lundi 30 décembre 2013

Projet 12x2 / 2-Décembre

De Décembre, je conserve l'image d'un mois sans lumière du jour. C'est le mois de la nuit, dont on chasse l'omniprésence par de lumineuses décorations de noël. C'est aussi le mois des odeurs, odeurs des sapins, odeurs des épices du vin chaud. Si novembre est campagnard, décembre est citadin car on y cherche à fuir l'humidité et le vent en s'abritant dans la chaleur humaine des cercles familiaux et amicaux.

Ce que je n'ai pas eu l'occasion de photographier : la neige tout bêtement vu qu'elle ne s'est pas montrée cet année, j'aimerai photographier un noël blanc.

 









vendredi 27 décembre 2013

La Tour sombre (pour conclure)


J'avais déjà écrit un article à propos du cycle contant la quête de la tour sombre. Si je vous en reparle aujourd'hui c'est parce que je viens d'achever la lecture du septième et dernier tome de la série. Il existe en fait un huitième volume mais celui-ci conte une histoire chronologiquement située entre le tome 4 et le 5 du cycle. J'ai tendance à penser que ce dernier doit donc son existence au manque d'envie de Stephen King d'en finir avec cet univers, ce que je comprends tout à fait. Par contre, au vu de la conclusion du tome 7, je doute d'avoir envie de lire un tome qui me ferais "rembobiner" l'histoire pour le moment, peut-être le lirai-je plus tard quand de l'eau aura coulée sous les ponts, mais pour l'instant ça ne me fait pas envie.
Tout ça pour dire que si vous avez vu peu d'articles sur mes lectures ces 2 derniers mois c'est parce que j'ai lu quasiment la totalité des sept romans sans faire de pauses et que je ne me voyais pas faire un article sur chacun des volumes du cycle. A vrai dire, je ne comptai au départ pas faire d'autres articles sur le sujet du tout. Et donc, pourquoi est-ce que finalement, je vous en reparle me direz-vous ?
Et bien parce qu'il y a plus à dire que je ne l'ai fait au premier abord, tout simplement.
La première chose dont je doit vous parler, c'est le tour de force narratif que l'auteur parvient à mettre en place sur les deux derniers tomes de la série. En effet, si certaines choses peuvent paraître illogiques au cours des premiers tomes, en tout cas suffisamment pour faire tiquer le lecteur, ces incohérences sont finalement expliquées dans les deux derniers tomes et prennent alors un vrai sens. Un écrivain qui fait dans un premier temps du deus ex machina, pour se payer ensuite le luxe de le démolir en lui donnant une logique et du sens, je trouve ça quand même très fort. Je commence donc à comprendre pourquoi Stephen King est un écrivain aussi connu et reconnu, même si je comprends de moins en moins comment il peut être aussi prolifique.
La deuxième chose, c'est en fait une mise en garde que je veux vous adresser. Si vous n'aimez pas finir un ouvrage sans avoir toutes les réponses à vos questions et si vous ne supportez pas les supports culturels (parce qu'il n'y a pas que des livres qui nous font le coup) créateurs de masturbation intellectuelle, ne lisez pas ces livres. Ce cycle possède la fin la plus ouverte qu'il m'ait été donnée de lire. Si Stephen King a résolu dans le dernier tome quasi toutes les questions que l'on se posait sur son univers, il se paye de luxe d'en reposer dix-milles autres, qui elles demeureront dans réponses, dans les deux pages et demi qui cloturent le dernier tome. Dire que c'est frustrant, c'est encore un bel euphémisme et l'impression qu'il se fiche de nous est tenace. J'ai pardonné à l'auteur grâce aux 4000 et quelques pages de récit passionnant qui précédaient ces deux pages là, j'espère que vous ferez de même, j'aurai dans tous les cas, la satisfaction de vous avoir prévenus.

