vendredi 16 décembre 2016

La vie pas à pas 2016 #43 - jour 3

Dimanche 23 octobre
Le lever est difficile et quand je vais au petit déj la plupart des membres de l’expédition ont eux déjà fini. Difficile de prendre le petit déjeuner traditionnel japonais avec poisson grillé soupe et riz, je me force un peu mais je n'ai pas le courage de toucher au Natto (même sachant que je n'aurais sans doute pas trop d'autres occasion d'y gouter). Sœur, saute carrément le petit déj de son coté. Je me retrouve à faire la traductrice entre Téva et deux jeunes filles qui sont du voyage avec nous et sont fascinées par ses yeux bleus (elles se demandent comment c'est possible). Ensuite direction la salle principale pour les exercices du matin, il faut suivre une vidéo qui apparemment est habituelle puisque tous les japonais qui sont avec nous semblent la connaitre par cœur. Ça fait du bien c'est sûr mais on se sent quand même un peu bizarre, et je trouve un peu dommage de n'avoir pas le loisir de s'attarder sur les parties du corps dont on sent qu'elles tirent plus (vu qu'il faut suivre le rythme de la vidéo). Ensuite direction le bus et avec le bus, le bord de mer, ce matin nous allons visiter une exploitation ostréicole sur la baie. Sœur fait l'impasse sur la ballade en bateau mais moi je suis super contente. Ils nous expliquent que, bien entendu, toutes les exploitation ostréicoles ont été balayées par le tsunami et tous les bateaux emportés. Et alors ils se sont réunis avec ceux qui voulaient recommencer, pour discuter du comment. Car la baie avant la catastrophe était surexploitée et maltraitée. Depuis ils ont donc mis en place une ostréiculture plus durable et plus responsable et ont vu, sans doute possible, la qualité de leur production augmenter. Après les avoir vu remonter les cordages sur lesquels se développent les huitres nous revenons à terre et mettons la mains à la pâte pour séparer les bestioles qui sont accrochées par grappe les unes aux autres. Moi ça m’éclate d'ailleurs. Ensuite on nous offre des huitres cuites à la plancha directement dans la coquille (et c'est très bon aussi). Puis une photo de groupe avec les pécheurs et il est temps de reprendre le bus.










Une pause shopping où j’achète du saké local, et où l'on apprend le voyage d'une boite aux lettre emportée par le tsunami à travers tout le pacifique.




