samedi 29 juin 2013

Faire une petite pause

Voici venu le temps des vacances d'été !
Le blog fait donc une pause en même temps que moi, il reprendra dans une quinzaine de jours. Je me rends compte d'ailleurs qu'il existe depuis déjà 6 mois ! Merci à celles et ceux qui me lisent, j'espère continuer à vous intéresser encore quelque temps.

vendredi 28 juin 2013

Tri Yann en concert (x2)


En tant que fille de bretons j'ai grandis avec du Tri Yann dans les oreilles. Je n'avais pas 15 ans que je devais déjà connaître une bonne partie de leurs chansons par coeur. Et pourtant, je ne les avais jamais vu en concert jusqu'à il y a deux semaines. Depuis je les ai vu successivement à la fête de la fraise (non ce n'est pas une blague...) et aux Clayescibels.
Avant de vous parler du concert en lui-même, une petite présentation du groupe s'impose. Tri Yann a commencé sa carrière en 1970. Il s'inscrit en plein dans le mouvement du "renouveau celtique" de ces années là (on remercie Allan Stivell), qui à lui même entraîné le "renouveau de la musique traditionnelle" dont Malicorne est l'un des plus fameux représentant. Tout les groupes appartenant à ces mouvances ont à cette époque repris des chansons traditionnelles en les actualisant, les instruments modernes se mêlant aux instruments anciens au sein de nouveaux arrangements. Ce mouvement musical a connu un grand retentissement et, il faut le dire, rares aujourd'hui sont les personnes qui connaissent les chansons traditionnelles par un autre biais (attention, je parle ici du "grand public"). Ce mouvement a donc permis que la tradition musicale ne se perde pas, mais, d'un autre point de vue, il l'a en quelque sorte figée, emprisonnée dans des interprétations particulières, celles qui ont été diffusées et qui ont eu du succès. Comme preuve, faisons une expérience, essayez donc de vous imaginer une autre version de Tri Matelod que celle d'Allan Stivell. pas facile non ?
Quand on s'intéresse à la musique et au chant trad, la première chose à faire est donc d'expulser ces références et de revenir aux collectages (comme j'en ai déjà parlé ici). Après Tri Yann est aussi un cas à part, en effet, si dans le milieu du trad on vous détrompera gentiment lorsque vous vous référencez à Malicorne ou à Allan Stivell, la réaction risque d'être bien plus violente si c'est Tri Yann que vous convoquez comme référence. Pourquoi cette différence ? Comme le sujet est visiblement un peu délicat, c'est assez difficile d'obtenir des informations. Cela dit, mon opinion c'est que le problème est double. Tout d'abord les interprétations de Tri Yann sont festives et pleines d'énergie mais elles ne brillent pas forcément par leur subtilité comparativement à d'autres et elle peuvent donc être considérés comme des appauvrissements par rapport aux matériaux d'origine. Deuxième problème, depuis le début des années 80, Tri Yann propose aussi ses propres compositions, compositions qui sont souvent basées sur des airs traditionnels sans que cela soit dit. Il faut ajoutez à ça qu'ils déposent systématiquement les morceaux qu'ils enregistrent (y compris les trads), à la Sacem. Cette démarche n'empêche pas la reprise des morceaux mais nécessite, si on veut le faire, de prouver à l'organisme qu'on ne reprend pas l'arrangement du groupe mais bien le traditionnel duquel il découle. Il en résulte donc une vrai galère administrative imposée aux autres groupes de trad qui voudraient piocher dans le répertoire breton. Tout cela explique assez bien que dans le milieu trad, Tri Yann n'ai pas vraiment la cote.
De mon côté, même si je ne considère pas les problèmes que je viens d'évoquer comme négligeables, je reste très attachée à ce groupe et je n'oublie pas que, sans eux, je ne me serai probablement jamais intéressée à la musique traditionnelle. C'est donc avec des sentiments très ambivalents que je me suis rendue à ces deux concerts.
Je n'ai clairement pas regrettée d'y être allée. Le groupe est dans sa 42ème année d'existence, ses trois co-fondateurs (Jean-Louis Jossic, Jean Chocun et Jean-Paul Corbineau) ont 65, 66 ans et pourtant ils s'agitent plus sur scène que bien des groupes plus jeunes. L'énergie qu'ils mettent dans leurs concerts est impressionnante et le plaisir visible qu'ils prennent à communiquer avec le public est très contagieux. Le choix des morceaux est intelligent, mêlant chansons très connues et moins attendues dans une bonne proportion. Les costumes loufoques et les longues histoires mi-réelles mi délirantes de Jean-Louis Jossic (cette fois ça sera sur Marie Tromel) sont bien là et attendus par le public car ce sont des marques de fabrique du groupe. Musicalement c'est très solide et maîtrisé, mention spéciale à la flute et au violon. C'est au niveau des voix que j'ai senti la plus grande différence entre les deux concerts. À la fête de la fraise le public était plutôt tiède et on sentait les chanteurs un peu fragiles, Jean-Paul Corbineau notamment. Par contre devant le public enflammé des Clayescibels, ils ont semblé bien plus engagés et solides, les polyphonies étaient une réussite et nous avons eu le droit au Mariage insolite de Marie la bretonne durant le rappel alors qu'elle n'avait pas été jouée au précédent concert.
En conclusion, les Tri Yann sont des vrai showmen, qu'on apprécie ou pas les autres aspects du groupe, ça vaut le coup de les voir sur scène.

