samedi 16 avril 2016

La vie pas à pas 2016 #14

Vendredi 1er avril
Le premier avril, jour des canulars. Sauf que quand la journée commence par le fait qu'une partie des documents partis chez l'imprimeur hier revienne avec des corrections, que le logiciel sur lequel les clients corrigent et valident est en rade chez eux et que les deux personnes qui ont les codes pour essayer d'arranger le truc chez nous sont en vacances ce n'en n'est pas un (de canular). Je passe donc les deux premières heures de la journée à courir partout pour essayer de résoudre les choses et ça fini par se faire. La découverte des blagues du premier avril de la ratp dans les stations de métro arrive à temps pour me redonner le sourire. monMari cherche un 1er avril à faire, ce qu'il me propose me plait moyen et je fini par me rendre compte qu'en fait, je n'aime pas faire des canulars, tout simplement parce que je n'aime pas qu'on m'en fasse. A 16h58, quand je suis en train de ranger mes affaires pour décrocher du boulot pour le week-end, j'ai un message de gîte de France : "oui alors pour votre location du 6 au 12 avril (la semaine prochaine donc), le propriétaire est hospitalisé et ne pourra pas vous recevoir, rappelez moi pour trouver une solution". Autant vous dire que je panique un chouilla à cette annonce. Après une heure au téléphone et de multiples recherches, on trouve une solution dans un gite beaucoup plus grand mais aussi près du festival que le précédent (toute cette histoire c'est pour la fête du chant traditionnel de Bovel que ça se fait). Ce sera sans doute moins confort mais au moins ce ne sera pas loin, vu que l’idée c'est surtout d'y dormir tranquille, c'est ce qui compte le plus. Le propriétaire sensé me rappeler ne le fais pas donc, même si c'est normalement réglé, difficile de dire que je suis tranquillisée. Direction Montreuil pour une soirée de conte en appart, Fabienne Morel, Laetitia Bloud et Ralf Nataff présentent d'abord des contes séparé puis un conte en commun, si je connais déjà Fabienne et que j’apprécie beaucoup ce qu'elle propose, les deux autres conteurs me sont inconnus et ce sont de belles découvertes. Le conte en commun surtout me plait énormément, j'aime beaucoup l'histoire choisi (l'herbe qui chante) et je trouve que les trois maîtres du récit sont parvenus à trouver un équilibre dans leurs présences et leurs voix qui sert vraiment le propos. Je suis donc très contente de ma soirée et ravie que monMari ai pu enfin venir écouter un conte avec moi (c'est lui qui aime le plus ça et pourtant c'est moi qui me retrouve toujours seule dans les soirées de contes). Après avoir admiré l'appart de nos hôtes, immense car il s'agit sans doute d'une ancienne usine retapée comme il en existe pas mal dans le coin, et plein de meubles de récupération supers chouettes, nous rentrons nous coucher pas trop tard.

Samedi 2 avril
Après une petite grasse mat, j'essaye sans succès de joindre le propriétaire du gîte sensément réservé hier. Mon angoisse monte et je la trompe en faisant du rangement pendant les 1h30 qu'il met à me rappeler (pour me dire que c'est confirmé YES !). Ce midi ce sera moussaka, sauf qu'a trop vouloir bien faire (en suivant une recette pour faire la béchamel par exemple) je la réussi bien moins que d'habitude et suis assez déçue. V&V et L. nous retrouvent à la maison pour covoiturer jusqu’à Troyes pour l'occasion de la nuit trad actuelle (oui on fait 1h40 de voiture pour aller à un bal, mais sachez que l'on a déjà fait bien plus). monMari tiens à faire conduire V. (qui est en préparation de permis) pour le trajet aller. Le temps passe vite et nous arrivons à Troyes sous un petit crachin avec deux heures d'avance sur le bal, le temps de faire un petit tour dans le centre ville et de siroter un verre de blanc dans un bar.





