Habituellement, je ne lis quasimement pas de romans policier. Sans doute parce que j'en ai trop lu durant mon adolescence et qu'à force de pratiquer un certain type de littérature, on s'habitue aux structures narratives et on fini par deviner le meurtrier beaucoup trop tôt pour que le roman conserve son intéret. Du coup lorsque j'ai reçu Olé dans ma boite aux lettres grâce à l'opération mass critique de Babélio, j'ai eu quelques appréhensions.
Alors que la féria de Nîmes commence tout juste, on découvre en ville le corps sans vie d'un toréro qui semble avoir été exécuté à la manière d'un combat d'arène. Le commandant Déborah Pringeon, tout juste arrivée dans la région et n'y connaissant rien à la corrida, devra cependant tout faire pour trouver le meurtrier avant qu'il ne fasse une nouvelle victime.
Il y a trois raisons principales pour lesquelles j'ai beaucoup apprécié ce roman.
La première et la plus évidente, c'est qu'il est très bien écrit. J'ai tellement aimé le style que l'auteur développe que j'ai eu beaucoup de mal a ne dégager qu'une seule et unique citation pour la fin de cette article. Il m'a fait pensé à La solitude est un cercueil de verre par sa capacité à me mettre des images dans la tête, c'est dire.
La seconde raison c'est l'espèce de paresse que l'on y ressent. Paresse dans le sens ou, très vite, en tant que lecteur, on n'a plus du tout envie de deviner le meurtrier avant les protagonistes, on n'est plus tenu en haleine mais plutôt porté par le flot. Le rythme du récit devient notre rythme, ce que, personnellement, j'ai trouvé bien plus agréable.
La troisième et dernière raison que j'ai pu identifier (mais cela ne veux pas dire qu'il n'y en ai pas d'autres), ce sont les changements de point de vue narratifs. Les narrations naviguant d'un personnage à l'autre sont déjà en général, des processus que j'aprécie beaucoup, mais ici le phénomène est tellement poussé à bout que l'on "devient" véritablement chacun des personnages à partir desquels l'auteur nous raconte l'histoire. Je veux dire par là que d'un chapitre à l'autre on recent comme une étrange skyzophrénie qui fait changer nos opinions du tout au tout. Ainsi lorsque l'on se retrouve à lire le déroulement du récit du point de vue d'un personnage pétri de rancune à l'égard du personnage principal, on se met de nous même à épouser cette opinion et à détester ce dernier, quand bien même c'est dans son esprit que l'on a vécu le chapitre précédent.
Voila donc un roman qui m'aura quelque peu réconcillié avec les récits policier, ce qui n'etait pas une mince affaire, et que je vous conseille chaleureusement.
"La bête n'a plus de dard, elle l'a laissé planté dans un corps inconnu de son passé. C'est pour ça que les grillons n'ont plus rien à faire de lui. Ils chantent."
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