Intrépide, je portai à mes lèvres mon cor béni
Et sonnai. "Le chevalier Roland s'en vint à la Tour Noire"

mardi 24 décembre 2013

Reprise des répétitions de iO


Samedi, j'ai repris les répétition avec iO.
Il s'agit d'un groupe que j'ai rejoint au début de l'année 2012. Je remplaçais la précédente chanteuse et débarquais donc au sein un groupe déjà constitué, avec un univers bien à lui et un EP déjà enregistré. Charge à moi de m'approprier les chansons de l'EP sans trop les modifier afin de conserver une certaine cohérence et d'écrire mélodie et paroles sur 5 autres chansons qui n'existaient alors qu'en version instrumentale. Ajoutez à cela le fait que les 3 autres musiciens du groupe sont plutôt expérimentés et d'un excellent niveau, vous comprendrez qu'intégrer iO c'était un peu mon challenge personnel du moment. En fait tout c'est très bien passé, j'ai réussi à intégrer l'univers du groupe et à composer des chansons qui fonctionnaient bien avec une rapidité dont j'étais la première surprise. Si bien que dés juin 2012 nous donnions nos premiers concerts. Et puis, je ne sais pas, pour compenser cette bonne étoile, deux jours avant la fête de la musique, notre bassiste s'est gravement blessé au bras et le groupe à été mis en pause le temps qu'il se rétablisse. Puis les blessures se sont enchaînées aux blessures, et les changements de postes aux mutations. Une vrai malédiction qui m'a vue prête à tracer un trait sur l'avenir de iO.
Lorsqu'on est musicien, il est malheureusement difficile de trouver un groupe dans lequel on est vraiment content de ce que l'on fait. En tout cas moi je suis une éternelle insatisfaite. Or avec iO j'avais l'impression de toucher au plus près de ce que j'avais envie de produire musicalement parlant et conscience de la rareté de la chose. Ajoutez à cela le fait que les musiciens qui composent le groupe se voient tous comme des serviteurs de la musique, et que c'est aussi comme ça que je conçois les choses. J'entends par là que notre petit égo passe après la valeur du morceau, si pour que le morceau soit meilleur, il vaut mieux moins entendre notre instrument, cela ne nous pose pas de problème. Bien sûr dit comme ça, ça peut paraître évident mais je vous assure que ça ne l'est pas, il faut à la fois accepter de n'être pas entendu (alors qu'a la base on fait de la musique pour ça) et conjurer la peur du vide, qui est aussi présente chez le musicien qu'elle l'est chez le graphiste. Bref, les musiciens qui réfléchissent de cette manière ne sont pas si nombreux, alors 3 à la fois, c'est carrément précieux. Tout ça pour vous dire que j'étais vraiment dégoutée lorsque j'ai pensé que iO allait disparaitre.
Et puis je ne devais pas être la seule puisque malgré les contraintes supplémentaires qu'il faut aujourd'hui dépasser pour pouvoir faire de la musique ensemble, nous avions tous envie de recommencer. Donc iO reprends les répétitions, prépare un nouvel enregistrement, fera peut être à nouveau des concerts. Le rythme sera sans doute plus lent et nous devrons apprendre à prendre notre temps mais les chansons qui nous sont revenues dans les doigts et dans la voix les 4 heures du samedi passé méritent mieux que d'être abandonnées sur le bord de la route, et nous allons essayer de faire en sorte que ça ne soit pas le cas.

