lundi 25 novembre 2013

Reconstitution / Évocation / Médiéval-fantastique - Les costumes masculins

Comme promis dans l'article sur le costume féminin, et malgré un temps d'attente bien long dont j'espère que vous m'excuserez, voici le second article sur les costumes de reconstitution, d'évocation et fantastiques, côté homme cette fois.
L'Anglais et Amaël ont bien voulu se prêter au jeu, merci à eux.


1 - La reconstitution
Le costume XIIIème porté par Amaël (à droite) comporte quelques erreurs et mon prochain exercice de couture consiste précisément à lui confectionner une tunique un peu plus "histo". Comme je l'avais expliqué dans l'article précédent, il n'est pas rare de découvrir après coup des erreurs d'interprétations ou même de documentation dont on s'est, bien malgré soi, rendu coupable. Dans ce domaine, cette tunique est un cas d'école. Elle date de mes premiers pas dans la reconstitution et, si la coupe n'est pas mauvaise, la décoration et la matière sont discutables. Elle est toute ornée de galons à cause de mon enthousiasme de l'époque (je venais de commencer le tissage et j'avais envie d'utiliser mes galons tout neufs) et confectionné dans un tissu de lin (une hypothèse pas forcément fausse, mais un drap de laine aurait été un choix plus probant et plus confortable pour le porteur). 
L'Anglais porte, quant à lui, un costume XVème assez spécifique puisqu'il représente un personnage faisant profession de monayeur, de changeur. Cette profession étant relativement riche, il porte des vêtements adaptés à son statut social ainsi que son instrument de travail, une bourse multiple pour y ranger les pièces de différentes provenances qu'il est amené à manipuler. On voit ici que l'activité que l'on présente au public peut également orienter la création ou l'acquisition du costume et de ses accessoires.

Détail des accessoires du changeur

L'Anglais m'a fait lui-même remarqué les imperfections de son costume : ses chausses sont trop courtes (elles ont tendance a sortir des chaussures) et la couture n'est pas au bon endroit puisqu'elle vient se placer sur l'avant de la jambe plutôt que sur le côté. N'y connaissant pas grand chose aux costumes masculins du XVème siècle, je n'aurais pas remarqué ces petites choses moi-même, mais cela vous donne une idée du degré de perfectionnisme que l'on peut atteindre en reconstitution. Même s'il s'agit d'un menu détail, à partir du moment où un défaut est visible, on considèrera qu'il est dommageable pour le costume et qu'il faut le corriger dés que possible.


2 - L'évocation
Chez les hommes comme chez les femmes, on commence souvent par faire de l'évocation, pas forcément par choix mais parce que souvent les costumes auxquels on a accès le plus facilement sont soit d'évocation, soit medfan et que, lorsque l'on débute, il est très difficile de faire la différence entre le Moyen Âge tel qu'il était vraiment (en tout cas de ce qu'on en sait) et le Moyen Âge tel que le dépeignent la culture populaire et notre imagination. Ainsi ce n'est souvent qu'après coup que faire de la reconstitution, de l'évocation ou du medfan devient un choix conscient.
Pour cette raison vous croiserez souvent dans des fêtes médiévales des personnes costumés avec des vêtements de la marque Léonardo Carbone tels que la tunique que porte Amaël ici, ou Armstreet comme la robe que portait Dame Léo dans le précédent article. lls se caractérisent en général par l'utilisation de tissu de coton et l'ajout de décorations modernes, souvent des galons industriels.
Un autre domaine dans lequel on trouve beaucoup d'évocation ce sont les tenues militaires. En effet il est souvent difficile d'accorder les pièces d'armures car beaucoup de costumes militaires commencent sur un coup de coeur (souvent une épée) qui ne s'accordera ensuite pas forcément avec la pratique que l'on a envie d'avoir (il faut s'équiper différemment si l'on pratique du combat chorégraphié, de la mélée ou du duel judiciaire) ou avec l'époque dans laquelle s'incrit cette pratique (pour des raisons de sécurité, certain types de combats ne sont autorisés sur les fêtes médiévales qu'avec des équipements d'une certaine époque). L'autre difficulté de l'équipement militaire, c'est qu'il est très cher et qu'il faut investir dans de nombreuse pièces différentes, rares sont donc les personnes qui peuvent tout se payer en une fois. On se retrouve donc souvent à faire de l'évocation de façon temporaire, le temps de compléter son équipement. C'est typiquement ce genre de cas qu'illustre le costume de l'Anglais ici, car s'il a un beau doublet armé (un haut rembourré pour ne pas sentir les coups) il ne porte ni casque, ni gants qui sont deux accessoires indispensables pour pouvoir combattre. De plus, son bouclier est de loin antérieur à ses autres éléments d'armure et d'habillement, ce qui place définitivement son costume dans le domaine de l'évocation.


3 - Le Médiéval-fantastique
Si les figures types que l'on retrouve le plus dans le domaine mediéval-fantastique côté féminin sont l'elfe/magicienne, la princesse et la tarvernière, du coté masculin on est plus guerrier barbare, rodeur ou highlander. De la fourrure et des armes à foison donc, avec la tête qui va bien, on se paye le plaisir d'être un peu effrayant et de se sentir un peu sauvage le temps d'un week end et ça fait du bien. Tout comme chez les femmes il s'agit ici aussi de se mettre en valeur et de porter des vêtements qu'on ne mettrai pas dans la vie de tout les jours pour des raisons de praticité, et parce qu'ils ne correspondent pas à ce qui est considéré comme "portable" pour arpenter les lieux publiques de notre société actuelle. Si le port du kilt se démocratise un jour on en verra sans doute moins en fête médiévale.

Aucun commentaire: