vendredi 29 mars 2013

Le Fantôme d'hollywood

Le Fantôme d'hollywood est la suite directe de La Solitude est un cercueil de verre. On y retrouvera notre narrateur devenu scénariste pour les studio Maximus ; Crumley le flic-écrivain qui habite dans sa jungle personnelle ; Constance Rattigan, l'ex-star du muet-nageuse de minuit et bien sûr Henry, le plus grand aveugle du monde. À nouveau ils seront confronté au meurtre, à la tristesse et à la folie.
Pourtant malgré ces similitudes marquées avec La solitude..., Le Fantôme d'hollywood est très différent de son prédécesseur. L'ambiance n'est clairement pas la même et il y a quelque chose de burlesque dans ce roman. Est-ce dût au fait que le premier cadavre que découvre le héros est en réalité un mannequin de carton-pâte ? ou au fait que le roman prend place au milieu d'un studio de cinéma où les décors toujours en place permettent de passer de New York au Golgotha en quelques mètres ? En tout les cas, on ne sais plus trop distinguer la réalité de la fiction et le héros à l'air tout aussi perdu que nous. Qui est vivant, qui est réellement mort ? Qui est un pantin, qui tire les ficelles ? L'auteur prend un malin plaisir à nous balader et à brouiller les pistes, peignant un drame passé à l'aide des points de vue parcélaires et partiaux des rares personnes y ayant assisté.
Ce n'est que lorsque ce triste passé sera finalement dévoilé par celui qui en fut l'acteur principal et que tout les masques seront tombés, que le lecteur comme le narrateur prendront conscience que les lumières des plateaux de cinémas sont bien aussi empoisonnées que les brumes de Venice.
"C'était en effet la cité la plus extravagante de la terre, où tout pouvait se produire et finissait toujours par arriver. Ici dix mille personnes avaient succombé à la mort avant de se relever en riant et de s'éloigner d'un pas nonchalant."

mercredi 27 mars 2013

Cloud Atlas

[Attention, SPOILER possible]
Je vais malheureusement trop rarement au cinéma, pour des raisons de finances (à 10 euros la place, on réfléchi deux fois) autant que pour des raisons de temps. Pour que je me décide à y aller, il me faut un film qui me fasse vraiment envie et dont je pense que le voir sur petit écran lui enlèverai une partie de sa force. C'est ce qui m'a fait aller voir Drive l'année dernière, c'est aussi ce qui m'a emmené voir Cloud Atlas hier.
Cloud Atlas est un film tentaculaire s'il en est. Au départ on se dit que quasiment 3h, c'est long, mais quand on a 6 histoires à raconter durant ce laps de temps, c'est finallement plutôt court.
1849, 1931, 1973, 2012, 2144 et 106 an "après la chute".
Un avocat, un compositeur, une journaliste, un éditeur, une "factaire" et un gardien de chèvre.
Une tentative de meurtre, la bataille pour la création d'une oeuvre, le déjouement d'un complot, une fuite qui devient une avancée, une tentative de révolution, un appel au secours.
Oui, tout ça. Et pourtant, c'est cohérent et c'est clair comme de l'eau de roche. Enfin pour moi ça l'a été. Bien sûr il faut être bien réveillé, et avoir lu des roman à narrateurs multiples auparavant pourra vous être d'une grande aide. Parce que le film ne conte pas ces 6 histoires séparément, non, il les entremèle. On passe constamment de l'une à l'autre. Elles font jouer les mêmes acteurs (sous différents maquillages). Enfin on pourrait se dire qu'il y a de quoi s'y perdre un peu. Simplement les thèmes abordés sont les mêmes dans chacune des histoires et, malgré la disparité, il se dégage finalement une grande cohérence de l'ensemble. Le film est également bourré de références plus ou moins évidentes qui aident à ne pas "se perdre", votre esprit fait des associations d'idées d'instinct et retombe sur ses pattes, il est en terrain connu.
Le thème principal du film, c'est le lien entre les humains, à travers le temps et l'espace, cette idée que quoi que vous fassiez, si ténue soit votre action, cela aura un effet sur le futur de quelqu'un d'autre. L'avocat écrit un journal qui sera lu par le compositeur qui enverra des lettres que lira la journaliste qui écrira un livre que lira l'éditeur sur qui sera tourné un film que verra la factaire qui fera une déclaration qui deviendra parole divine pour le peuple du gardien de chèvre. Voici le lien le plus évident entre les histoires mais pour moi pas le plus fort. Le lien le plus fort c'est la volonté qu'on en commun ces personnages. La volonté en mouvement et la capacité à remettre en question les choses, deux éléments qui leurs permettrons d'aller contre le système et la logique qu'on voudrait leur imposer, pour faire ce que leur dit leur coeur et leur conscience.
Je pense que pas mal de gens dirons que ce film parle de réincarnation. Théorie mise en avant par la présence des mêmes acteurs dans différents rôles ainsi que par la présence d'une tâche de naissance en forme d'étoile filante sur le corps de chacun des personnages principaux. Théorie à laquelle je n'adhère pas car je pense qu'elle affaiblie considérablement le propos du film. Je veux dire que c'est "facile" d'avoir un héros qui se réincarne. Ça fait disparaitre l'idée de la mort déjà, et en plus ça part du principe que le changement n'est pas à la porté de tous, qu'il faut avoir l'âme d'un héro pour en être un. Et non, juste non. Pour moi c'est complètement antithétique avec ce que dit le film. Il n'y a pas un mais des héros, l'humanité est multiple, les vies aussi, elles s'influencent les unes les autres et c'est cela qui crée un avenir.
Vous aurez compris que j'ai aimé ce film et ce que j'ai ressenti à son visionnage. J'ajouterai que visuellement c'est très beau, avec néanmoins un bémol sur les visages trop vieillis parfois qui font "figés" (si vous avez vu J.Edgar vous savez de quoi je parle). Cela dit, il semble que les réalisateurs aient identifié le problème et réagit en conséquence en ne tournant pas trop de scènes avec ce genre de visage en gros plan. Ah oui et j'aurai bien aimé aussi voir Hugo Weaving avoir au moins un rôle du côté des "bons" au lieu d'être systématiquement psychopathe/tueur/diable/etc. mais ça c'est personnel.

