mardi 18 mars 2014

Ciné Léon #3

Le premier vendredi de mars je me suis rendue au Ciné Léon pour la 4ème fois (si vous avez suivi, je vous ai parlé de la 1ère et de la 2nde, pas de la 3ème par manque de temps/d'envie).
Cette édition présentait deux films de la réalisatrice Anne-Marie Lallement. Le seul point commun de ces deux moyens métrages, que 37 années séparent est de donner la paroles à des femmes nées en Algérie.
Dans le premier film, il s'agit de Malika, une actrice et poétesse arrivée en France enfant et à la vie de laquelle la caméra semble littéralement s'accrocher. Un parti pris biographique qui surprend au premier abord puis prend tout son sens au regard de la fascinante personnalité de son sujet. Malika, vous l'avez peut-être croisée quelque part dans Paris si vous y sortez un peu. Personnellement je l'avais aperçue au cinéma en plein air de la Villette, avançant de son pas tranquille entre les spectateurs affalés et proposant à chaque petit groupe de lui offrir un poème. Je l'avais pris pour une vieille folle à l'époque, elle m'avait fait peur et j'avais refusé, comme beaucoup d'autres sans doute. En la rencontrant à la projection du ciné Léon, j'ai à la fois compris que j'avais eu tord de dire non et eu droit à une séance de rattrapage accéléré. Des poèmes qui parlent de la condition de la femme et de celle d'étrangère, autant ici que là où elle est née, de la fierté de ses origines culturelles autant que de celle du chemin parcouru vers une modernité qui sort de ces traditions, Malika nous en a abreuvé. Très (trop ?) bavarde mais tellement intéressante.
Dans le second film, c'est n'est pas à une femme que la réalisatrice s'attache mais à sept. Sept soeurs vivant dans le même appartement d'Alger, avec toutes une vie professionnelle brillante (avocate, cardiologue...) et qui sont encore célibataires à plus de 40 ans. On comprends qu'il s'agit là plus ou moins d'une injonction de leur mère, plaçant d'abord les études, puis le logement et ensuite seulement le mariage dans l'ordre de leurs priorités. Du fond de leur appartement, elles discutent de leur situation et de celle du pays, de l'évolution de la place des femmes, de l'intérêt, ou non, du mariage et de tout les autres sujets qui les touchent de près ou de loin avec pas mal de lucidité et de recul.
Deux documentaires bien choisi et touchant donc, sans doute en grande parti parce qu'ils s'attachent aux pas de personnages intelligents, subtils, sincères et volontaires, observant avec un respect et une affection contagieuses ces caractères plus grand que nature.

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