vendredi 20 décembre 2013

Le marché de noël de l'école Estienne


Hier, je suis retournée à l'école.
J'ai fait mes études post-bac à l'école Estienne, une des quarte écoles publiques d'art appliqué de la ville de Paris. Au delà d'un nom qui conserve un certain prestige sur mon CV, j'y ai passé deux années plutôt enrichissantes et suivi un cursus qui, s'il était assez loin de la perfection, m'a appris de nombreuses choses qui m'ont été utiles par la suite. Toujours est-il que j'ai obtenu mon diplôme en 2006 et que je n'avais pas remis les pieds dans l'auguste bâtiment qui abrite l'école depuis ce moment là.
Si je m'y suis rendue hier, c'était à l'initiative d'une amie qui y est élève, dans le cadre du DMA (Diplôme des Métiers d'Art) Gravure et qui m'a appris que les élèves y organisaient un marché de Noël. Une occasion d'acheter des cadeaux mais aussi et surtout des cartes de voeux car les élèves vendaient ici leurs propres travaux et donc en règle générale des objets en deux dimensions. Exception faite des relieurs bien sûr, dont le travail se présente logiquement sous forme de livres ou de carnets. Certains étudiants proposaient aussi des créations plus personnelles employant d'autres matières (bijoux, sac) mais l'essentiel se passait quand même sur support papier. Mention spéciale du courage aux typographes qui proposaient de réaliser en calligraphie une carte avec l'inscription de votre choix sous vos yeux. Quiconque s'est déjà essayé à la calligraphie sait bien que ça n'a rien d'évident. Pas mal de jolies choses en tout cas et j'ai acheté trois cartes que je vous montrerai une fois qu'elles auront été envoyées aux personnes concernées, ainsi qu'un carnet et un calendrier.
C'était étrange en tout cas de retourner sur ses lieux de jeunesse et de reconnaitre l'enthousiasme des élèves présents comme tellement similaire à celui qui m'agitai à leur âge, j'ai entendu les mêmes blagues, observé les mêmes attitudes. J'ai mesuré la marge qui séparait la personne que j'étais alors de celle que je suis aujourd'hui et même si je ne regrette pas le chemin parcouru entre temps, j'ai quand même ressentit un petit coup de vieux dans l'affaire. C'était troublant et rafraîchissant à la fois. Par contre mon coeur se sert un peu en songeant à leurs probables désillusions lorsqu'ils plongeront dans le grand bain de la vie de travailleur. Du coup et même si ce n'est pas grand chose, je croise les doigts pour eux.

jeudi 19 décembre 2013

Les artistes qui m'ont marquée

Vous l'avez peut-être vu circuler, sur facebook se balade en ce moment un jeu qui vous propose de promouvoir l'art en publiant la photo d'une des oeuvres d'un artiste que l'on vous aura attribué et de choisir ensuite un artiste pour chacune des personnes qui "aimeront" votre publication. Une chaîne vertueuse donc pour une fois et qui m'a donné l'idée de vous présenter ici le "top 5" des artistes que j'ai voulu faire découvrir en les proposant à mes "likeurs".





1 - Andy Goldsworthy
Commençons par un peu de land-art éphémère, un peu de douceur dans ce monde de brutes et de nature changeante exposé sur un internet qui garde en mémoire le moindre de vos faits et gestes. Ironique non ?
Il s'agit d'un artiste dont j'aime beaucoup le travail et que je vous conseille vraiment de prendre le temps de découvrir. Le film Rivers and Tides (L'oeuvre du temps), qui le suit pas à pas dans son travail est une vrai petite merveille et une bonne première approche. Il crée des oeuvres qui n'apparaitront sans doute jamais dans un musée, à part sous forme de photos, mais dont la nature et le temps sont les pères et mères au même titre que l'artiste lui-même.





2 - Nan Goldin
Changement d'univers puisque mon second choix se porte sur une photographe que l'on décrit souvent comme voyeuse et trash. Si l'oeuvre de Nan Goldin suit le parcours de sa propre vie, chaotique et violente, et n'est donc pas à mettre entre toutes les mains, elle reste pour moi une oeuvre majeure, un coup de point nécessaire dont on ne se remet pas facilement. J'ai eu l'occasion de voir l'exposition Soeur, sainte et sybille et je ne suis pas sûre de m'être jamais remise complètement de cette projection. Et puisque l'art c'est aussi un cri, je dois dire que je n'en ai pas encore entendu de plus fort que celui-ci.






3 - Mark Rothko
Il faut que j'arrive au troisième artiste pour enfin convoquer un peintre, et il s'agit de peinture abstraite en la personne de Mark Rothko. Il sera difficile de vous faire comprendre pourquoi j'apprécie son oeuvre si vous n'avez jamais eu l'occasion d'être confronté à un de ses tableaux "en vrai". Tout comme certains tableaux de Miro, les couleurs des grands formats abstraits de Rothko ont l'extraordinaire capacité de faire vibrer quelque chose au fond de vous, telle une clochette qui résonne, si vous prenez le temps de vous assoir là et de rester à les contempler ne serait-ce qu'un petit moment.





4 - James Turrell
J'avais visité une exposition de James Turrell il y a quelques années et j'ai rarement vécu une expérience aussi déroutante. L'artiste est un maître des illusions lumineures, si vous pénétrez dans une de ses oeuvre, ne vous fiez plus à vos sens. Ce que l'on croit être un écran lumineux est un trou dans la cloison, ce que l'on croit être un sol en pente n'est qu'une illusion due à un revêtement plus sombre que l'on ne perçoit pas de la bonne façon. Chez James Turrell, l'oeuvre est autant dans la pièce que dans nos cerveaux, dans un premier temps déroutés et comprenant ensuite peu à peu ce qui nous arrive.