lundi 25 mars 2013

Deux petits sacs à gateaux

J'ai fait cette paire de sacs à gâteaux pour le Swap gourmand.
Comme ils sont très simples à réaliser, je vous donne la méthode, si vous avez envie de vous mettre à la couture, c'est sans risque pour commencer.
Commencez par choisir votre (ou vos) tissu(s), préférez un tissu facile à travailler type coton ou lin, surtout pas du tissu brillant-et-synthétique-qui-glisse. Il vous faut aussi du fil contrastant (type fil à canevas).
Une fois que vous avez ça il vous faut couper 4 carrés de tissus pour chaque sac (2 pour l'extérieur, 2 pour la doublure) de la taille approximative de vos sac + 2 cm (je suis partie sur des carrés de 22 x 22 cm mais ce n'est pas une règle). N'oubliez pas de les surfiler dès que vous les avez coupés comme ça vous êtes tranquille, pas d'effilochage.
Sur un des carrés, écrivez à main levée, assez grand, le mot que vous voulez faire figurer sur votre sac. Ensuite un peu de broderie avec le fil de canevas, en suivant votre écriture. Je vous propose d'utiliser le point de chaînette qui est rapide et facile à maîtriser. Voici un petit dessin explicatif :
Une fois votre broderie effectuée, il est temps d'assembler, endroit contre endroit vos carrés deux par deux. Comme ceci :
Attention il est important que les coutures du bas n'aillent pas jusqu'au bord du tissu pour la réalisation de l'étape suivante. Étape qui consiste à "casser" les angles du bas de la pochette pour créer un espace plus confortable pour vos biscuits. Ici encore un petit dessin vaudra bien mieux qu'un long discours :

Ensuite il ne vous reste plus qu'à retourner votre extérieur sur l'endroit et à assembler les deux parties à la main avec votre fil de canevas. Ces points seront bien visibles donc appliquez-vous.
Pour le lacet servant à fermer les pochettes j'ai fabriqué un cordon à l'aide d'une lucette (je vous montrerai comment on fait prochainement) mais vous pouvez tout à fait coudre une cordelette ou un ruban acheté dans le commerce, ou même faire une simple tresse avec votre fil de canevas. Je vous conseille de le fixer sur la pochette, au niveau d'une des coutures du côté, ça vous évitera de le perdre.
Voila votre sac est fini, pas si difficile non ?
Si certaines explications ne sont pas claires, n'hésitez pas à me le signaler.

