L'histoire d'À la mesure de nos silences, c'est celle de l'enlèvement d'un adolescent par son grand-père. qui, pour le forcer a sortir de sa bulle virtuelle (jeux vidéo, réseaux sociaux), l'emmène vers les lieux de son enfance à lui, bien décidé à lui raconter le drame qui a bouleversé sa vie et mis son destin sur les rails.
J'avoue que le début de la lecture a été assez difficile, j'avais l'impression d'être face à des stéréotypes et j'avais peur de me farcir 300 pages d'une morale toute faite ou le vieux sage apprend au jeune branleur la valeur de la vie, de l'effort et du travail. Beurk.
Sauf que non.
Le jeune n'est pas un branleur, mais un gamin sensible et ambitieux, que son avenir, rendu bouché et complexe par la société actuelle, casse et déprime. Comme la plupart de sa génération, il est loin d'être ignorant du passé, il n'a pas besoin de son grand-père pour découvrir Pink Floyd ou David Bowie, mais il considère que le passé est passé et les branches qui relient celui-ci au présent lui sont invisible. Quand au grand-père, il n'est pas un vieux sage mais un homme qui a tant conscience des ses erreurs passées qu'il tombe dans les travers inverses, jusqu'à tellement culpabiliser et regretter ses actes qu'il perd de vue la valeur de sa vie présente et l'amour dont il est entouré. C'est donc deux hommes au bord de deux gouffres bien différents mais bien réels qui vont apprendre l'un de l'autre et se reconstruire ensemble, à la grande surprise du vieil homme qui se voyait plutôt comme un pigmalion au bord de la tombe.
Une excellente surprise donc, grâce à des personnages réalistes et subtils, bien ancrés dans notre époque étrange.
C'était l'embrasement d'une toile de maître, le baiser inattendu de l'arc-en-ciel juste avant qu'il ne s'efface. Un nuage couleur acier menaçait d'éteindre le feu de la terre, d'en noircir les champs velours, de gommer les ombres enlaçant les bosquets.
Dans le challenge lecture 2015, je coche donc la case : "A book by an author you've never read before" (Le livre d'un auteur que vous n'avez jamais lu auparavant). Sophie Loubière n'en est en effet pas à son premier roman, mais c'est le premier d'elle que je lis (parce qu'elle a plutôt publié des polars, et que c'est un style que je ne pratique pas).
1 commentaire:
Je suis assez d'accord avec ta critique :) Nous allons donc pouvoir nous rencontrer demain !!
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