5 - Alberto Giacometti
J'adore la sculpture il m'en fallait donc un peu dans mon top 5. Alberto Giacometti est en fait à la fois peintre et sculpteur, même si c'est pour ses sculptures qu'il est le plus connu. De son oeuvre on retient surtout ses personnages filiformes aux chairs torturées, qui malgré leurs pieds lourds et leur taille démesuré semblent se mouvoir avec la fluidité d'un souffle de vent et l'assurance du destin en marche. Lorsque je les regarde, j'ai toujours l'impression que ses sculptures vont bouger, que c'est mon regard qui les fige, comme dans 1, 2, 3 soleil.

Voila,
Cette liste n'est bien sûr absolument pas exhaustive, il y a de nombreux autres artistes qui m'ont beaucoup marquée et mériteraient d'être cités. Peut-être pourrai-je donc un jour faire une liste plus longue si le coeur vous en dit, mais l'essentiel de l'art tel qu'il me touche est tout de même incarné ici. L'art, je le ressens comme quelque chose capable de faire vibrer en vous une fibre dont vous ne soupçonniez même pas l'existence. C'est ce qui rend pour moi l'art essentiel et indispensable. Et c'est aussi pour cette raison que n'importe qui faisant cette liste des 5 artistes les plus marquants pour lui/elle obtiendra une liste différente. Celle-ci est la mienne, pour ce qu'elle vaut. Personnellement je la trouve très significative, elle dit ma sensibilité plus facilement que n'importe quel portrait chinois.

lundi 16 décembre 2013

Ciné Léon #1

Il y a peu, je me suis rendue au Ciné Léon. Il s'agit d'une projection de film en libre accès, organisée chaque mois par l'association de quartier de la rue Léon Frost dans les locaux de la MJC voisine. Elle est suivie d'un débat et d'une auberge espagnole. Je suis loin d'habiter le quartier et je ne connaissait donc pas l'événement, même s'il s'agissait là de sa 33ème édition. Si j'ai appris l'existence du Ciné Léon aujourd'hui, c'est en grande partie à cause du thème des films de ce mois de décembre. Il s'agissait en effet de deux moyens métrages documentaires, centrés sur les boucanes (usines de transformation de poissons) de Fécamp, et sur leurs ouvrières. Des ouvrières qui, pour se distraire d'un travail répétitif et arasant, discutent beaucoup et chantent. Pour parler de leurs chants, une des membres de l'association La Loure étaient présente au côté du réalisateur du deuxième film lors du débat.
Si vous suivez un peu le blog, vous savez donc ce qui m'a amené là-bas, en dehors du fait que j'apprécie les documentaires en règle générale.
Les deux films présentés traitaient du même sujet mais avec plus de 15 ans d'écart et de façon très différente.
Le premier, La Boucane, est un document d'immersion dans lequel Jean Gaumy, un photographe reconnu dont c'était là le premier film, nous emmène au coeur du travail des ateliers. S'il n'explique rien, ou quasiment rien de ce que l'on voit, la persistance et l'acuité de son regard à travers la caméra nous plonge sans concession dans les conditions de travail très dures et dans l'intimité des femmes qu'il filme. Un film très intense, et une innovation pour l'époque puisqu'il s'agit du premier documentaire donnant à voir le travail ingrat de l'usine (il est tourné en 1984). Mais si ce regard très artistique touche profondément, il pose aussi de nombreuses questions au spectateur qu'il laisse sans réponses.
Heureusement cette première approche est impeccablement complété par le second film de la projection, Les femmes aux poissons, réalisé par Alexandre Lefrançois. Bien plus classique du point de vue de sa construction, ce documentaire fut tourné en 2000 lors de la fête du hareng à Fécamp. Il n'existe en effet plus aucune saurisserie traditionnelle en France depuis le milieu des années 90, les "fêtes du hareng", sont donc l'occasion pour les associations d'anciens du métier de faire revivre, une fois l'an, le savoir faire des boucanes. C'est cette occasion qu'à choisi le réalisateur pour enregistrer la parole des ouvriers, et surtout des ouvrières. Et c'est cette parole enfin libérée, racontant les dures vies de ces hommes et de ces femmes de rien, qui rends ce documentaire tout aussi touchant que son ainé, bien que d'une façon totalement différente. Ceux d'entre vous qui, comme-moi, ont entendu dans la bouche de leur grands-parents ou de leurs parents même sortir la terrible phrase "on n'était pas malheureux, on n'a jamais eu faim" savent probablement un peu à l'avance la dureté des vies qu'elle recouvre. C'est ce genre de vie qui s'exprime ici, d'une façon claire et vive que l'on entends bien peu souvent.