mardi 25 juin 2013

Une Disco-soupe au festival de Belleville


Vous connaissez le principe d'une Disco-soupe ? Non ? Comme j'ai une l'occasion de participer à l'une d'entre elle la semaine dernière, je vous explique.
La Disco-soupe est une manifestation de sensibilisation au gaspillage alimentaire. En effet, nombreux sont les fruits et légumes qui finissent à la poubelle sans même passer dans la cuisine de qui que ce soit. Rejetés par les distributeurs parce que de formes biscornues, invendables car légèrement abîmés, des tonnes de légumes considérés comme "non conformes" passent directement du supermarché à la benne à ordure.
Les organisateurs des disco-soupe interviennent à ce moment là et récupèrent des denrées avant leur destruction. Fin de marché, partenariat avec des supermarchés, récupérations directe à Rungis, les moyens sont nombreux pour se fournir en matière première. Une fois les fruits et légumes récupérés, les disco-soupeurs lavent et recensent leur récolte, imaginent des recettes pouvant faire intervenir les différents ingrédients, fournissent le matériel et encadrent le public. Le public, c'est vous et moi, les gens qui savaient que l'événement avait lieu et ceux qui passaient juste par là. On arrive, on se lave les mains, on enfile des gants de latex et on épluche, on coupe, on fait la cuisine. Un groupe de musique se démène à l'animation et vous discutez avec ces inconnus sympathiques qui ont les mains dans la même tambouille que vous. Forcément on parle gaspillage et "d'où ça vient tout ça ?" et de si on aime la musique ou pas. J'ai eu cette impression d'être revenue autour de la table de ma grand-mère, à équeuter des haricots en parlant de tout et de rien, bien que je ne connaisse pas les personnes en face de moi, j'ai eu l'impression de brièvement retrouver cette ambiance familiale.
La Disco soupe du 15 juin se déroulait dans le cadre du festival de Belleville, je m'y suis rendue à l'initiative de Miss Coco qui faisait partie de l'organisation (une nouveauté pour elle). Je suis arrivée un peu en avance (et eux étaient un peu en retard) j'ai donc donné un coup de mains au lavage et au transportage des légumes (et j'ai pu emprunter un tablier qui m'a rendu le grand service de m'éviter de recouvrir mes vêtements de jus de cerise. Je me suis contenté de m'en mettre plein les bras et le visage.) Quelle idée aussi de choisir le dénoyautage de cerise comme activité me direz-vous, je vous avoue que je n'en sais rien moi-même. En tout cas je peux vous assurer que j'ai eu de l'aide plus qu'il ne m'en fallait, main d'oeuvre dont la moyenne d'âge se situait en dessous de 12 ans. Et non, ils n'ont pas tout mangé, nous avons quand même réussi à concocter une salade de fruits bien fournie. Après environ une heure de préparation, toutes les salades on disparu en un petit quart d'heure. La disco-soupe à eu tellement de succès qu'on est tombé en manque de couteaux (maintenant je sais qu'on peut dénoyauter des cerises à la main quand on a des ongles). L'enthousiasme du public faisait plaisir à voir et, s'il y a eu quelques personnes qui se sont crues au restaurant ("je peux en avoir un peu ?" "pour l'instant ce n'est pas fini mademoiselle mais vous pouvez nous aider et on distribuera tout ça après" "oui mais quand même vous pouvez bien me mixer un peu des deux tout de suite" (croyez le ou non je l'ai choquée en lui disant non)), elles étaient très minoritaires. La plupart des gens appréciaient la démarche et avaient envie d'aider.
C'est là que je me suis dit que beaucoup plus de personnes qu'on ne le croit se rendent compte de l'immense gâchis qui les entoure. Le principe de l'obsolescence programmée est connu et on sait que les dates de péremptions sont plus courtes ici qu'ailleurs. Ce qu'il y a c'est qu'on est démunis face à tout ça. A notre échelle, que peut-on faire ? Les gens ne veulent pas sacrifier leur confort et leur plaisir immédiat car c'est ce qu'on leur à appris à appeler "le bonheur" mais ils ont quand même envie de faire quelque chose. Et la disco-soupe est parfaite pour ça ! Parce que c'est exactement ça qu'elle propose, un mélange de plaisir immédiat et d'action citoyenne, et ça, c'est très fort et pile dans l'air du temps.