Nous rentrons à l'heure dans l'immense salle dans laquelle se déroule le bal. Très bien aménagée pour l'occasion, l'endroit est vraiment agréable, par contre sa hauteur sous plafond lui donne une réverbération "cathédrale" qui a du donner bien du fil à retordre aux groupes et aux ingé son. Le bal se déroule sans aucuns soucis, il y a beaucoup de public (950 entrées) mais la salle est assez grande pour que cela ne soit pas un problème, les groupes sont à la hauteur de leur réputation (mes deux groupes préférés jouent ce soir, et ah ce qu'ils sont bon !). Bref je passe une super soirée. Le bal fini il faut refaire le trajet en sens inverse, de 3h30 à 5h du matin c'est tout de suite moins évident mais j'ai des bonbons et L. qui reste éveillée à me faire la causette donc je m'en tire sans problèmes. Arrivés à la maison direction le lit direct, car on tient à peine sur nos pattes.

Dimanche 3 avril
La journée commence doucement en fin de matinée avec un brunch et des câlins du chat. L. est restée dormir et assure la bonne humeur du petit déjeuner. Après son départ et quatre points de couture qui ne me motivent pas je décide de profiter du beau temps pour nettoyer le balcon sur lequel je ne suis quasi pas sortie de l'hiver. Je vide tout d'abords les pots des plantes qui se noient sous 15 cm d'eau, faute d'avoir des pots troués, puis attaque le nettoyage en lui-même qui me prendra bien une heure et demi, pour un résultat pas fou (il me faut du produit anti-mousse) mais correct. Je relis et publie le pas à pas avec deux jours de retard. Appelle Sœur et les parents, étudie des patrons avec monMari, bref je glandouille gentiment et la journée se passe. Elle se fini devant youtube avec le reste de moussaka et les paupières qui de font lourdes. Bonne nuit.

Lundi 4 avril
Je dors mal et me réveille un bon moment avant mon réveil, pétrie de stress et d'angoisse sans trop savoir pourquoi. Au boulot comme souvent le lundi, l'ambiance est du genre morose. Je suis par texto les aléas de la journée de monMari, heures de boulots qui se prolongent au delà du prévu, sieste inattendue et course dans les magasins. C'est un peu le rush comme chaque départ de vacances, je trouve in-extremis le cadeau de Pôpa puis file à la maison retrouver Mark, de passage sur Paris, que nous avions invité à diner mais qui dans notre débordement c'est retrouvé à la porte de l'appartement. Faire la conversation tout en préparant à manger et les bagages pour demain est tout un art. On parle éducation, écologie, politique et bien sûr musique et l'on passe comme toujours une excellente soirée. Qui en plus pour une fois, ne se fini pas trop tard.

Mardi 5 avril
Ce soir c'est les vacances ! J'ai hyper hâte. Je ne bouclerai pas mes dossiers de toute manière mais je fais en sorte qu'ils puissent être repris derrière moi sans aucun soucis. Cela fini je descend dans la banlieue sud pour retrouver monMari et filer en Bretagne. Impossible de trouver des sandwichs qui fassent envie à cette heure de la journée mais comme je dois passer au supermarché (on a oublié la tisane), j’achète de quoi nous en fabriquer dans la voiture. Et c'est parti ! On décide de passer par la nationale vu qu'on ne se sent pas pressés, même si en voyant l'heure de notre arrivée reculer au fur et à mesure des kilomètres on commence un peu à regretter. Au deuxième passage devant un mac do, on craque, tant pis pour les courses que j'ai faite, ça se conservera. A 1h du matin nous arrivons fourbus mais heureux, une fois encore mis en arrêt devant l'aspect du ciel emplis d’étoiles que la pollution lumineuse de Paris n'est pas là pour dissimuler.

