jeudi 11 décembre 2014

Philadelphia

Il y a parfois des films que je crois plus vieux qu'ils ne le sont réellement. C'est le cas de Philadelphia. Si vous m'aviez demandé, je vous aurais affirmé qu'il datait sans doute de la fin des années 80 (1987/1988), et bien non, je me serais bien trompée de 5, 6 ans puisqu'il date en fait de 1993. Les raisons de mon erreur ? 1) J'étais trop jeune pour m'intéresser au cinéma à l'époque donc je ne me souviens pas de sa sortie. 2) Tom Hanks y est très jeune. 3) Le film parle du SIDA, et surtout de la peur qu'on pouvait en avoir, peur que j'associe aux années 80, ayant été sensibilisée dés la primaire (donc dans les 90s) aux modes de contamination et à la façon de se protéger de la maladie.
Et puis je l'ai visionné et j'ai compris mon erreur. Le film ne parle pas réellement de la peur de la maladie, les personnages savent ce que c'est, comment ça se transmet et on soigne déjà les malades, certes pas comme aujourd'hui, mais ça commence et l'espérance de vie des personnes contaminées n'est plus de quelques mois mais de quelques années. Son véritable sujet c'est la peur des homosexuels et de la honte qu'on essaye de leur imposer, parce que s'ils sont malades, la société considère que c'est de leur faute, que, en gros, ils l'ont cherché avec leur mode de vue "dissolu", pire, elle considère que c'est de leur faute si le SIDA existe et se transmet aux "gens normaux" (par la transfusion). Un sujet pas simple mais bien traité grâce à au personnage joué par Denzel Washington qui, plein de préjugés, choisira de défendre le cas d'un homosexuel séropositif injustement licencié, d'abord par pitié et amour de la justice, puis par conviction. Si le film est très (trop) mélodramatique, remis dans le contexte très violent qu'il dépeint et qui ne doit pas se situer très loin de la réalité de l'époque, l'exaltation des sentiments se justifie et sonne plutôt juste. Il est intéressant aussi de se rendre compte de la différence notable dans la manière de faire un film en 1993 et aujourd'hui, notamment le fait qu'on était bien loin alors des transformations physique volontaire des acteurs. Tom Hanks est mince, mais on sent qu'il n'a pas excessivement maigri pour le rôle, et pourtant il a quand même l'air au bord de la tombe durant la dernière partie du film. Pas à cause une déchéance physique visible, mais parce qu'une fièvre semble le brûler de l'intérieur sans répit. Si l'on croit à l'agonie de son personnage, ce n'est que grâce à son jeux d'acteur, et c'est vraiment impressionnant.

1 commentaire:

Miss Anonimix a dit…

Salut.

je ne suis pas vraiment d'accord avec toi, ce film est bel et bien un film sur le SIDA et non pas sur l'homosexualité car dans les années 90 l'homosexualité était perçue justement comme l'un des symptômes de la maladie.
Si le héros est licencié c'est bel et bien parce qu'il est séropositif qui est effectivement pour ses supérieurs sa punition pour être homosexuel.
Ce film porte un regard juste et éclairé sur ce qu'était la maladie et sur la perception qu'en avaient les personnes saines à cette époque.
Personnellement, je pense que ce film devrait être vu par tous mais plus particulièrement par les moins de 25 ans qui ont tendance à oublier que le SIDA ou être séropositif ce n'est "pas cool" aujourd'hui car, certes on vit plus longtemps voire on ne meure pas du SIDA, mais les traitements sont extrêmement lourds et aux effets secondaires dramatiques. Peut-être alors, si la maladie redevenait moins banalisée, que le chiffre de 6500 nouvelles infections détectées baisserait enfin