Pour le fun, voici les travailleuses !

mercredi 19 juin 2013

La fête "médiévale" de Provins

Le camps des Griffons, isolé, ombragé, parfaitement placé.

Le week-end du 8-9 juin, j'étais en camp médieval avec la maisnie des Griffons à Provins. Il faut savoir que la fête médiévale de Provins est une vraie institution dans le milieu et pourtant, même si c'est ma troisième saison en tant que reconstitutrice, je n'y avais jamais mis les pieds. La raison ? Aucune des compagnies dont j'ai fait partie jusqu'ici n'y allait en prestation parce qu'elles trouvaient qu'on y est mal installé, qu'il y a trop de monde, ce qui rend la presta vraiment éreintante et que, en sus, c'est plutôt mal rémunéré.
Après, c'est vrai que j'aurais pu m'y rendre en "touriste" mais, ces 3 dernières années, la fête est toujours tombée en même temps qu'autre chose de plus important pour moi.
Il faut savoir que le camps des Griffons à Provins, c'est un peu la planque et c'est tant mieux. Tant mieux parce que Provins c'est 80 000 visiteurs sur deux jours, au sein d'une fête dont il faut compter trois bonnes heures pour faire le tour. La majeure partie des camps sont installés dans les fossés entourant la ville haute, ça pourrait paraitre être une bonne idée et c'est vrai que pour les visiteurs, le parcours est sympa. Sauf que, les fossés, par nature, c'est étroit, ce qui oblige à monter les tentes en enfilade, ce qui est loin d'être la configuration la plus pratique. Les fossés, ce sont nécessairement des cuvettes, qui dit cuvettes dit chaleur, poussière, air qui ne circule pas et aucune ombre. Ça c'est s'il fait chaud me direz vous, oui mais s'il pleut, les fossés sont en pentes et se transforment rapidement en torrents de boue. Gare à qui doit installer son camp au point le plus profond du site, il devra creuser des tranchées dans l'urgence pour ne pas finir englouti. En dehors des fossés, les rues principales de la ville hautes sont occupées par des échoppes de vendeurs proposant des choses plus ou moins médiévales. Il y a aussi, près d'une des portes de la ville, un coin isolé où Les Forges de la brume montent leur camp. Si bien isolé d'ailleurs que malgré les panneaux indicateurs, je serais surprise si on me disait que 10% des visiteurs trouvent leur chemin jusqu'à eux. Les Forges regroupent une cinquantaine de personnes. C'est beaucoup pour une compagnie. Néanmoins c'est trop peu pour occuper le grand espace qui leur est alloué. Ils invitent donc tout les ans quelques associations "amies", dont les Griffons, à occuper ce bout de terrain avec eux. Voila donc comment on se retrouve planqué à Provins.

 J'ai des tout petits yeux très gonflés grâce à l'action conjuguée du soleil et de la fumée de feux de camp dans le visage. Mais à part ça voici mon costume et celui de Laetitia.