mardi 19 mars 2013

Un premier stage de chant traditionnel

Telle que vous me lisez, je reviens tout juste d'un week-end en Champagne au cours duquel j'ai suivit un stage de chant traditionnel animé par Robert Bouthillier. Nous avons travaillé autour du répertoire du canada francophone, notamment sur des chansons collectées par Robert Bouthillier dans le courant des années 70.
Pour bien vous faire comprendre l'idée, le chant traditionnel est une tradition orale (comment pourrais-t-il en être autrement ?), et comme toute tradition orale, à quasiment disparu. Pourquoi chanter soi-même quand on peut aller à un concert ? Pourquoi faire une veillée chantée lorsqu'on peut regarder la télé ? Je caricature et je simplifie bien sûr mais l'idée c'est que l'exode rural, suivit de la multiplication des supports de reproduction et de diffusion à entraîné la disparition progressive des chansons traditionnelles.
Ou en tout c'est ce qui aurait pu se passer.
Heureusement, s'est développé parallèlement à cette perte progressive, un intérêt plus "intellectualisé", plus "savant" pour la culture traditionnelle. Le folklore à commencé à être enseigné en tant que disciple universitaire. Des associations se sont crées pour tenter de préserver ce patrimoine immatériel. Etc.
Pour ce faire, des personnes se sont déplacées jusque dans les coins les plus reculés de France et d'ailleurs pour aller "collecter" les chansons auprès des gens qui les connaissaient encore. Et oui, en gros collecter, c'est aller chez un petit vieux avec son magnétophone pour "récolter" sa mémoire.
Bon, revenons à nos chansons.
J'ai assisté à mon premier stage de chant traditionnel et donc vécu ma première confrontation avec des documents de collectages le week-end dernier. La plupart des enregistrements choisis par Robert Bouthillier étaient de bonne qualité, donc faciles à décoder et à s'approprier. Ce qui m'a frappé surtout, c'est la diversité de style des chansons et des interprètes. La sélection était faite de telle manière que chacun y trouve chanson à sa voix. Chaque chanson était différente, chacune abordait des points techniques différents : qui les ornementation, qui un mode particulier, qui une technique de turlutte... Ce qui fait que, ayant tous des profils vocaux différents, nous avons trouvé certaines choses faciles et d'autres difficiles sans que ce soit les même pour chacun.
Le gros avantage de ce genre de chose c'est que ça permet de mettre tout les stagiaires sur un pied d'égalité. On ne peut pas se comparer les uns aux autres. On n'est pas mis en compétition pour être celui qui y arrivera en premier. On peut donc prendre confiance en soi et se détendre. Ajoutez à cela la personnalité de Robert que j'ai trouvé d'une bienveillance et d'une gentillesse rare et vous obtiendrez un stage d'une grande qualité.
Car oui, même si on l'oublie trop facilement, dans le domaine de la voix, se détendre est la seule chose qui permet quasiment toujours de donner le meilleur de soi-même.

jeudi 14 mars 2013

La solitude est un cercueil de verre

Plusieurs personnes m'ont demandé la raison du sous-titre que j'ai donné à ce blog. "Pour lutter contre le cercueil de verre" est une référence directe au roman de Ray Bradbury, La solitude est un cercueil de verre, paru en 1986. C'est un de mes livre préféré et, si j'ai tardé à le présenter ici, c'est que je voulais le faire après une relecture récente.
Voici l'histoire : le narrateur, un jeune écrivain, trouve le cadavre d'un homme à l'intérieur d'une cage aux lions engloutie dans un canal de Venice. Il est persuadé que c'est un meurtre et tentera de trouver le meurtrier.
L'histoire n'est en fait qu'un prétexte. Le vrai intérêt du roman se situe ailleurs.

"On a si vite fait de résumer la vie de certains que ça n'est rien de plus qu'une porte qui claque ou quelqu'un qui tousse dans une rue obscure à une heure avancée de la nuit. 
On jette un coup d'oeil par la fenêtre ; la rue est vide. Celui qui a toussé est parti."