A ce stade de la journée nous nous séparons en deux groupes. Nous allons en effet déjeuner avec des personnes délogées par le tsunami et les locaux sont trop petits pour tous. Alors qu'un groupe ira avec celles qui ont été relogées dans des immeubles à loyers modérés tous neufs construit avec des aides de l’état, notre groupe se rend dans les préfabriqués "temporaires" où des personnes logent encore 5 ans après la catastrophe. Il s'agit pour la plupart de femmes âgées, veuves qui vivent grâce à la reversion d'une part de pension de leur mari défunt (oui ça fonctionne comme en France, et non, traditionnellement au japon, les femmes ne bossent plus après leur mariage, même aujourd'hui, rare son les femmes qui travaillent encore après la naissance de leur premier enfant). Après la destruction de leur maison par la catastrophe, leur faible pension ne leur permet en aucun cas de se payer un nouveau logement, même un logement à loyer modéré, elles restent donc dans ces préfabriqués, sensés pourtant être des logements temporaires et où pour le coup, il n'y a pas de loyer. Trop chaud en été, trop froid en hiver, nous arrivons sans doute à un des rares moments où l'endroit est agréable. Il faut installer les tables et faire le service, nous sommes trop nombreux à vouloir aider pour être vraiment efficaces mais on fini par s'en sortir. Une fois les bentos engloutis on sort les sucreries que tout un chacun à amené. Sœur s'en est chargée pour nous avec une friture au chocolat dont la partie chocolat blanc est à l'orange et un sachet de pâtes de fruit de son confiseur préféré. Ces dernières sont regardées bizarrement jusqu’à ce qu'une vieille dame se décide et trouve ça tellement bon qu'elle force pratiquement toutes ses camarades à les gouter. Ces pâtes sont très concentrées en fruit et de ce que j'ai pu gouter au Japon, ils ne sont certainement pas habitués à des gouts si intenses (mais apparemment ça plais). Ensuite vient le moment ou on doit les distraire par des jeux ou des spectacles. Un premier groupe à préparé un jeu de vocabulaire (bon du coup on ne peut pas participer hein), le japonais à l’écrit, est une langue basées sur des idéogramme (soit des graphies représentant des idées et non des sons comme c'est le cas pour notre écriture syllabique (enfin pour les kanji, parce qu'il y a trois écritures, le japonais c'est compliqué)), plusieurs mots peuvent donc comporter des idéogrammes commun en étant parfois très éloignés dans leur sens (non je n'ai pas d'exemple concret, désolée) et le jeux consiste en gros à trouver le plus de mots possibles avec un idéogramme donné. En exemple l’idéogramme de la parole a été donné et si j'ai bien compris il apparait aussi bien dans le mot discussion (logique) que dans le mot langue (la partie du corps humain, mais logique aussi) (et là j’espère que je ne dis pas de grosses bêtises, je compte sur Dame Léo pour me corriger au cas ou). Bref, si vous voulez un équivalent Français de ce jeu, je pense que c'est le petit bac qui s'en rapproche le plus (est ce qu'on peut jouer à motus avec des idéogrammes du coup ? Vaste question). Bref tout ça se fait avec des equipes mixées jeunes-vieux. Ca marche tres bien et les petites dames sont mortes de rire. Dans un second jeux, on doit dessiner la personne en face de soi, d'un seul trait et en 1 petite minute. Je dessine Teva et je n'ai pas du tout le temps de finir, la dame qui dessine monMari lui offre un portrait bien ressemblant. Ensuite on redispose les chaises pour une demonstration de karaté par un des enfants qui est avec nous pour le week-end. Si monMari râle qu'avec une garde pareille il ne tiendra pas un vrai combat, de mon coté j'admire la rapidité dont il fait preuve (qui est assez impressionnante). Ensuite c'est à notre tour, je chante l'hanter-dro et on danse. Je n'arriverai pas à faire danser les vieilles dames avec nous (par contre nous serons rejoint par quelques membres de la fondation), par contre elles tiennent absolument à savoir ce que cela raconte. Apres une double traduction, je traduit vers l'anglais et Hiromi traduit vers le japonais, elles finissent par pouffer de rire en se donnant des coup de coudes. Il faut croire que refuser une rose à son amant a le même sens metaphorique au Japon qu'en France. Il est deja temps de reprendre le bus et de partir, apres avoir fait le tour de la salle pour saluer les vieilles dames (qui me parlent en japonais, je crois que le sens global ce sont des remerciements alors je hoche la tete en souriant meme si je ne comprend rien), certaines nous accompagnent meme au bus pour nous faire un coucou d'au revoir.




Cette fois-ci on repart pour Sendai avec un petit pincement au coeur, au-revoir Minamisanriku. A sendai on prend un café dans la gare puis le shinkansen au long nez direction Tokyo.


On se sépare d'Hiromi non sans prendre rendez-vous pour se revoir avant la fin de notre sejour et on file vers notre nouvel hotel, le kimi ryokan à Ikebukuro. Comme on commence à être un peu moins mauvais en orientation japonaise, on le retrouve avec moins de difficulté que d'habitude (disons que maintenant on sait qu'il faut absolument mettre le GPS en sortant du metro). Et comme il s'agit de notre hôtel pour toutes les nuits qui nous restent sur Tokyo, on sait qu'on est tranquille. Le temps de poser nos bagages et on ressort pour manger dans le coin. Ce sera un restaurant de viande au barbecue (je commence à en avoir marre du poisson j'avoue), avec un serveur ne parlant pas anglais mais on arrive à se debrouiller pour les choses simples. Puis on rentre se poser un peu dans la salle commune puis se coucher apres avoir refait les bagages pour ne garder qu'une valise pour deux (si on peut laisser l'autres là, inutile de trimbaler les souvenirs que l'on a acheté jusqu'a Kyoto et retour).

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