Peu d'affluence pour nous donc, et un camp plutôt tranquille et agréable, les visiteurs qui parvenaient jusqu'à nous étaient intéressés, respectueux et il faut le dire un peu assommés par le soleil. Pas de déclaration mémorable à mettre dans mon carnet de "perles" donc cette fois-ci.
C'était ma première sortie avec la Maisnie des Griffons, mais comme ils reconstituent la même période que La rose et l'épée et possèdent un matériel plutôt similaire, je n'ai pas été vraiment perdue. Je n'y connaissais personne, sauf Laetitia qui arrivait en même temps que moi (et dont c'était le premier camp médiéval) mais, si le médiéviste est accueillant, le Griffon l'est encore plus et je me suis très vite sentie à l'aise. C'était donc un bon campement et je promet de vous parler plus longuement des spécificités de la Maisnie à ma prochaine sortie en leur compagnie.

Mon best ok du mevievo-fantastico-disneyland, dans un montage de mauvais goût, rien que pour vous.

Si je me retiens de vous parler plus longuement du camp, c'est que je dois absolument vous parler de la fête en elle-même. Il faut vous dire que la fête médiévale de Provins à un petit surnom, on l'appelle souvent "le disneyland du médiéval" (personnellement je préfère "le disneyval" mais je n'ai pas encore réussi à populariser le terme). Y aller enfin m'a permis de comprendre pourquoi c'était mérité. 
Il faut savoir que, en tant que visiteur, vous payerez moins cher votre entrée si vous venez en "costume médiéval" et comprendre aussi que ce que la plupart des gens appellent ainsi, n'est souvent ni un costume (pour la différence entre un costume et un déguisement redirigez-vous ici), ni médiéval.
Vous imaginez donc sans peine la quantité d'elfes, de lutins, de barbares, de lycanthropes, de lépreux et de princesses qu'on peut croiser dans les rues de la fête. Les marchands et les compagnies de divertissement présents sur la fête ont semble-t-il emprunté au fil des ans cette esthétique chère au public. Ça fonctionne, ça plait, le public revient chaque année plus nombreux. Il est content, le public, la fête ressemble à ce qu'il s'imagine être le moyen âge, ou en tout cas l'imaginaire du moyen âge. Et comment pourrait-on lui en vouloir d'aimer ça, c'est vrai que c'est finalement assez sympathique, ce joyeux n'importe quoi fantasy. Alors on fait avec, on profite, on se moque gentiment des ninjas et des filles-papillons et on se dit qu'on fera un vrai travail de diffusion du savoir comme on aime le faire dans un autre lieux et à un autre moment.

vendredi 14 juin 2013

La vengeance du wombat

Ces derniers temps, on me prête pas mal de livres. Celui-ci m'a été mis dans les mains par Langlais qui m'a averti qu'il fallait que je me prépare à rire toute seule dans le métro. Ça n'a pas manqué et pour cause, La Vengeance du wombat et autres histoires du bush est un des livres les plus drôle que j'ai eu l'occasion de lire ces dernières années.
Il s'agit en fait d'un recueil de nouvelles mettant en scène un même narrateur, supposément l'auteur lui-même, et ses (més)aventures avec la faune australienne. Ou plutôt avec les deux faunes : celle des animaux (wombats, kangourous, buffles, crocodiles....) et celle des hommes (aborigènes, universitaires, chasseurs....) dont la première n'est souvent dangereuse que parce que la seconde lui casse les pieds. 
Voici donc notre narrateur, naïf et bien enrobé, embarqué dans des aventures plus folles les unes que les autres dans lesquelles il se retrouve quasi systématiquement en danger de mort et dont il se sort toujours, même s'il est impossible de deviner comment il va s'y prendre avant de le voir faire.
Difficile de croire que Kenneth Cook à vraiment vécu toutes ces incroyables histoires, ça fait bien trop pour un seul homme. Cela dit les histoires qu'il raconte sont tellement incroyables qu'on se dit qu'elles doivent avoir un fond de vérité. Ma théorie ce serait qu'il a recueilli et retravaillé des récits d'autres personnes et/ou des histoires qui courent de bouches à oreilles dans le bush. Mais à vrai dire, d'où sortent ces péripéties n'a que peu d'importance, ce qui compte c'est qu'elles sont éminemment drolatiques et très bien racontées.