Mercredi 6 avril
On se réveille tranquillement vers 10h. Ne pas oublier de souhaiter son anniversaire à Pôpa qui lit son journal dans le salon. Depuis la retraire et le déménagement, il est parfois tellement détendu que je ne le reconnais plus. On discute tranquillement et on fini la matinée en essayant le billard russe qui est enfin complet (ça fait presque 10 ans qu'il lui manquait les champignons, élément essentiel s'il en est). Clémence et l'homme-aux-multiples-surnoms arrivent pour l'heure de l’apéro, ils ne connaissaient pas Erquy et, les sachant dans le coin, je ne pouvais pas laisser ce manquement perdurer. Pour l'anniversaire de Pôpa c'est araignée (de mer hein), cuisses de canard confit et bavaroise à la framboise, de quoi me réjouir que l'on ai peu ou prou les mêmes goût dans le domaine culinaire. Le temps passe vite et une fois avalé le café il faut filer si on veut montrer à nos amis autre chose de ce bord de mer que juste l’intérieur de la maison. Une occasion rêvée de tester le large escalier de bois récemment mis en place qui relie le port à la lande du cap. L'ouvrage est beau et s’intègre bien dans le paysage mais du coup on trouve sur les premiers sites accessibles (une partie des Lacs Bleus) des jeunes qui trainassent en écoutant de la mauvaise musique et un pécheur qui ôte le poisson de l’étang. Est-ce que ça fait de moi une snob de préférer le temps où le lieu se méritait par l'exercice de grimpette, ou une rétrograde parano si j'extrapole en m’inquiétant des canettes de bière vide et des restes de feu de camps que j'ai peur de bientôt retrouver à ces endroits ? Mais la grimpée continue et il n'y a bientôt plus que les habituels randonneurs qui plient sous le vent de la lande (lande qui est brune et jaune à cette période de l'année si vous vous posiez la question). Après un petit tour il est déjà temps de redescendre (ce qu'on fait par le chemin par lequel d'habitude on monte, ça me fait bizarre d’être partie à l'envers d'ailleurs). Déjà l'heure de filer pour récupérer le gîte pour le festival qui se trouve quand même à 1h30 de route, le passage chez Pôpa et Môman fut éclair, mais je reviens bientôt. Bien qu'en pleine campagne, le gite est renseigné sur le GPS et bien indiqué par des panneaux, c'est déjà ça de pris. Par contre la moitié des couchages renseignés sur la location sont en fait des canapés lit dépliables et surtout, le proprio est hyper tendu et pas des plus agréable (quand il commence par "si n'essuyez pas la vaisselle ça fait des traces et s'il y a des traces moi je la fait refaire et je facture 80 euros" je ne trouve pas ça hyper commerçant bizarrement). C'est bien simple son speech d'accueil n'est au final qu'une longue liste d'interdictions assorties de menaces de surfacturations si elles ne sont pas respectées. Moi qui était déjà stressée, je fini avec les nerfs franchement en pelote. On pose les affaires mais on ne s'attarde pas, direction Bovel pour la première étape du festival : la veillée d'accueil des stagiaires au bar de "chez Nanou".

 
Pendant que monMari règle les formalités d'usage, je discute à droite à gauche. On mange galette-saucisse et frites mais ça ne commence toujours pas à chanter. Quand je m'en enquière j'apprends qu'on attends en fait le coup d'envoi du président de l'association, ah oui mais je trépigne d'impatience moi. Vers 21h c'est enfin parti et la soirée se déroule peu ou prou comme une veillée au Quiet Man sauf qu'il y a bien plus de participants et quasi que des voix que je ne connais pas. Je remarque que toutes les chansons se font à répondre, ça ne m'arrange pas car ce n'est pas ce que comporte le plus mon répertoire mais j'en ai quand même quelques unes donc je m'adapte. On fini tranquillement vers 23h30 et on rentre tranquillement.

