vendredi 24 mai 2013

Un aperçu de Damada 2013

photo © Cristina Zanetti
Le week-end dernier, nous étions en festival.
Plus précisément à Coulans-sur-Gée, pas très loin du Mans, dans un festival de danse folk répondant au doux nom de Damada. Je ne compte pas vous faire un résumé détaillé des trois jours, sinon j'en ai encore pour 5 articles mais je voulais vous faire partager quelques souvenirs et quelques coups de coeurs.
Bon déjà, quand on va en festival de danse, on doit se faire à l'idée que si on veut préserver un minimum sa santé, on ne pourra pas tout faire. Les concerts durent de 21h à 3h du matin et sont suivis par un boeuf qui peut vous emmener facilement jusqu'à 7-8h. La journée se déroulent les stages, de 10h à midi, de 14h à 16h et de 16h30 à 18h30. Bien sûr pendant tout ce temps on danse, ce qui exige quand même une certaine forme physique. Comme vous pouvez le voir, la seule chose non prévue par un programme de festival c'est... le sommeil. Même si vous avez une bonne résistance physique (comme c'est mon cas) il vous faudra tout de même faire des choix. En ce qui me concerne, j'avais choisi de couper la poire en deux en privilégiant les stages de journée le samedi et les bals de nuit le dimanche.
Après le bal du vendredi soir où je suis allée me coucher raisonnablement tôt, c'est à dire après le dernier concert, je me suis donc levée de bon matin pour suivre à 10h un stage d'initiation au collectage (pour mémoire j'avais expliqué de quoi il s'agit ici). Si je n'y ai pas appris grand chose, les conseils donnés me semblant être du simple bon sens, ce stage m'a permis de me rassurer et de me convaincre que j'avais le droit, moi aussi, de me lancer. Sans m'en rendre compte, je ne me sentais pas, jusque là, la légitimité de collecter. Ce stage m'a permis de raisonner autrement, de me dire que si j'en ai envie alors il faut que je le fasse, que la motivation est la seule légitimité valable. Cela ne veut pas dire que je me lancerai demain, mais j'ai l'impression d'avoir fait un pas en avant.
Samedi après-mid j'ai enchaîné sur un stage de chant donné par Guillaume Lopez. J'avoue avoir espéré sans trop y croire que nous ne serions pas trop de stagiaires et que toutes les chansons ne seraient pas en occitan. Et bien nous étions 35, dont 9/10e de personnes dont l'expérience de chant se résumait à chanter sous leur douche, et les 5 chansons que nous avons apprises étaient en occitan. Sans surprise la langue a donc été ce qui m'a posé le plus de difficultés, d'autant plus que l'occitan est très loin de s'écrire comme il se prononce. Je vous épargne les règles de phonétique mais pour vous donner une idée les "a" présents dans la dernière syllabe des mots se prononcent "o", et ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Par contre Guillaume Lopez a plutôt bien réussi à gérer le groupe et à faire en sorte que l'enseignement profite à tous. Ce qui, avec autant de personnes d'autant de niveaux différents était loin d'être évident.
Le dimanche, les bals étaient prioritaires et donc la grasse matinée et la sieste s'imposaient. J'ai tout de même réussi à me motiver pour participer à un stage dans l'après-midi, celui de danse du sud ouest qui a essentiellement tourné autour du Rondeau de samatan. Je ne regrette pas d'avoir sacrifié ma sieste car c'était un super stage, animé par le Pierre Corbefin et Phillipe Marsac qui se sont révélés être aussi drôles que pédagogues. Le stage insistait bien plus sur la façon de se tenir et de "penser" la danse que sur les pas en eux-même. L'avantage c'est que cet "esprit" de la danse est le même pour toute les danses de la région et que donc, même si nous n'avons pas vu les autres danses du sud ouest, il nous sera bien plus simple de les aborder par la suite.
Voila pour les stages. Pour ce qui est des concerts/bals, j'ai eu un gros coup de coeur pour bal'o gadjo et son folk tzigane ; j'ai retrouvé avec plaisir le duo Brotto-Lopez et Kitus que j'avais déjà entendu respectivement à la nuit trad actuelle, et au Carambal l'année dernière ; j'ai découvert le Duo Corbefin-Marsac et Sous le pont, de la polyphonie occitane et du folk avec un trombone qui ont fait bien plaisir à mes oreilles. La liste est bien sûr loin d'être exhaustive mais ce sont là les groupes qui m'ont le plus marquées, ceux qui seront capable de me faire venir à un bal sur la foi de leur seul nom.
