lundi 11 mars 2013

Une affiche pour le Bal'billard du printemps

Je vais finir par m'y connaitre en création d'affiche de bal !
Cette fois, on m'a demandé de faire une affiche pour un "bal de printemps" au babillard. Alexane, la charmante demoiselle qui gère l'organisation du bal, avait envie de quelque chose qui soit "joli, poétique, original, dans l'esprit du bal". J'étais assez contente d'avoir des indications pour une fois. J'apprécie d'avoir "carte blanche" mais j'avoue qu'aussi peu de temps après la dernière affiche pour le Carambal, trouver une idée et une ambiance totalement neuve par moi-même aurait été un peu difficile. L'idée de faire une affiche poétique me plaisait vraiment et c'est assez différent de ce que je fais habituellement. 
Or sortir de sa "zone de confort" n'est jamais un mal.

J'ai commencé par un crayonné comme d'habitude.
J'avais décidé de réaliser l'affiche en illustration, sans avoir recours à la photo et en m'appuyant peu sur le médium informatique. Oui, tant qu'a sortir de sa zone de confort, autant le faire vraiment.
Je voulais donc montrer à la fois un couple dansant et une "invite" en premier plan. Le couple dansant ce n'est pas vraiment original évidemment, mais l'invite seule ne faisait pas vraiment sens et j'avais envie d'un visuel qui soit narratif.
Lorsque l'on fait pas mal de bal, et lorsque l'on discute avec pas mal de danseu(ses)rs, on se rend compte que le fait d'inviter ou d'être invité(e) est un vrai point d'angoisse pour la quasi totalité des personnes. Je m'explique. La danse de couple est un échange, lorsque l'on danse avec une personne, non seulement on se "dévoile" mais on "offre" une partie de soi. Le problème étant que personne, ou presque, ne juge correctement son niveau. Donc vous avez de nombreux danseurs qui doutent que ce qu'ils ont a "offrir" soit satisfaisant pour la personne avec laquelle ils dansent. Cela donne des phrases du genre "je ne vais pas inviter bidule, je n'ai pas le niveau". Si on ajoute à cela le fait que, le public étant souvent majoritairement féminin, c'est le quart d'heure américain permanent, vous imaginer ce qui se passe dans la tête des danseuses. Je ne peux moi-même jeter la pierre à personne, je fais partie de ces danseuses qui se disent qu'elles ne danseraient jamais si elles n'invitaient pas et que c'est sans doute parce que leur niveau n'est pas assez bon. Vous avez beau vous dire que non, que les très bonnes danseuses aussi ce sont elles qui invitent, qu'un sourire sincère de votre cavalier veut dire plus que le fait d'avoir du l'attraper au vol, vous n'êtes pas, et ne serez probablement jamais tranquille face à la minute qui suit l'annonce d'une danse de couple. Alors ce que j'ai voulu faire ici, ce n'est rien d'autre que de calmer cette angoisse. Parce que la peur empêche la poésie de s'installer.

Pour la réalisation finale, j'ai longuement travaillé sur le couple de danseurs. Je voulais qu'ils puissent donner l'impression de bouger, ce qui ne s'est pas avéré vraiment facile. Bien sûr, c'est une fois le dessin fini, en essayant de reproduire la position pour s'assurer qu'elle était réalisable, qu'Amael et moi sommes tombés des nues en mode "mais les bras ne sont pas dans le bon sens !". Heureusement que mon ami photoshop à une fonction "miroir".
Par rapport à mon crayonné de départ, on m'avait demandé de rajouter des fleurs pour amener un côté printanier qui collerai plus avec le nom du bal. J'ai donc tenté de faire marcher mon côté "fifille" autant dire un côté de ma personnalité que je n'utilise jamais....

Vous pouvez voir juste au-dessus les 4 premières versions de l'affiche. 
Je vous avoue que je n'étais pas convaincue par ce que j'avais fait, il manquait quelque chose mais je ne savais pas quoi. Après discussion avec Alexane il s'est avéré que les organisateurs non plus n'étaient pas tout à fait convaincus : "la poésie est bien là, mais ça manque de fraîcheur non ? Il faudrait un côté plus printemps. Tu as pensé à mettre plus de couleur sur les personnages." Je vous avoue que j'avais des doutes. J'avais peur de bousculer la poésie qu'il m'avait été si difficile d'inclure et qui est toujours fragile et si facile à perdre.
En graphisme il faut parfois savoir prendre des risques et faire confiance au regard des autres, elle avait raison et voici enfin l'affiche finie, dont je suis contente et fière, comme quoi tout arrive. Alexane merci.


1 commentaire:

Mathou a dit…

Je me disais bien que le style me disais quelque chose ;)