lundi 15 septembre 2014
True detective
Il faut croire que je suis abonnée aux séries qui prennent place en Louisiane en ce moment puisque c'est à nouveau dans cet État que se déroule True detective, la courte série (8 épisodes) dont je viens de terminer le visionnage.
Amateurs de série de bonne qualité, je vous la conseille fortement, allergiques aux ambiances glauques, je vous la déconseille fortement. Clairement j'ai beaucoup aimé, mais l'ambiance et le sujet sont plutôt pesant puisqu'on y suit deux détectives de la criminelle à la poursuite du responsable d'un meurtre rituel qui semble bien n'être que la partie immergée d'un iceberg nauséabond.
C'est par le biais d'interrogatoires dont ils font l'objet en 2012 que l'on découvre le meurtre ainsi que l'enquête qui ont eu lieu 17 ans auparavant. Le média vidéo est exploité avec intérêt pour montrer le décalage qui existe entre le récit que nos héros font aux inspecteurs qui les interrogent et ce qui s'est réellement passé et qui est montré au spectateur. Si cette astuce n'est pas à proprement parler nouvelle, elle reste assez peu souvent utilisée et elle fait toujours son petit effet.
Un des aspects que j'ai apprécié dans le déroulement de la série c'est son rythme et la façon très particulière qu'elle a d'avancer dans le récit. Je m'explique. Dans les médias de fiction, il y a pour moi 3 types de "personnalité" : ceux qui font en sorte que le spectateur aille plus vite qu'eux et devine ce qu'il va advenir, ceux qui tentent de tromper le spectateur sur la longueur afin de pouvoir brandir un retournement de situation de dernière minute qui remet tout en perspective et enfin ceux qui avancent au même rythme que le cerveau de ceux qui les regardent. C'est à cette dernière catégorie, qui se fait pourtant rare dés que l'on aborde un récit policier, qu'appartient True Detective.
True detective est aussi sans doute la série la plus proche d'un film qu'il m'ait été donné de voir en terme de technique. La photographie, les décors, les costumes, tout les détails transpirent d'une précision que l'on ne voit généralement qu'au cinéma. Mais est-ce vraiment étonnant lorsque l'on sait que les acteurs ainsi que le réalisateur (Cary Fukunaga qui avait réalisé le Jane Eyre de 2011) viennent du grand écran.
D'ailleurs le jeu des acteurs est sans doute ce qui m'a le plus impressionné dans cette série. Si je connaissais déjà bien Woody Harrelson grâce à des films comme Insaisissables et Bienvenue à Zombieland, je n'avais par contre vu quasiment aucun film de Matthew McConaughey. Je n'attendais donc rien de particulier de ce côté là et j'ai été complètement bluffée. Plus qu'un acteur j'ai eu l'impression de voir un caméléon (oui oui comme Jarod). Le personnage qu'il joue change pas mal sur la période que couvre la série : en 1995 on a l'impression de voir un flic un peu "jeune premier", un peu "bleu" (même si cette apparence est démentie lorsqu'on en apprend plus sur lui) et en 2012 il ressemble à un homme au bout du rouleau, ravagé par ses addictions (même si là aussi ce n'est pas tout à fait vrai). La différence entre les deux personnalités (plus une troisième que je ne vous révélerais pas parce que ce serai du spoil) est tellement importante, tellement évidente, tout en conservant l'essence du personnage, qu'à la fin du premier épisode Amaël m'a demandé quel âge avait l'acteur (Matthew McConnaghey est âgé de 44 ans messieurs dames) pour réussir à être aussi crédible quand il semble en avoir 25 que quand il semble en avoir 45. Soyons clair, le personnage de Rust Cohle qui lui a été donné à jouer est carrément fascinant, ça aide, mais l'équilibre qui arrive à se créer avec Martin Hart, le personnage joué par Woody Harrelson, sans que ce dernier n'en soit écrasé est un vrai tour de force qui doit sans doute autant au brio des deux acteurs qu'à la qualité de l'écriture.
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