C'est à ces "certains"-la que l'on s'intéresse. La ville en elle-même est déjà un de ces "certains"-la. En décrépitude, en démolition, dans un brouillard poisseux qui semble ne jamais s'absenter, il y a la fin d'un monde qui se joue à Venice. Tous les personnages que l'on croise, aussi haut en couleurs soient-ils, participent à la fin de ce monde. Lui suivivront-ils ? Ont-ils ne serai-ce que l'envie de lui survivre ? Toute la question est là.
Oui ce n'est pas un livre très joyeux dont je vous parle, j'en ai bien conscience. Seulement, au delà de la tristesse poisseuse qu'il dégage, de cette torsion du coeur qu'il crée en nous faisant aimer tous ses personnages vaincus d'avance, il y a cet effet tout particulier que l'écriture de Ray Bradbury a sur moi.
C'est ici un des rares livres qui me provoque des "images".
Je m'explique.
Je n'ai aucune imagination, ni mémoire visuelle. Oui je sais c'est étrange mais dites-vous que j'ai mis 18 ans à me rendre compte que ce n'était pas le cas de tout le monde. Le Gros avantage, c'est que je ne serai jamais perturbée par une description, aussi gore soit-elle. Le gros inconvénient c'est qu'il m'est très difficile de me faire une idée précise des personnages ou des décors de roman même s'ils sont décrits de façon précise.
Ça ne m'empêche pas d'aimer lire mais j'imagine que je rate une partie du plaisir.
Ce roman-ci est différent. Je ne sais pas pourquoi exactement, ma seule hypothèse c'est que l'ambiance qui se dégage de ses pages est suffisamment forte et correspond suffisamment à mon univers personnel pour créer une alchimie particulière. Du coup je suis obligée de lire beaucoup plus lentement qu'a mon habitude, pour permettre aux images de surgir, de prendre leurs places puis de se fondre en de nouvelles images apportées par de nouvelles phrases.

mardi 12 mars 2013

Swap gourmand (le colis que j'ai envoyé)

Voici donc la photo du colis que j'ai envoyé a Rock'n'Laurette, ainsi que son compte rendu

"Pour ce swap gourmand, Armalite a eu la très bonne idée de m'associer à Ioionette, avec qui nous avons au moins deux points communs : le premier, d'être toutes les deux passionnées de musique et le second, d'avoir chacune une bizarrerie alimentaire. Bizarre, vous avez dit bizarre ? Ioionette ne mange aucun aliment mou et moi, je n'aime pas les fruits. Sacré binôme de swap, non ? 
 
Dès nos premiers échanges par mail, j'ai commencé à noter les idées que j'avais pour composer le paquet destiné à Ioionette. Seule difficulté : je savais que je trouverais la plupart des choses que j'avais en tête à Paris, mais je ne savais pas exactement quand je pourrais y aller ni de combien de temps je disposerais pour faire mes emplettes. J'ai profité de deux jours "off" à Paris entre deux concerts pour tenter de remplir ma mission, parmi cinquante autres urgences (essentiellement professionnelles) : au final, j'étais assez contente de moi, même si j'ai du un peu improviser et changer l'une de mes idées initiales, et que j'ai un peu (allègrement?) dépassé le nombre d'objets que devait contenir le paquet (mon côté éternelle indécise. "Et si je prenais ça ? Et ça, c'est bien aussi. Bon, je prends et je verrais après. Ah, j'avais déjà ça aussi. Zut! Mais elle préfèrera peut-être ça ? On va dire que ce n'est pas grave d'en mettre plus, hein ? Maintenant que c'est là, je mets tout, je lui expliquerai pourquoi."). Bref !
Nous avions convenu de nous rencontrer pour échanger nos paquets. C'est donc au "Thé des Ecrivains", endroit remarquablement bien choisi par Ioionette, que nous nous sommes retrouvées. Quoi de mieux qu'une jolie librairie/salon de thé comme lieu de rendez-vous pour un swap gourmand ?
Autour de thé et de muffins au chocolat, nous avons donc fait connaissance IRL et nous avons découvert les surprises que nous nous étions réservées. Comme à chaque swap auquel j'ai participé, j'ai une fois de plus été super gâtée !
Pour le livre, Marion m'a offert Le mangeur du XIXe siècle, de Jean-Paul Aron. Typiquement le genre d'ouvrage que j'adore. Pour reprendre le quatrième de couverture, "(…) Jean-Paul Aron nous fait parcourir le XIXe siècle de restaurant en restaurant, de table en table, des plus riches aux plus pauvres. En explorant les habitudes alimentaires, il nous offre aussi tout le plaisir d son humour mordant et son immense érudition." Je n'ai pas encore eu le temps de me plonger dans cet ouvrage, mais les quelques pages parcourues me donne envie de le dévorer.
Le livre était accompagné de "Thé des Moines" du Palais des Thés, qui est juste l'un de mes thés absolument préférés, et d'une très chouette boule à thé à la tige en forme de feuille (de chez Pylônes). J'ai bien sûr déjà attaqué le thé et la boule me sert tous les jours chez moi, je la trouve bien plus pratique que celles que j'utilisais jusqu'à présent. Et tellement plus jolie aussi !
La cerise sur le gâteau (enfin, façon de parler, parce que s'il y avait une cerise sur le gâteau, je n'y toucherais évidemment pas!) ? Deux jolis sacs "salé" et "sucré" cousus et brodés par Ioionette et contenant pour le premier, des sablés maison moutarde-parmesan et pour le second, des biscuits au chocolat. Evidemment délicieux. D'ailleurs, si je pouvais avoir les recettes, je les ajouterais volontiers dans le joli petit carnet turquoise qui complétait le swap et dans lequel Ioionette a déjà inscrit deux de ses recettes : la tarte au chèvre et à la menthe et les rillettes de thon. Que je ne manquerai pas de tester dès le retour du printemps et des apéros avec les copines.   
Bref, encore un swap qui m'a ravie ! J'ai adoré réfléchir à la composition du paquet destiné à Ioionette, qui m'a préparé un paquet absolument épatant (et puis cette attention si délicate d'avoir cousu et cuisiné pour moi, c'est juste la classe absolue!). Et surtout, puisque c'est la première fois que cela se produisait pour moi dans le cadre d'un swap, un très jolie rencontre : c'était un vrai plaisir que ces quelques moments partagés dans ce joli lieu ; en plus, j'ai appris plein de choses sur les passions pas forcément très communes de Ioionette et c'était hyper intéressant.  Je suis sûre qu'on se reverra, Ioionette m'a parlé d'un restau afghan que j'ai très envie de découvrir.
Encore mille milliards de mercis à Ioionette et bien sûr à Armalite pour l'organisation du swap. Toute la bienveillance et la gentillesse qui entourent ces échanges sont si précieuses.
PS : L'intruse sur la photo s'appelle Siouxsie."