mercredi 11 décembre 2013

Les cours de danse de Fabien & Fanny


Dans la danse folk, on apprends beaucoup "sur le tas", c'est à dire qu'on vient aux bals et qu'on y imite les autres danseurs du mieux que l'on peut en croisant les doigts pour ne pas être trop à côté de la plaque. Parfois, on profite d'une "initiation" pré-bal d'une ou deux heures qui permet d'apprendre les bases des pas, mais, soyons franc, danser le folk au début, ça revient un peu à se jeter dans le grand bain sans bouée de sauvetage. Ensuite, quand on commence à être vraiment mordu et à se déplacer en festival, on a rapidement la possibilité de suivre des stages permettant d'apprendre différentes danses, de perfectionner celles que l'on pense connaître, d'apprendre des "trucs" de guidage, etc. Encore une fois il ne s'agit nullement de cours suivis mais de deux ou trois heures que l'on prends ici et là. L'avantage c'est que l'on peut tester pleins de cours et de professeurs différents, le désavantage c'est que cela ne permet pas d'aller au fond des choses. La plupart des danseurs de folk souhaitant se perfectionner à un niveau "technique", notamment en ce qui concerne les danses de couple, se tournent souvent vers les cours d'autres styles tels que le tango, le rock ou la salsa. Personnellement, je n'ai jusque là trouvé aucun autre style qui me fasse envie, que ce soit à cause de la danse en elle-même (toutes les danses trop collé-serré se feront sans moi), ou de l'ambiance des soirées (le côté très jeunesse dorée du rock, l'accueil parait-il très froid du tango). Si on y ajoute le fait qu'il n'y à quasiment qu'en folk qu'on danse systématiquement sur de la musique live, cela fait pas mal de facteurs qui m'ont, jusque là empêché de me lancer dans quoi que ce soit d'autre.
Heureusement pour moi, depuis septembre, des cours de danse folk existent, ils sont dispensé par un duo de danseurs talentueux et ont lieu au babillard, de façon hebdomadaire. Si une semaine sur deux ils précèdent les bal-boeuf (dont je vous ai déjà parlé ici) et voient donc leur durée limitée à une heure, l'autre semaine ils durent bien deux heures et sont suivis d'une pratique, c'est à dire d'une plage de temps où les élèves peuvent expérimenter entre eux et/ou solliciter l'expertise des professeurs sur un point précis. Pour le contenu, le cours se concentre sur les danses de couple présentes dans le folk (scottish, valses, polka, mazurka). Celles-ci sont décortiquées avec attention, et on travaille séparément chacun des différents mouvements qui les composent. Du coup cela donne un cours assez technique et parfois assez dur à suivre, mais qui présente l'avantage que, lorsque l'on fini par recomposer la danse dans la dernière partie du cours, on se rend généralement compte que les blocages dont on souffrait ont disparu comme par enchantement. Par ailleurs, le traitement de chacune des danses s'étends sur plusieurs cours, laissant le temps à l'esprit et au corps d'assimiler certaines informations qui, comme dans tout apprentissage, ont besoin de "reposer", ainsi certains mouvements ou enchaînements de mouvements que l'on ne parvient pas à mettre en oeuvre lors de la première semaine finissent par se débloquer, ce qui permet de vraiment ressentir la progression qui se fait d'un cours à l'autre.
Le niveau des élèves est assez disparate, je suis probablement celle qui danse depuis le plus longtemps dans le groupe d'élèves réguliers. Au bout de quatre années de danse, j'estime que je danse plutôt correctement, par contre je n'ai jusque là exploité que ce que je considère comme mes facilités. Je pratique donc une danse pleine de grands mouvements et qui doit avancer en permanence car j'y suis la plupart du temps en déséquilibre et que tout arrêt risquerai de mal se finir. Si je suis venue vers ce cours c'est aussi parce que je connaissais Fabien et Fanny, les professeurs, en tant que danseurs et que je savais que leur manière de danser était totalement à l'opposé de la mienne : très dans l'équilibre et dans la subtilité. Apprendre de leur part, c'était donc me forcer à aller vers un style qui ne m'était pas naturels et qui m'obligerait à travailler sur mes points faibles. Après, si j'ai adopté le style de danse que je pratique, c'est aussi une question de goût, je ne suis donc pas sûre d'avoir envie d'en changer. J'adore jouer avec l'équilibre de l'autre et sauter dans tout les sens, et je demeure une grande fan des contrastes exacerbés en danse. Mais je veux tout de même apprendre à danser autrement, de façon plus "concentrée" pourrais-je dire, pour que le style que je choisisse d'adopter par la suite en tant que danseuse puisse être un vrai choix et non plus un choix par défaut parce que je suis incapable de faire autrement. J'attends donc de ce cours qu'il m'aide à élargir ma palette de couleurs, ce que, pour le moment, il fait très bien.