"Le wombat s'approcha de moi en poussant un grognement meurtrier, avec la ferme intention d'anéantir tous les mythes sur le caractère inoffensif et herbivore des wombats"

jeudi 13 juin 2013

Le bal de Prends garde aux loups (2) le concert en lui-même

En Live
photo © Richard Gain

L'article d'explications techniques du projet vidéo-lumière ayant été plus long que prévu, je me suis dit qu'il en fallait bien un second pour vous parler du bal en lui-même. Vous vous en doutez, je n'ai pas pu quitter mon "poste de travail" et je n'ai par conséquent pas pu danser, de mon point de vue ça à donc plus été un concert qu'un bal. 
J'avais déjà assisté à un bal de Prends garde aux loups à l'époque où ils s'appelaient encore TFC. Ce blog existait déjà et, si je n'en ai pas parlé à l'époque, c'est que le bal n'avait rien eu de marquant. Il faut dire qu'une sono proche du catastrophique associée à un groupe visiblement plus habitué à chanter sans micro qu'avec n'aidait sûrement pas. Mais ce qui rendait surtout ce bal oubliable c'est le problème que j'évoquais dans mon article sur Damada, à savoir qu'il est plus facile et plus naturel pour un chanteur de se produire pour être écouté, plutôt que pour faire danser. En gros TFC en mars, c'était sympa à écouter, mais ça ne donnait pas plus que ça envie de se lancer sur la piste de danse.
Prends garde aux loups en mai, c'était une toute autre affaire. Si la prestation n'a pas été parfaite en tous points, recelant quelques erreurs de textes et de rares fausses notes, l'énergie qui s'en dégageait était proprement impressionnante. Même pour moi qui connaissais bien les chansons et les avais plusieurs fois entendues dans la bouche de ces même chanteurs, j'ai eu l'impression de tout redécouvrir et surtout, surtout, rester coincée derrière la console des lumières était un vrai calvaire. A tel point que je me suis tout de même échappée pour danser une scottish sur "Madeleine de Loctudy", une chanson que j'aime beaucoup et que j'entends Aurel chanter depuis que je le connais. J'ai bien regretté cette désertion sur la chanson suivante durant laquelle j'ai du mettre les bouchées doubles et je n'ai pas réitéré la tentative.
Et puis je me suis rappelée que les garçons sur scène non plus ne pouvaient pas danser et je me suis dit que, si être frustrée de danse était le prix à payer pour participer en tant que membre de l'équipage à un projet qui le mérite, ce n'était pas bien cher payé.
Si Prends garde aux loups refait un bal bientôt, n'hésitez pas et allez-y, vous danserez pour moi qui ne peux pas.