lundi 11 mars 2013

Une affiche pour le Bal'billard du printemps

Je vais finir par m'y connaitre en création d'affiche de bal !
Cette fois, on m'a demandé de faire une affiche pour un "bal de printemps" au babillard. Alexane, la charmante demoiselle qui gère l'organisation du bal, avait envie de quelque chose qui soit "joli, poétique, original, dans l'esprit du bal". J'étais assez contente d'avoir des indications pour une fois. J'apprécie d'avoir "carte blanche" mais j'avoue qu'aussi peu de temps après la dernière affiche pour le Carambal, trouver une idée et une ambiance totalement neuve par moi-même aurait été un peu difficile. L'idée de faire une affiche poétique me plaisait vraiment et c'est assez différent de ce que je fais habituellement. 
Or sortir de sa "zone de confort" n'est jamais un mal.

J'ai commencé par un crayonné comme d'habitude.
J'avais décidé de réaliser l'affiche en illustration, sans avoir recours à la photo et en m'appuyant peu sur le médium informatique. Oui, tant qu'a sortir de sa zone de confort, autant le faire vraiment.
Je voulais donc montrer à la fois un couple dansant et une "invite" en premier plan. Le couple dansant ce n'est pas vraiment original évidemment, mais l'invite seule ne faisait pas vraiment sens et j'avais envie d'un visuel qui soit narratif.
Lorsque l'on fait pas mal de bal, et lorsque l'on discute avec pas mal de danseu(ses)rs, on se rend compte que le fait d'inviter ou d'être invité(e) est un vrai point d'angoisse pour la quasi totalité des personnes. Je m'explique. La danse de couple est un échange, lorsque l'on danse avec une personne, non seulement on se "dévoile" mais on "offre" une partie de soi. Le problème étant que personne, ou presque, ne juge correctement son niveau. Donc vous avez de nombreux danseurs qui doutent que ce qu'ils ont a "offrir" soit satisfaisant pour la personne avec laquelle ils dansent. Cela donne des phrases du genre "je ne vais pas inviter bidule, je n'ai pas le niveau". Si on ajoute à cela le fait que, le public étant souvent majoritairement féminin, c'est le quart d'heure américain permanent, vous imaginer ce qui se passe dans la tête des danseuses. Je ne peux moi-même jeter la pierre à personne, je fais partie de ces danseuses qui se disent qu'elles ne danseraient jamais si elles n'invitaient pas et que c'est sans doute parce que leur niveau n'est pas assez bon. Vous avez beau vous dire que non, que les très bonnes danseuses aussi ce sont elles qui invitent, qu'un sourire sincère de votre cavalier veut dire plus que le fait d'avoir du l'attraper au vol, vous n'êtes pas, et ne serez probablement jamais tranquille face à la minute qui suit l'annonce d'une danse de couple. Alors ce que j'ai voulu faire ici, ce n'est rien d'autre que de calmer cette angoisse. Parce que la peur empêche la poésie de s'installer.