lundi 9 décembre 2013

Comment j'en suis arrivée à danser

Il y a environ quatre ans que je me suis mise à danser. Ce n'était pas quelque chose de naturel ou d'évident pour moi mais j'en avais envie malgré tout. Si jusque là j'avais fait une croix dessus je pense que c'est à la fois à cause de mauvaises prédispositions naturelle et de mon histoire personnelle. Des prédisposition à la danse, à vrai dire j'en ai très peu, je suis très maladroite, mal coordonnée, j'ai un très mauvais équilibre et un sens du rythme vraiment approximatif (même s'il s'est grandement amélioré grâce à la musique), pour les bons points je pense avoir un peu de grâce naturelle et de l'énergie à revendre, en gros, si l'un ne compense pas vraiment l'autre, je ne pars pas non plus complètement perdante. Pour ce qui est de mon histoire personnelle, c'est plus compliqué mais je vais essayer d'expliquer un peu. J'ai grandis avec une soeur que j'adorais et que j'admirais beaucoup (c'est encore le cas aujourd'hui) et à qui j'avais conscience de faire de l'ombre d'une façon que je trouvais injuste, parce que justement j'ai beaucoup d'énergie et que je suis moins timide qu'elle. Je pense que c'est à cette époque que j'ai décidé que ce qui demandai du dynamisme c'était fait pour moi et ce qui demandai de l'agilité c'était plutôt pour elle. J'ai procédé de la même manière avec les matières scolaires, boycottant je pense de façon inconsciente les langues (alors qu'aujourd'hui j'aime beaucoup l'anglais et que je n'y suis pas si mauvaise) au profit des sciences. Soyons claire, je ne dis pas que j'aurai été douée dans tout les domaines que j'ai négligé, ni que c'est sa faute d'une quelconque façon que ce soit si j'ai fait cela, mais juste qu'il y a des points que j'ai laissé à l'abandon, non parce qu'ils ne me faisaient pas envie, je suis une boulimique de l'apprentissage, ou parce que je les pensais trop difficile pour moi, même si c'était le cas, mais parce que j'étais persuadée dans mon petit cerveau immature que les dons avaient été partagés de façon à ce que, ce que ma soeur pouvait faire, je ne le pouvais pas et inversement. Ce sont mes études post-bac qui m'ont appris que l'on peut tout apprendre et que l'on n'est pas forcément doué dans les domaines que l'on imagine. Je suis entrée en MANAA confiante dans mes capacités quand tout ce que je savais faire c'était dessiner sur un coin de table des jeunes filles approximatives et romantiquement habillées et j'ai bien sûr pris une grosse claque. Comme c'était vraiment passionnant malgré tout, je me suis relevée et j'ai bossé comme une dingue pour acquérir un niveau correct et un sésame pour la suite de mes études, et je l'ai eu. C'est comme ça que j'ai appris que tout pouvait s'apprendre et que mon horizon s'est ouvert. Quand vous m'entendez dire que j'ai vécu là l'année la plus importante de ma vie, vous voyez que je n'exagère pas. C'est depuis ce temps là que je répète a qui-mieu-mieu que tout s'apprend et c'est probablement grâce à cela qu'aujourd'hui je danse.
Bien sûr c'est aussi parce que j'ai rencontré des gens qui dansaient et qui m'ont donné l'envie, et parce que le milieu de la danse folk est extrêmement accueillant et tolérant avec les débutants, et grâce à tous les cavaliers qui ont accepter de redanser avec moi même si je n'épargnais pas leurs pieds, et parce que j'ai aimé la musique et le fait que chaque bal soit un concert.
Il n'y a pas qu'une seule raison, mais accepter que l'on peut apprendre et avoir envie d'apprendre même si ce ne sera pas évident est un prérequis de base, une condition que je ne rempli pas depuis si longtemps que ça.
Cet article devait être une introduction au post suivant qui vous parlera des cours de danse auxquels je me rends actuellement mais comme il est terriblement long et nombrilliste, j'ai décider de finalement le mettre à part (mais je le publie quand même vu que c'est mon blog et que je fais ce que je veux na).