Le bal de Prends garde aux loups (1) technique vidéo et lumière

Vendredi 31 mai a vu se concrétiser un projet sur lequel je travaille depuis plusieurs mois. En voici la genèse. Trois amis à moi ont créé il y a environ un an un groupe de musique trad. Tout trois sont chanteurs et musiciens. Le nom du groupe à longtemps été TFC, il est devenu depuis peu Prends garde aux loups. Lorsque le concert du 31 mai a été prévu, Vincent, l'un des trois compères, a imaginé en faire la vraie grande première du groupe. Comme ce n'est pas quelqu'un qui voit les choses en petit, il m'a parlé, dès le début, d'un spectacle total : son, lumière et vidéo sur scène et dans la salle. Ma première réaction a bien sûr été "Ah c'est une super idée, mais pourquoi tu m'en parles à moi ?". 
Sincèrement, je ne me sentais pas, à la base, les compétences pour faire autre chose que l'affiche. Le fond de l'histoire c'est que Vincent comptait sur ma petite personne pour lui proposer des matières pour les différents fonds ainsi que des idées de formes qui viendrait s'y superposer. Un projet qui me plaisait bien, mais pas si simple que ça car le but était de trouver des formes et des fonds qui pourraient être manipulés en live, que ce soit au niveau des couleurs ou des effets de mouvement qu'on déciderai de leur appliquer. 
Je m'explique, ces différents éléments étaient pensés pour être utilisés sous VVVV, un logiciel qui permet d'animer des éléments fixes en leur indiquant des mouvements à réaliser tout en leurs appliquant des effets visuels, dans le style de ceux qu'on peut créer sous photoshop. C'est également souvent avec VVVV qu'on fait de l'interactive mapping, genre comme ça, ou ça. Tout les effets qu'on choisi sont pré-calculés suivant les indications que l'on donne au logiciel et peuvent être modifiés et dirigés en temps réel si besoin. 
Au fur et à mesure de l'élaboration de ce projet-ci, il a fini par devenir évident qu'il serait impossible d'obtenir le résultat vers lequel nous voulions tendre sans qu'il y ai quelqu'un derrière la console pour modifier la projection en temps réel. Vincent étant sur scène, il ne pouvait pas s'en occuper lui-même. Je me suis donc retrouvée à apprendre les bases de l'utilisation du logiciel et de la console permettant de le diriger pour pouvoir assurer ce rôle, en doublon avec Yann, l'ingé lumière qui devait également gèrer des lumières dans la salle. En effet, nous avions finalement opté pour une projection vidéo concentrée sur la scène. La salle plongée dans le noir, juste ponctuée de lumières colorées en accord avec la vidéo. 
Au fond de la scène, une installation crée à l'aide de bande de lycra nous à permis de projecter sur une surface non plane et donc de déstructurer la projection vidéo, les musiciens postés sur le devant de la scène devenant eux aussi des supports pour la projection. La possibilité de rentrer des coordonnés précises dans VVVV nous à permis de venir placer des éléments de projection fixes de façon optimale sur cette installation une fois celle-ci montée. 
Sur mon "poste de travail", durant le live, j'avais la possibilité de travailler sur deux projections en parallèle, l'une d'ors et déjà visible par le public, l'autre "cachée". Et la possibilité basculer, c'est à dire de passer celle qui était invisible en visible et inversement, dès que nécessaire. Cela m'a permis, grâce à la liste des morceaux et la connaissance que j'en avais pour avoir pas mal assisté aux répétitions, de préparer le "décors" du morceaux à venir pendant que le précédent était joué sur scène. 
Si on résume je travaillais donc par anticipation, sur un logiciel et avec des commandes découvertes dans la semaine précédente, sur un écran ordinateur offrant un rendu forcément différent du final vu que la projection ne se faisait pas sur une surface plane. 
En gros je ne suis pas peu fière d'avoir réussi à obtenir quelque chose de correct malgré toutes ces contraintes à anticiper et, pour une fois, tant pis si ma modestie en souffre.