Pour la réalisation finale, j'ai longuement travaillé sur le couple de danseurs. Je voulais qu'ils puissent donner l'impression de bouger, ce qui ne s'est pas avéré vraiment facile. Bien sûr, c'est une fois le dessin fini, en essayant de reproduire la position pour s'assurer qu'elle était réalisable, qu'Amael et moi sommes tombés des nues en mode "mais les bras ne sont pas dans le bon sens !". Heureusement que mon ami photoshop à une fonction "miroir".
Par rapport à mon crayonné de départ, on m'avait demandé de rajouter des fleurs pour amener un côté printanier qui collerai plus avec le nom du bal. J'ai donc tenté de faire marcher mon côté "fifille" autant dire un côté de ma personnalité que je n'utilise jamais....

Vous pouvez voir juste au-dessus les 4 premières versions de l'affiche. 
Je vous avoue que je n'étais pas convaincue par ce que j'avais fait, il manquait quelque chose mais je ne savais pas quoi. Après discussion avec Alexane il s'est avéré que les organisateurs non plus n'étaient pas tout à fait convaincus : "la poésie est bien là, mais ça manque de fraîcheur non ? Il faudrait un côté plus printemps. Tu as pensé à mettre plus de couleur sur les personnages." Je vous avoue que j'avais des doutes. J'avais peur de bousculer la poésie qu'il m'avait été si difficile d'inclure et qui est toujours fragile et si facile à perdre.
En graphisme il faut parfois savoir prendre des risques et faire confiance au regard des autres, elle avait raison et voici enfin l'affiche finie, dont je suis contente et fière, comme quoi tout arrive. Alexane merci.


dimanche 10 mars 2013

Le Maître du haut château

On m'a prêté Le Maître du haut château en m'en faisant le résumé suivant : "C'est une uchronie qui part du principe que les allemands ont gagné la seconde guerre mondiale, dans laquelle un écrivain a sorti un livre qui est lui-même une uchronie partant du principe que les allemands ont perdu la seconde guerre mondiale." Vous suivez toujours ?
Le livre prend la forme d'un roman choral, on y suit des personnages liés entre eux de façon plus ou moins évidente mais qui ne se rencontrent quasiment jamais au cours de l'histoire.
Il m'est difficile de dire que j'ai aimé ce livre et pourtant je ne suis pas mécontente de l'avoir lu. C'est un roman qui pose beaucoup de questions sur le comportement humain. Comment se comporterai-t-on dans un monde différent ? En tant qu'Américain obligé de se plier aux coutumes japonaises ? Dans un monde où un génocide n'a rien d'anormal, où penser "racialement" est devenu une norme ? À ces questions, l'auteur propose de multiples réponses qui prennent la forme de personnages. Se basant sur le fait qu'il n'y a pas un, mais des comportements possible, chacun voyant midi à sa porte. Le fait qu'aucun des comportements qu'il propose ne me plaise m'a rendu la lecture difficile mais c'est aussi ce qui donne son intérêt au livre. On commence la lecture en se disant, quasiment à chaque page, "Je n'aurai pas fait comme-ci ou comme-ça", "Je ne comprend pas ce comportement". Mais, au fur et à mesure que le livre progresse et que l'on commence à intégrer le contexte politique et social dans lequel les protagonistes évoluent, notre approche change. Ce n'est pas tant qu'on se met à approuver les comportements, mais plutôt qu'on commence à se demander si on aurait réellement été capable d'agir différemment à leur place. La question du libre arbitre, des choix que l'on peut faire avec les connaissances dont on dispose, est continuellement posée.

"Nous n'avons pas le monde idéal, tel que nous voudrions l'avoir, un monde où il est facile de savoir ce qui est moral parce qu'il est facile d'avoir connaissance des choses. Où l'on peut agir bien sans avoir à faire l'effort parce qu'on peut reconnaître ce qui est évident."