Du côté des boeufs, j'ai suivi en partie celui de samedi et en quasi totalité celui de dimanche. Samedi c'était un peu décevant. Quand les parisiens viennent en masse comme c'est le cas à Damada, ils amènent leur instruments, et j'avoue que ce n'est pas qu'il jouent mal ou quoi mais il est un peu rageant de faire 200 kilomètres pour réentendre le boeuf du Babillard... Dimanche en revanche c'était super. J'ai profité d'un blanc du boeuf du samedi pour enfin me lancer à chanter une chanson à danser (une valse apprise avec Robert Bouthillier). C'est une envie qui me taraude depuis quelque temps déjà et j'avais à dire vrai tenté ma chance à la fin du dernier Carambal mais sans succès puisque personne n'avait dansé. On m'avait écouté et on m'avait fait des retours plutôt positifs mais je n'avais tout de même pas pu m'empêcher de considérer ça comme un échec. Ça fait peut être un peu ingrat de dire ça mais le fait est que je pense qu'il est bien plus dur de faire danser que de se faire écouter. Pour faire danser on doit s'effacer derrière la musique, se mettre au service de la danse, faire de la musique plus que du chant en fait. C'est en ça que c'est différent d'une prestation plus classique. Bref je considère ça comme un vrai défi et j'espère bien y arriver un jour, mais je sens que j'ai encore un long chemin à parcourir.
Un mot sur les danseurs. À Damada, beaucoup de néerlandais, beaucoup de belges et beaucoup de parisiens aussi. Le niveau de danse est clairement plus relevé que dans les bal parisiens et ça peut être un peu intimidant au départ. Malgré le nombre de danseurs potentiels, j'ai tout de même pas mal dansé avec des gens que je connaissais. En fait, si je n'ai aucun mal à inviter des inconnus sur des danses que je maîtrise bien, sur les danses où je ne suis pas tout a fait au point je n'y arrive vraiment pas. En gros si mon cavalier est quelqu'un avec qui je m'entends je ne me sens pas trop coupable de lui faire passer une mauvaise danse et je sais qu'il ne devrait pas trop m'en vouloir. Si c'est un illustre inconnu, c'est une autre histoire. Et puis il y a apparemment de grosses différences dans le guidage entre les différentes nationalités. J'en ai discuté avec un néerlandais en une belge devant un camion de crêpes vers 1h du matin et ils étaient tout les deux d'accord pour dire que le guidage des cavaliers français est plus subtil, ce qui donne des cavalières plus réactives au moindre micro-geste. Yassir le néerlandais se plaignait donc que ses cavalière françaises se rapprochent à la moindre pression dans le dos et Amaël m'a dit avoir souvent eu l'impression qu'une bonne partie de son guidage ne "passait" pas sur les cavalières néerlandaise. Personnellement je n'ai pas ressentit de problème à ce niveau là mais un guidage "vif" ne me gène pas vraiment donc je ne suis probablement pas la mieux placée pour parler.
Pour conclure je dirais que c'était un super festival, malheureusement humide et pluvieux, mais on était une bonne équipe bien équipée et on a même réussi à faire du barbecue en pleine tempête. Maintenant j'ai une tente médiévale qui sèche dans mon salon, des souvenirs plein la tête et un seul regret, c'est que c'est loin l'année prochaine.

1 commentaire:

Bob a dit…

Ton résumé est efficace ! Ca valait le coup d'attendre :)

J'ajouterai de mon côté que j'ai trouvé cette édition légèrement moins bonne que l'an passé, mais peut être est ce du au fait que la "1ère fois" est toujours spéciale... Donc peut être que ce que je vais dire est uniquement une impression plutot que des faits mais :
J'ai trouvé les artistes moins variés que l'an passé (des artistes présents chaque jour etc.)
Pour les stages ils m'ont moins emballé que l'an passé aussi (j'ai pris beaucoup de plaisir au stage de rondeau, qui était vraiment super mais celui de Tango m'a laisé froid contrairement a l'an passé) peut être a cause des thèmes qui me tentaient moins :/
Et la météo a pas aidé :p Difficile de se reposer avant les bals, mais tant pis ! Vivement l'an prochain