L'installation de la salle

Mon poste de travail

En live 
photo © Richard Gain

vendredi 7 juin 2013

Du domaine des Murmures

J'évite en général les roman ou les films qui se déroulent au moyen âge parce que, en tant que reconstitutrice, il suffit d'un menu détail anachronique pour me faire décrocher complètement du récit en mode "mais non mais qu'est ce que c'est que çaaaaa". Impossible ensuite de se replonger dans l'histoire comme si de rien n'était et voila donc gâché la lecture d'un roman ou le visionnage d'un film qui n'est pas mauvais par ailleurs. Inutile de dire que trouve ça bien dommage. Du coup en règle générale j'évite. Sauf que là, Du domaine des murmures à beau se passer en 1187, non loin de ma période de prédilection, ça reste un roman de Carole Martinez. Auteure dont j'avais lu et adoré le premier ouvrage : Le coeur cousu. J'ai donc décidé de tenter ma chance en espérant qu'il y ai peu de fautes historiques évidentes ou que le livre soit si bien écrit que je ne m'en rendre pas compte. Au final je ne sais pas trop si une de ces deux options s'est réalisée mais je n'ai eu aucun mal à parvenir au bout de ce court roman et même, j'ai regretté sa brièveté.
Ce n'est pas tant qu'il n'y ai pas d'erreurs historiques je pense, c'est surtout que je ne les ai pas vues passer, non pas parce que c'est très bien écrit, même si c'est le cas, mais surtout parce que, pour une fois, les personnages ne sont pas anachroniques. Je m'explique. J'ai lu et plutôt apprécié Les pilliers de la terre de Ken Follet qui se passe sensiblement à la même période mais, si c'est un roman sur le moyen âge, les façons de penser des personnages y sont complètement anachroniques. Ils sont plutôt laïque/incroyant pour une bonne partie d'entre eux, les femmes y sont ambitieuses et indépendantes, des attitudes résolument contemporaines. Ce n'est pas le cas dans le roman de Carole Martinez dans lequel ce n'est pas tant le contexte extérieur et ses détails (vêtements, activités...) que les personnages qui créés l'impression qu'on a de se retrouver au moyen âge.
Au début de l'histoire, nous suivons une jeune fille de 15 ans, Esclarmonde, très aimée de son père et très éduquée (pour une fille), qui refuse son mariage et, pour y échapper, s'offre à Dieu. Elle sera emmurée vivante dans une cellule au flanc de l'église, recevant les pèlerins, priant et jeûnant pour le salut de tous.
Si l'héroïne utilise sa foi pour échapper à un destin dont elle ne veut pas, elle n'en est pas moins farouchement croyante. Pour tous les personnages de l'histoire d'ailleurs, l'existence de Dieu et son omniprésence sont des évidences, au même titre le fait que l'herbe soit verte. La religion n'est pas un choix mais un fait. Et lorsque l'on y réfléchi un peu, il est fort probable que les hommes et femmes du Moyen Âge pensaient effectivement ainsi. À partir de là, on peut voir les personnages se débattre pour plier ou contourner la religion afin qu'elle serve leur volonté et leurs ambitions et s'en servir au final, comme un outil mis à leur disposition. Un usage logique à l'époque mais que dans mon esprit du XXIe siècle, je n'aurai jamais envisagé.
Vous l'aurez compris, je vous conseille donc chaudement ce livre, narré à la première personne par une héroïne terriblement humaine et attachante jusque dans ses erreurs, très bien écrit par une auteure dont j'aime plus que jamais la prose et se déroulant à une époque passionnante.

"Je me suis glissée quasi nue dans la nuit comme en une robe neuve.
C'était une aurore de presque été."

jeudi 6 juin 2013

Swap créatif (le colis que j'ai reçu)

Quelques jours après avoir envoyé le mien. J'ai reçu le colis envoyé par ma partenaire sur le swap créatif organisé par Armalite.

Une carte et 3 paquets assortis mais de tailles différentes sont apparus à l'ouverture du paquet. J'ai commencé par la carte qui explique en détail le contenu des paquets, je n'avais donc pas de vrai surprise en ouvrant le reste. Ça ne m'a pas empêcher de pousser des Ooh et des Aah émerveillés.

Mah-Yu étant quelqu'un qui fabrique ses propres cosmétiques, le premier paquet, intitulé "Peau de bébé", contient 3 produits de beauté fait maison : deux pots de crème lavante à la texture et aux parfums très différents (une mousse à la sauge et une crème aux deux huiles, les deux sentent super bon et j'ai hâte de les essayer) et une émulsion pour le buste au parfum de mûre (je doute que ça fasse grossir ma petite poitrine mais ça ne peut pas faire de mal).
Le second paquet contient, sous l'intitulé "Doigts de fée" des accessoires de couture vintage qui viennent de chez les Anachronautes : un galon, un ruban de velours, une grosse vingtaine de petits boutons de nacre et une branche de fleur de tissus. Je ne sais pas encore quel usage j'en aurai mais une chose est sûre, les avoir sous les yeux est déjà fascinant.
Le dernier paquet s'appelle "Luxe et pacotille". Il reste dans les tons de vert avec un collier fait maison par Mah-Yu et s'aventure côté cuisine avec un pot de safran d'Iran (d'après la lettre jointe "le meilleur du monde"). J'ai déjà des tonnes de colliers, vu qu'à force les personnes de mon entourage connaissent l'amour immodéré que je leur porte, mais j'en ai peu dans les tons vert pommes/vert feuille comme celui-ci. Il trouvera donc sa place sans problème dans mon stock. Quand au safran, entre la cuisine indienne et la cuisine médiévale, il ne se passera sans doute que peu de temps avant que j'ai l'occasion de l'utiliser. 
Me voici donc très gâtée une nouvelle fois par ce swap. Un énorme merci a Mah-Yu pour ses choix qui tombent à pic et bien sûr toute ma reconnaissance à Armalite pour son organisation et son choix de paire impeccable une nouvelle fois !