Si j'ai un regret à formuler, c'est qu'on ressente très fort le fait que le roman ai été écrit pendant la guerre froide. On sent qu'il a vieilli et j'aurai aimé le lire au moment de sa sortie, je suis sûre que son impact alors, aurait été encore plus fort.

vendredi 8 mars 2013

La Cenerentola à l'opéra Garnier

Vendredi soir, j'ai accompagné Môman à l'opéra Garnier pour assister à La Cenerentola de Rossini.
C'était en réalité la seconde partie de son cadeau d'anniversaire. La première était une visite guidée du dit bâtiment que nous avions fait en décembre dernier juste avant le départ de Soeur de l'autre côté de l'Atlantique.
L'opéra Garnier est absolument superbe, je vous conseille vraiment d'en faire la visite (guidée de préférence) si vous en avez l'occasion. Je suis tombée en arrêt devant les mosaïques et les décorations des pièces. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est sobre mais je n'ai pas ressenti le genre d'oppression que peuvent de me faire éprouver les endroits à la décoration vraiment chargée (type château de Versailles par exemple). Il y a quelque chose d'exaltant pour moi dans les espaces et les agencements du palais Garnier, comme si les couloirs y étaient parcouru d'un vent frais qui vous pousse à l'ascension. L'avoir visité de jour nous à permis de ne pas être trop frustrées par l'impossibilité de déambuler à notre guise avant et après la représentation.
La Cenerentola est un opéra bouffe en 2 actes de Rossini. Pour ce qui est de l'histoire il s'agit d'une version de cendrillon allégée de ses éléments surnaturels (la fée devient un mécène) et où la pantoufle de vair est remplacée par un bracelet de diamant.
J'étais placée au 3ème rang d'une loge du deuxième étage. Assise je voyais environ 1/10e de la scène, debout j'en voyais la totalité. Comme je ne gênais personne en étant debout j'ai passé la majeure partie des scènes importantes dans cette position.
Môman était bien placée, et elle a beaucoup apprécié, c'est là l'essentiel à mes yeux.
En ce qui me concerne je ne suis pas une grande adepte de l'opéra en règle générale. Si je suis admirative de la virtuosité et des prouesses techniques des chanteurs, ça reste un spectacle qui ne suscite chez moi qu'un intérêt poli. La mise en scène de cette Cenerentola était vivante et j'ai pas mal rit. La partition de Rossini est plutôt alambiquée, pleine de trilles et de montés/descentes chromatiques, les apartés superposés des personnages sont également monnaie courante. Ces particularités ne sont pas forcément gênantes car elles sont bien placées et servent l'histoire, elle ont juste le désavantage de m'ennuyer assez rapidement. J'ai de loin préféré les formats plus "chanson", avec une préférence pour Una volta c'era un re, la chanson que cendrillon chante au coin du feu à plusieurs moments pendant la durée de la pièce et que l'on peut facilement se surprendre à fredonner au sortir de l'opéra.

jeudi 7 mars 2013

Swap gourmand (le colis que j'ai reçu)


J'ai participé au swap gourmand organisé par Armalite. Avec ma swapé/swapeuse nous nous sommes convenues de nous rencontrer en direct (puisqu'elle montait justement sur Paris le week-end dernier) et d'échanger nos paquets à l'occasion d'un thé au Salon de thé des écrivains.
Nous avions beaucoup échangé par mail sur nos goût et nos dégoûts alimentaires, nos envies et nos vies. Rock'n Laurette ne mange aucun fruit, moi rien qui soit mou. Au moins nous sommes toutes les deux difficiles chacune dans notre genre.
Ce que je peux dire sur ce swap c'est que j'ai été super gâtée !
Dans une belle grande boite décorée de cerises fraîches qui sera parfaite pour ranger mes chutes de tissus de toutes les couleurs j'ai trouvé :

Côté gourmandises :
- Une brioche à la praline. La brioche est un des rares trucs sucré que je peux dévorer sans me lasser et sans m'écoeurer, et celle-ci est absolument délicieuse.
- Un petit pot type pot à moutarde contenant les épices confites que l'on vous offre en fin de repas en Inde et qui doivent vous aider à digérer.
- 4 petits pots à tartiner de la marque Provence Première Pression pour l'apéritif donc, le tout à base d'olive et j'adore l'olive.

Côté livre : 
- Carnet de la cambuse : les recettes de Corto Maltese livre de cuisine superbe et appétissant avec pas mal de recettes de poissons qui me font très envie. Je cuisine peu de poisson car je n'ai pas vraiment de recette, du coup ce livre tombe à pic.
- Inde intime et gourmande un livre que je n'avais pas mais que je me souvient d'avoir acheté et offert. Il est vraiment très beau et je suis contente de l'avoir, même si je ne suis pas sûre d'avoir le courage de me lancer dans les recettes qu'il contient.

