dimanche 10 mars 2013

Le Maître du haut château

On m'a prêté Le Maître du haut château en m'en faisant le résumé suivant : "C'est une uchronie qui part du principe que les allemands ont gagné la seconde guerre mondiale, dans laquelle un écrivain a sorti un livre qui est lui-même une uchronie partant du principe que les allemands ont perdu la seconde guerre mondiale." Vous suivez toujours ?
Le livre prend la forme d'un roman choral, on y suit des personnages liés entre eux de façon plus ou moins évidente mais qui ne se rencontrent quasiment jamais au cours de l'histoire.
Il m'est difficile de dire que j'ai aimé ce livre et pourtant je ne suis pas mécontente de l'avoir lu. C'est un roman qui pose beaucoup de questions sur le comportement humain. Comment se comporterai-t-on dans un monde différent ? En tant qu'Américain obligé de se plier aux coutumes japonaises ? Dans un monde où un génocide n'a rien d'anormal, où penser "racialement" est devenu une norme ? À ces questions, l'auteur propose de multiples réponses qui prennent la forme de personnages. Se basant sur le fait qu'il n'y a pas un, mais des comportements possible, chacun voyant midi à sa porte. Le fait qu'aucun des comportements qu'il propose ne me plaise m'a rendu la lecture difficile mais c'est aussi ce qui donne son intérêt au livre. On commence la lecture en se disant, quasiment à chaque page, "Je n'aurai pas fait comme-ci ou comme-ça", "Je ne comprend pas ce comportement". Mais, au fur et à mesure que le livre progresse et que l'on commence à intégrer le contexte politique et social dans lequel les protagonistes évoluent, notre approche change. Ce n'est pas tant qu'on se met à approuver les comportements, mais plutôt qu'on commence à se demander si on aurait réellement été capable d'agir différemment à leur place. La question du libre arbitre, des choix que l'on peut faire avec les connaissances dont on dispose, est continuellement posée.

"Nous n'avons pas le monde idéal, tel que nous voudrions l'avoir, un monde où il est facile de savoir ce qui est moral parce qu'il est facile d'avoir connaissance des choses. Où l'on peut agir bien sans avoir à faire l'effort parce qu'on peut reconnaître ce qui est évident."

Si j'ai un regret à formuler, c'est qu'on ressente très fort le fait que le roman ai été écrit pendant la guerre froide. On sent qu'il a vieilli et j'aurai aimé le lire au moment de sa sortie, je suis sûre que son impact alors, aurait été encore plus fort.

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