Pour le plaisir, une photo du collier porté

mercredi 5 juin 2013

Swap créatif (le colis que j'ai envoyé)

J'ai à nouveau participé, le mois dernier, à un swap organisé par Armalite (qui tient le blog Le Rose et le noir). Cette fois-ci ce n'était pas un swap comme les autres car il ne fallait pas acheter les objets à envoyer mais les créer (en tout cas un des trois).
J'ai donc décidé de coudre le petit frère du sac que j'avais fabriqué pour Soeur et d'y adjoindre une trousse assortie. Je ne suis pas toute à fait contente des finitions, comme d'habitude, mais dans l'ensemble, même si j'ai eu du mal sur certains détails et que ça m'a pris plus de temps que prévu, je suis assez contente du résultat. Adjoint à ces deux "fait mains", un petit flacon de "faux bonbons" en plastique dans les tons jaunes et oranges et une carte avec une illustration inspirée du film Labyrinthe. Je ne l'ai pas vu mais la carte était tellement mignonne que je ne pouvais pas passer à côté. D'ailleurs depuis, j'ai envie de visionner le film.
Voici le retour de ma swapée après réception, ça à l'air de lui avoir plu :

"Merci pour ce très joli sac, qui sera unique dans ma collection, c'est certain ! j'adore le fermoir et la forme originale, bien vu ! 
La bonbonnière est toute mimi, j'ai quatre petits vautours qui lui tournent autour depuis tout à l'heure. 
[...] encore merci pour ce chouette colis, j'espère tomber juste avec le mien !
Mah-Yu"

lundi 3 juin 2013

Saga

J'ai failli arrêter la lecture de Saga dès le milieu du premier chapitre. Je ne dois d'avoir continué ma lecture qu'au fait que j'étais alors dans le métro, sans rien d'autre à lire dans mon sac. Merci le métro, merci mon imprévoyance car j'ai vraiment aimé ce livre.
Si j'ai failli stopper ma lecture, c'est qu'en lisant le premier chapitre j'ai eu l'impression de commencer un roman policier. Or je ne lis plus de romans policier depuis mon adolescence pendant laquelle j'ai clairement été victime d'une overdose du genre. Alors si vous êtes comme moi, forcez-vous car ce livre n'est pas un roman policier même s'il y a un meurtre dans le chapitre 1.
Pour vous en convaincre je vous résume l'histoire. Ils sont quatre scénaristes, choisis parce qu'ils sont disponibles tout de suite et qu'on pourra les payer au lance-pierre. Tout ce qu'on leur demande c'est de créer une série qui coûtera le moins cher possible puisque personne ne la regardera. Diffusée à 4h du matin, sa seule fonction sera de remplir le quota de "création française" de la chaîne. Un seul mot d'ordre : "faites n'importe quoi".
Sauf que nos quatre personnages principaux ne sont pas du genre à prendre à la légère leur travail. Ce sont des passionnés, des vrais. Alors s'ils doivent faire n'importe quoi, ils le feront, mais bien.
Je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous en dévoiler trop si vous décidez de le lire.
Tout ce que je peux vous dire c'est que ce livre est un peu fou, parce que tout semble incroyable, un peu "trop" et que pourtant ça fonctionne. On se retrouve à croire à l'histoire qui se déroule. Même si un morceau de votre cerveau vous murmure que c'est impossible, l'autre côté vous assène que c'est cohérent et crédible alors pourquoi pas. Tonino Benacquista vous entraine dans une spirale qui commence de façon très réaliste et se déroule, petit à petit, pour vous amener vers un extraordinaire incroyablement outré sans que vous puissiez vous rendre compte d'a quel moment le récit est passé de l'un à l'autre tellement c'est progressif. Ajoutez à cela le fait que, le long de ce récit, derrière le côté divertissant et prenant de l'histoire, se distillent des réflexions sérieuses et pertinentes sur la société de mass-médias dans laquelle nous baignons et vous comprendrez pourquoi je vous conseille chaudement ce livre.

"Il ne me reste que le hasard. Et je déteste de hasard. Déformation professionnelle."