Côté gadgets : 
- Une planche à découper en verre en forme de cassette audio, toujours pratique et référence à mon amour de la musique.
- Deux petites chaufferettes en forme de poire. Je connaissais le concept à travers les manga mais je ne comprenais pas vraiment comment ça pouvais marcher, maintenant que j'en ai je vais pouvoir étudier la question de plus près (outre le fait que c'est franchement super comme accessoire).

Côté recette/carte :
- La recette des gaufres de Rock'n Laurette, que je vais tester dès que possible. J'adore les gaufres mais je n'avais pas jusqu'ici de recette qui me convainc vraiment, j'espère que celle-la le fera. En plus la recette est écrite sur un carnet aimanté qui permet de faire des listes de courses, donc ça fait aussi un gadget de plus (ai-je mentionné que j'avais été très gâtée ?)
- Une carte "Ha pea days" trop mignonne. Il faut que j'ajoute que Rock'n Laurette a une très belle écriture, au point que j'ai d'abord cru que la recette et la carte étaient pré-écrites...

Voila comme vous pouvez le voir je suis aux anges. J'espère avoir également réussi mon paquet (ma swapée doit m'envoyer son compte-rendu que je publierai en regard de celui-ci donc je saurai ça très bientôt). Se rencontrer "en vrai" pour s'échanger les cadeaux était une chance et j'ai passé un très bon moment.
Le prochain swap sera un swap créatif, j'ai hâte et j'espère tomber sur une swapeuse/swapée aussi sympas que cette fois.

lundi 4 mars 2013

Du bortch !


Le week-end dernier, l'ami Patate organisait un de ses dîners maison. Il a décidé d'inviter des amis une fois par mois chez lui et de s'occuper d'eux à coup de plats préparés de ses blanches mains. La création de nouvelles "traditions" de ce type est toujours quelque choses qui me touche. Probablement d'autant plus ici parce que je n'ai rien à voir dans l'impulsion qui crée, mais que je suis quand même incluse dans le mouvement des choses. Le menu du dîner de janvier c'était tonkatsu, celui de février c'était bortch (vous avez l'impression de débuter un tour du monde culinaire ? je vous rassure moi aussi).
Alors le bortch c'est un genre de pot-au-feu rouge. Rouge à cause des betterave.
Je vous met ici la recette utilisé par le cuistot (oui c'est piqué sur marmiton, assumons) : 
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Bortch
Temps de préparation10 minutes
Temps de cuisson 90 minutes
Ingrédients (pour 4 personnes) :- 500 g de viande de boeuf dans le collier
- 100 g de poitrine de porc
- 500 g de chou blanc
- 500 g de betteraves rouges
- le quart d’un céleri-rave
- 1 gros oignon
- 1 petit poireau
- 1 cuillerée à soupe de persil haché
- 1 cuillerée à soupe de vinaigre de vin
- sel et poivre noir du moulin

Préparation de la recette :
Portez 1,5 litre d’eau, salée et poivrée, à ébullition. Mettez-y la viande de boeuf et la poitrine de porc. Laissez cuire à gros bouillons.
Au cours des 30 premières min de la cuisson, écumez régulièrement.
Lavez le chou blanc, éliminez les feuilles abîmées, coupez-le en quatre, Ôtez le coeur et taillez les feuilles en julienne (fines lanières).
Détaillez les betteraves, pelées et rincées, en julienne, à l’exception d'une que vous râpez et mélangez au vinaigre.
Pelez le céleri et l’oignon. Ciselez-les. Débitez le blanc de poireau en menus morceaux. 
Au bout de 40 min de cuisson, ajoutez les légumes (sauf la betterave râpée). Couvrez et laissez mijoter, sur feu doux, pendant 50 minutes. 
Retirez la viande et coupez-la en dés. 
Incorporez la betterave râpée au liquide de cuisson. Saupoudrez de persil. Servez chaud. 
Accompagnez ce potage d’un peu de crème fraîche.
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Notre hôte avait donc quadruplé les quantités (oui nous étions 15 présents). J'aime mieux vous prévenir qu'il faut une grande marmite et une grande cuillère (ou une épée en bois). 
Normalement je n'aime pas la betterave. Heureusement je n'ai pas retrouvé dans ce bortch le goût de terre si particulier qui a traumatisé mon enfance et j'ai donc trouvé le plat plutôt bon. Le bémol c'est juste que, à l'instar du pot-au-feu, la viande bouillie nécessite d'avoir de bonnes dents. 
Juste une mise en garde si vous en faites de grandes quantités, la viande reste en surface, donc servez les carnivores en premier lieu.