Jeudi 7 avril
Réveillée plusieurs fois par les aboiement du chien du propriétaire dont la maison jouxte la notre, on ne peut pas vraiment dire que j'ai bien dormi. Comme le réveil sonne à la même heure que lorsque je travaille, au moins je ne suis pas dépaysée. La douche n'est pas très chaude et moi qui aime y trainasser, cette fois je fais rapide. J'ai un chat dans la gorge, il semble que le rhume qui me tarabusque depuis lundi est en train de descendre, si ça se déroule comme il y a un mois, je vais finir le festival à moitié aphone, mais pour l'instant je préfère ne pas trop y penser. On retrouve les autres stagiaires pour le café et la division des groupes, comme ça se fait par ordre alphabétique et que j'ai gardé une partie de mon nom de jeune fille, monMari et moi ne sommes pas dans le même. C'est ce que je voulais donc ça m'arrange. Mon groupe commence la journée avec Jean-Yves Le Bot et du chant dans la danse, ce sont des tours et des rond de Saint-Vincent, ça dynamise et ça délasse à la fois donc impeccable pour débuter la journée. Il nous fait travailler dans la danse puis sur le coté pendant que les autres danses, un super exercice pour tenter de garder la bonne dynamique pour la danse lorsque l'on est sur scène. A midi on retrouve les autres pour déjeuner et tout le monde est enthousiaste sur son stage (outre ceux qui suivront le même programme que moi mais dans l'autre groupe, V&V, M-A, Fabienne et Florine (entre autres) sont en chant géorgien et ma vielliste chérie est en conte) ce qui confirme la qualité des programme proposés. Ça traine à l’apéro et une fois passé à table ça chante encore, y compris les géorgiens qui sont, il faut le dire, assez impressionnants (et physiquement, ils sont presque tous grands et baraqués, et vocalement). C'est déjà l'heure de repartir, cette après-midi nous sommes avec Charles Quimbert et l'idée c'est plutôt de faire de la technique sur notre propre répertoire. On commence avec une base commune sur des bourdons et la théorie que plutôt que de donner quelque chose aux auditeurs, il faut leur prendre quelque chose (comme leur attention par exemple). Même si je trouve ça mal exprimé, je comprend dans le sens ou si on laisse l'auditeur rester passif, il est très difficile de l’intéresser à ce qu'on raconte, il est donc très important de l'impliquer, non en lui balançant le chant dessus mais en l'englobant dedans, sauf que je trouve la formulation un peu violente pour le coup. Lorsque l'on commence à passer au un par un, devinez à qui l'on demande de passer en première ? Je choisi de travailler sur une chanson que je connais bien mais que j'ai travaillé récemment pour qu'elle soit encore suffisamment malléable pour se modifier en fonction des indications que l'on me donnera. L'exercice est intéressant et je le termine avec pas mal de chose en tête sur lesquelles je pourrais travailler (ce qui je pense est le but). A peu prés la moitié du groupe passe à ma suite et il est tout aussi intéressant d'entendre le travail qui se fait chez chacun. Post stage on enchaine sur une conférence (en anglais mais traduite) du groupe de géorgien sur les pratiques de chant traditionnelles de leur pays. Émaillée d'exemples exécutés en live, la conférence est super passionnante et on enchaine avec pas mal de questions et l'achat incontournables des CD du groupe (dont j'arrive à choper chacun des 9 membres présents pour avoir une dédicace). Post diner (chantant à nouveau, oui à Bovel ça ne s’arrête même pas de chanter pour manger). Une seconde conférence sur les complaintes criminelles sur feuilles volantes, un sujet qui à la base ne m'intérresse pas plus que ça mais pas question que je rate quoi que ce soit du festival donc je reste. Et j'ai raison car le conférencier est passionnant et très drôle et je passe un excellent moment. En sortant on chante encore et en rentrant au gîte on s'allonge sur la route pour regarder les étoiles, il y en a tellement plus qu'à Paris...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ta description de Bovel donne vraiment envie de se frotter à cette semaine de chant. Vivement les prochains jours. :-)
Anne