lundi 4 janvier 2016

Les Reines pourpres

 
Je me rappelle très bien d'avoir lu le cycle des Elfes de Jean-Louis Fetjaine à mon adolescence, et je me rappelle de l'avoir adoré, au point qu'aujourd'hui, si les livres sont toujours dans mon étagère, je n'ose pas les relire de peur d'être terriblement déçue.
Par contre quand j'ai récupéré les deux tomes des Reines Pourpre, je n'ai pas eu la même appréhension et je n'ai eu aucun mal à m'y plonger.
Le roman raconte l'histoire de deux reines du VIème siècle, femmes de deux rois francs qui se haïrent et se combattirent tout le long de leur règne. Aucune des deux n'a été épargnée par les historiens qui ont peint de chacune d'entre elle un portait bien noir. On a d'ailleurs l'impression que c'est ce qui a donné envie à l'écrivain de parler d'elles, comme si une réhabilitation lui paraissait nécessaire. Si les actes de Frédégonde et de Brunehilde ne sont pas minimisés par le récit (on est quand même au niveau du meurtre), les entre-chapitres en italique traités en narration intérieure permettent de mieux comprendre leurs motivations. On a là deux femmes de pouvoir, une qui s'élève par ambition, parce qu'elle vient du plus bas fond de la société (le roman propose une explication mais dans les fait on ne connait rien de ses origines) et qu'elle n'a de cesse de s'en échapper et une qui n'a jamais connu que les hauteurs et qui n'entends pas voir son pouvoir diminuer. Rien d'étonnant donc à ce que l'histoire ne les ai pas épargné à une époque ou le pouvoir ne pouvait être que masculin et ultra virilisé. Ici on s'attache a elles, en les comprenant et en ne les jugeant pas. L'auteur parvient à nous faire ressentir leur haine mutuelle, sans pour autant nous faire prendre parti dans le conflit. Simplement parce qu'il commence par nous faire sympathiser avec celle des deux qui en arrivera aux actes les plus vils, avant de nous faire rencontrer son ennemie, qui est au final bien plus dans son droit et au coté de qui on se serai sans doute placé sans hésitation si nous n’étions pas déjà un peu attachés à l'autre. L'affect que l'on ressent pour les personnage de fiction est ainsi fait que l'on leur pardonne beaucoup de choses avant de s'en détacher, pour peu qu'on connaisse leur passé et leurs pensées. C'est là-dessus que l'auteur se base, et c'est ma fois très bien joué.

"J'aimais Chilpéric, quoi qu'il fasse. Je l'ai vu tuer des hommes de sa propre main, j'ai vu toute l'avidité de ses rêves et la hargne qu'il mettait à les réaliser. Je ne l'en aimais que davantage."

2 commentaires:

Kleo a dit…

Tu me donnes très envie de lire cette série ! J'ai toujours été fascinée par la faide royale et les personnages de Brunehaut et Frédégonde, alors je note les références dans un coin de ma tête pour... quand j'aurai éclusé un peu ma PAL.

ioionette a dit…

Je te les prêterais si tu veux :-)