lundi 29 septembre 2014

Buffy contre les vampires

Je me suis offert il y a peu, l'intégrale de la série Buffy contre les Vampires. Diffusée de 1999 à 2004 en France, au sein de la trilogie du samedi, c'est peu dire que d'affirmer qu'elle a bercé mon adolescence. J'ai juste adoré cette série. J'ai profité du fait qu'Amaël n'en avait jamais vu un seul épisode pour le convaincre de les regarder avec moi et heureusement pour moi il a bien accroché ! 
Je sors donc de quelques mois de visionnage intensifs et je vais en profiter pour vous en reparler pendant que les sept saisons sont encore toutes fraîches dans ma mémoire.

Attention cet article comporte des spoilers, si vous n'avez par vu la série et comptez la voir, n'allez pas plus loin.


Saison 1
La saison fondatrice, qui voit la mise en place de l'équipe de personnages et de l'ambiance de la série. La première saison est assez "légère" par rapport à celles qui suivront car les personnages n'y sont pas vraiment confrontés à des choix cruciaux. Ils sont au début du lycée et leur vie se base avant tout sur les sorties, les histoires de coeur et les cours que l'on sèche ou non. Cela dit l'ambiance d'un lycée dans les années 90 est admirablement bien captée et la série ne se permet jamais de faire l'impasse sur le mal être adolescent. Au contraire, celui-ci est un des principaux ressort des intrigues et les éléments fantastique qui apparaissent dans les épisodes ne semblent être là que pour mettre en exergue tel ou tel tourment typique du lycéen moyen. Que ce soit l'angoisse de trouver un petit ami (Moloch, Angel), de perdre sa virginité (Le chouchou du prof), la popularité (Portée disparue), la compétition pour celle-ci (Sortilèges), les persécutions qu'on en soit bourreau ou victime (Les Hyènes), la première saison est un catalogue des préoccupations adolescentes. Et on touche là à ce qui fait et fera la force de la série dans les saisons à venir, au-delà des personnages attachants et des dialogues ciselés, l'utilisation du fantastique pour parler des problème de la "vraie vie" et les exorciser comme d'un coup de pieux dans le coeur. 



Saison 2
Ah Spike, Drusilla et Angelus, parmis mes méchant préféré toutes saisons confondues je l'avoue. Autant passé la saison 1, le gentil et torturé Angel m'ennuie un chouilla, autant Angelus en tant que méchant est une superbe réussite qui me met des frisson dans le dos. La saison 2 marque le passage du côté "adulte" de la sexualité pour une bonne partie de nos héros. De célibataires cherchant l'amour, les voici presque tous en couple, à l'instar de nos nouveaux "méchants". C'est même cette entrée dans la vie sexuelle de notre héroïne qui créera le plus grand changement de la saison, transformant son romantique amoureux en vampire sans âme. Même le flegmatique Gilles sera touché par cette vague de mise en couple, c'est dire.
On sent que dans cette seconde saison la série commence à prendre ses aises, si les épisodes sont individuellement moins marquants que dans la précédente, un fil rouge y est développé de façon plus visible qui amène l'intrigue dans une direction précise, jusqu'au climax final. C'est aussi la première saison à s'articuler en deux parties bien distinctes avec une première partie plus légère cloturée par un basculement d'intrigue en milieu de saison vers une fin plus sombre, processus que l'on retrouvera assez souvent dans les saisons suivantes.



Saison 3
Voila une saison qui divise en ajoutant à l'équipe un de ces personnages qu'on aime détester : Faith. De mon côté je n'ai jamais trop aimé la nouvelle tueuse, je suis dans l'équipe de Willow sur ce point, mon côté fille sage sans doute.
La saison 3 est celle de fin de lycée, celle des accomplissements, des incertitudes, des choix que l'on fait pour son avenir. C'est aussi la saison qui malmène les figures d'autorité, nos adolescents découvrant à la fois qu'on ne devient pas adulte d'un coup de baguette magique en quittant le lycée, mais aussi que les adultes ne sont pas forcément aussi fiable et solides qu'ils le pensaient. Être un adulte et une figure d'autorité (mère ou maire par exemple (huhu ^^)) ne protège nullement des erreurs de jugement, le sujet était déjà effleuré dans la saison précédente mais c'est dans cette saison 3 qu'il est réellement traité en détail.
À mon avis la saison 3 est sans doute une des meilleures de la série parce qu'elle arrive à rassembler en une fois ce qui fait la force des deux précédentes : on y trouve un bon fil rouge avec un méchant charismatique et ambigu ainsi qu'un retournement de situation en milieu de saison qui redistribue les forces en présence comme dans la saison 2, mais aussi de nombreux d'épisodes qui, considérés indépendamment, proposent des intrigues solides et originales, avec des vraies thématiques, comme dans la saison 1.



Saison 4
Soyons honnête, pas grand monde n'aime cette quatrième saison. Cela dit, si je l'avais vraiment détesté à l'époque où elle était passée à la télévision, je l'ai trouvée de meilleure qualité cette fois-ci, sans doute parce qu'en regardant tout les épisodes les un à la suite des autres, elle dégage une certaine cohérence générale. Cela dit elle souffre effectivement d'une relative faiblesse, comparativement aux autres, notamment à cause de l'organisation armée qui en est le sujet principal et qui, à mon sens, n'arrive jamais vraiment à s'intégrer dans l'univers de la série. Le fait que les personnages soient en recherche de repère constante dans cette saison en fait un objet instable, et c'est normal je pense qu'on y soit moins à l'aise, les repères d'autorités ont été brisés par la saison précédente sans renouvellement possible et les personnages peinent à communiquer entre eux, du coup forcément, on les apprécie moins et on se désengage un peu. Bref cette saison est déroutante pour le spectateur mais elle est cohérente et logique avec l'évolution de la série. Je trouve assez courageux de la part des créateurs d'avoir pris le risque de produire une saison moins solide pour conserver la cohérence de l'ensemble. Et puis avouons-le, l'épisode Silence de mort justifie à lui seul l'existence de cette saison si rien d'autre ne le fait (bon et j'aime aussi beaucoup le dernier épisode de la saison qui se passe après le combat final et où il est une nouvelle fois, question de Cauchemards).