jeudi 5 décembre 2013

Dark city

On ne me prête pas que des livres, mais aussi parfois des DVDs, c'est le cas de Dark city dont j'avais beaucoup entendu parler jusque là sans jamais trouver l'occasion de le voir, quand bien même il est sorti depuis longtemps (en 1998 quand même). Succès critique, échec commercial, culte pour certain, abscons pour d'autres, voila un film qui divise, et une raison de plus pour le voir.
Après une introduction dans laquelle une voix off narre ce qui semble être une invasion extraterrestre en cours, nous faisons connaissance avec notre personnage principal, un homme amnésique revenant à lui dans la baignoire d'un hôtel, une goutte de sang au front. C'est sa quête de lui-même et de sa mémoire perdue que l'on suivra ensuite pendant un peu plus d'une heure et demi, une quête qui, sans le vouloir, grippe les rouages bien huilée d'un processus à l'oeuvre dans toute la ville.
La première grande force du film c'est que, en dehors de son ouverture qui nous spoile un peu la suite, on découvre les choses en même temps que le personnage principal. Or ce personnage est complètement perdu au point de se croire quasiment fou, on est donc aussi paumé que lui et on en vient presque, à un moment donné, à se dire que ce qu'on voit n'a aucun sens et que tout se passe dans sa tête. Cette perte de repère s'associe à une ambiance ultra-opressante et glauque, et fait je ne serai pas étonnée si j'apprenais que bon nombre de spectateurs sont sortis de la salle au milieu de la projection au moment de sa sortie cinémas. Pour ceux qui l'ont vu, j'avais ressentit la même chose en visionnant Pi (sorti la même année, coïncidence ou signe des temps ?). Pour réellement apprécier le film il faut, soit aimer ce genre d'ambiance, soit la dépasser, soit serrer les dents en attendant que ça passe. Car oui ça passe et la deuxième grande force du film, c'est justement de ne pas laisser le spectateur dans le flou, vous sortirez de son visionnage avec des réponses aux questions qu'il a posé. Pas de théorie fumeuse à élaborer après séance pour expliquer ceci ou cela ici donc, mais juste une grande claque dans la gueule et une conclusion en demi-teinte d'espoirs et de craintes qui vous restera longtemps dans la tête. Le genre de conclusion qui aurait permis la création d'une suite d'un genre complètement différent du premier opus, comme ça à pu être le cas pour Pitch Black et Les Chroniques de Riddick.
Un film à voir donc, mais comme une expérience à faire, en étant prévenu que ce ne sera pas toujours agréable mais qu'on sera satisfait, en fin de compte, de s'être lancé.

