint avec les pieds. L'art est un besoin de l'homme, et l'art contemporain ce n'est rien d'autre que celui qui se fait aujourd'hui et qui donc répond aux problématiques d'aujourd'hui. Ça n'a par conséquent rien d'un hasard si certaines des œuvres présentés dans cette exposition sont déjà célèbres sur internet, média de notre époque par excellence.
Donc intéressés ou pas par l'art contemporain à la base, courez voir cette exposition, c'est un conseil d'amie.

Un chidogu de Kenji Kawakami : le parapluie de chaussures

 La carte imaginaire du monde de Jerry Gretzinger

 Les évadés de savons de Jesse Krimes

Les photographies au microscope de Rose-Lynn Fisher


Le bord des monde
Palais de Tokyo
13 av. du Président Wilson - Paris 16
Jusqu'au 17 mai 2015