Saison 5
Vous avez demandé une petite soeur insupportable, ne quittez pas, on vous la livre. Changement de décor pour notre personnage principal qui après la liberté et la solitude de la vie sur le campus, va revenir vivre chez sa mère. Cette saison marque le retour aux repères de base de la série : l'amitié, la famille. Nos personnages commencent vraiment à mettre les pieds dans la vie adulte et vont devoir se batailler avec ce que celle-ci a de plus réel. Bon et avec une déesse aussi. C'est sans doute la première fois de la série où notre héroïne se retrouve confrontée à des choses contre lesquelles elle est impuissante, on la sens vaciller sur ses certitudes et ses responsabilités, jusqu'à finir par les jeter aux orties. Pour moi si la fin de la saison la voit se sacrifier, c'est en effet à la fois pour tenir son rôle de tueuse en sauvant le monde et pour fuir les responsabilité de la vraie vie qu'elle n'arrive pas à assumer. Le fait que toute la saison tourne autour de la nature de la tueuse, qui, dans les plus anciennes générations était isolée de la société afin de mieux accomplir son devoir, viens appuyer cette idée qu'il lui est impossible de tout mener de front. Sa mission, l'empêchera toujours d'équilibrer sa vie.
À noter que cette saison comporte ce qui est pour moi l'épisode le plus déprimant de toute la série : Orphelines qui voit mourir Joyce (la mère de Buffy), c'est un épisode que je trouve remarquablement réussi, même si terriblement glauque.



Saison 6
Voila probablement ma saison préféré (avec la 3) parmi toutes celles de la série. Les raisons ? D'excellents méchants, Buffy qui couche avec Spike et une bordée d'épisodes-concepts : une comédie musicale (Que le spectacle commence !), tous les personnages qui perdent la mémoire (Tabula Rasa), une remise en question de la réalité même de la série (A la dérive), Buffy invisible (La femme invisible), le mariage de Alex et Anya (La corde au cou). Non seulement individuellement ces épisodes sont très bon, mais pour une fois ils servent quasiment tous le déroulement de la trame générale. Et ceci tout simplement parce que celle-ci est très très liée à la psychologie des personnages, notamment avec notre héroïne qui se bat contre une sévère dépression et Willow qui devient dépendante de la magie noire.
Les méchants de cette saison ne sont en aucun cas des monstres mais bien des humains. Ce sont les trois geek-looser du lycée qui prennent enfin leur revanche et concoctent des plans machiavéliques si bancals qu'ils feraient rire s'ils ne fonctionnaient pas si bien, tout en citant Star Wars et en jouant à Donjon&Dragon. Bref on a soudain des méchants si drôles qu'on oublie presque qu'ils sont dangereux et leur dégringolade vers le mal se teinte d'une légèreté glaçante qui donne à cette saison un ton très particulier, à la fois plus délirante et plus réaliste que les précédentes.



Saison 7
Je ne suis pas fan de la saison finale de Buffy, malgré une qualité certaine, je trouve qu'elle sent la fin de règne, sans doute était-il temps de s'arrêter. Son thème est plutôt intéressant puisqu'elle traite du pouvoir et de son partage, mais je trouve qu'il est, une fois n'est pas coutume, développé de façon maladroite et pas très subtile. Le plus choquant étant bien sûr l'intervention d'Angel en fin de saison qui amène à l'équipe un talisman dont personne n'avais entendu parler avant et qui va sauver tout le monde, nous offrant le premier et seul Deus ex machina de la série, mais qui, s'il est isolé, est si gros qu'il est vraiment gênant. Sincèrement j'avais envie de lui botter les fesses pour le renvoyer manu militari dans sa propre série. Ajoutez à cela que j'ai trouvé quasiment toutes les tueuses potentielles terriblement agaçantes, ça n'aide pas.
En soi je comprends le but poursuivi par cette dernière saison qui est d'amener l'histoire là où l'on pourra laisser partir les personnages en paix, tout en sachant que leur combat ne serait jamais vraiment fini, mais la manière dont ça été fait a selon moi manqué de maitrise et a fait conclure la série sur une note un peu amère.

Finalement, avec ses qualités et ses défauts, Buffy est une série qui est chère à mon coeur, je l'ai adorée la première fois que je l'ai vue, et en la revoyant aujourd'hui, je l'adore toujours. Et cela parce que malgré le fait qu'elle ai un peu vieilli, elle me semble avoir conservé ses qualités essentielles, qui sont un vrai propos de fond, des personnages attachants et évolutifs et un humour très personnel.
Et puis Buffy c'est un peu le Harry Potter de mon adolescence à moi, j'avais quasiment l'âge des personnages et leurs problèmes faisaient écho aux miens, devenant plus graves au fur et à mesure que nous prenions de l'âge, c'est un peu comme si nous avions grandit ensemble et qu'ils m'avaient aidé à dépasser mes peurs en dépassant les leurs.

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