mardi 3 décembre 2013

La caverne de la rose d'or


En arrivant chez une copine pour une partie de tarot, j'ai eu le choc de tomber sur les DVD de La Caverne de la rose d'or dans sa bibliothèque. Mais si, je suis sûre que vous voyez de quoi je parle, ce téléfilm où une princesse à la coupe de Mireille Mathieu affrontait des sorcières dans des grottes, et qui passait à Noël sur M6... vous voyez bien que ça vous revient. J'ai donc fait les yeux doux à leur propriétaire et je me suis fait prêter les DVD, piquée par l'envie de savoir si c'était aussi bien que dans mon souvenir et si le côté magique qui faisait rêver l'enfant que j'étais avait résisté à l'usure du temps. Voici donc mon bilan des 5 épisodes de 3h10 que propose la série.
Épisode 1 : C'est exactement ce que j'espérai, car voici venir Fantagaro, la princesse intrépide. Elle refuse de rentrer dans les cases, elle apprends à lire et à combattre et rêve d'amener la paix dans un royaume où personne ne se souvient même du sens de ce mot. Et voici venir Romualdo, l'homme qu'elle doit combattre pour réaliser son voeu et dont elle tombe amoureuse sans vouloir l'accepter. Lui-même, tombe sous son charme alors qu'il la croit un homme et décide presque de les tuer tout deux sous le coup de la passion. Épique, lyrique, drôle, plein de charme et de kitch. Les effets spéciaux en animatronics sans aucun réalisme et un espèce de voile flou qui couvre parfois la caméra sont bien dosés et vieillots juste ce qu'il faut, une vrai redécouverte et me voici toute enthousiaste.
Épisode 2 : Je commence à déchanter. La méchante est un peu trop grand-guignolesque et l'intrigue  trop classique et sans enjeu vraiment fort. L'amoureux dont on retourne la tête et qui devient ainsi le champion de la sorcière c'est assez marrant mais on sait que ça ne va pas durer trop longtemps et que "l'amour triomphera", pas de suspense donc. Au niveaux des effets spéciaux on sent qu'il y a eu des essais de fait, des essais pas concluants.
Épisode 3 : C'est l'épisode du triangle amoureux, on voit donc débarquer un ténébreux magicien, calibré pour être au goût de ces dames et qui tente de charmer Fantagaro tandis que Romualdo est transformé en pierre. Ok c'est maintenant que le personnage principal commence à vraiment m'énerver, parce que quand même elle est très très niaise et percluse d'idées toutes faites et que ça fait deux épisodes qu'elle n'évolue pas d'un iota.
Épisode 4 : Bon on a compris, Romualdo est une damoiselle en détresse qui passe son temps à se faire enlever, transformer en pierre, etc. Il disparait à chaque épisode pour que Fantagaro puisse se lancer à l'aventure pour le sauver comme si il était impossible aux créateurs d'imaginer un autre ressort scénaristique crédible, quand on pense qu'ils sont présentés comme égaux dans l'épisode 1... toujours pas d'évolution du côté de l'héroïne qui clame tellement le pouvoir de l'amour qu'on se croirait dans un manga de magical girl, ça devient sérieusement fatiguant...
Épisode 5 : L'épisode que tout le monde déteste et que moi j'aime bien. Parce que l'héroïne se décide finalement à évoluer (contrainte et forcée mais quand même), qu'on retrouve enfin un méchant qui fait flipper et que des fruits et légumes cannibales c'est tellement kitch et surréaliste que ça ne pouvait que me plaire. Bref cet épisode qui a tellement déplu qu'il a signé l'arrêt de mort de la série vient se positionner directement en second (derrière l'épisode 1) sur la liste des mes préférés de la série.
Les bonus : Indispensables parce qu'on y apprend le pourquoi du comment Romualdo passe son temps à disparaitre, que les interviews de Brigit Nielsen feraient presque comprendre pourquoi son personnage revient systématiquement (elle a l'air tellement sympas qu'on a vraiment envie de lui garder un rôle) et qu'on y comprend à demi-mots que l'ambiance du tournage était quand même assez loin du conte de fée.
En conclusion je dirai que c'était une bonne expérience de revisionner tout ça. J'ai été impressionnée qu'Amaël ai eu le courage de suivre avec moi jusqu'à la moitié de l'épisode 4, alors que ce n'était visiblement pas trop son truc. Deux épisodes resterons de façon positive dans ma mémoire ainsi que quelques scènes des trois autres, le tout n'ayant pas si mal vieilli que je ne m'y attendais. Voici ma nostalgie et ma curiosité satisfaite pour un moment.