mercredi 17 septembre 2014
Gilles Servat, en documentaire et en vrai
Hier soir je suis allée aux 3 Arts pour une soirée spéciale Gilles Servat. Au programme, la projection d'un documentaire qui lui était consacré, une possible discussion autour du film et un petit concert acoustique du principal intéressé.
Mais avant tout, arrivant en avance et l'ayant réservé, j'ai commencé ma soirée en dégustant un kig ha farz, plat typique du Finistère que les 3 Arts est un des seuls restaurant de Paris à proposer à ma connaissance. Pour vous le décrire, il s'agit d'un genre de pot au feu de porc avec une semoule de blé noir en garniture. Ça peut paraitre bizarre expliqué comme ça mais c'est très bon. Ma tata Bernadette sait le cuisiner et j'avoue qu'après en avoir mangé hier pour la première fois depuis longtemps, je me dis que je lui demanderai bien sa recette afin d'ajouter cette corde à mon arc culinaire.
Ensuite place au documentaire Gilles Servat, libre propos d'un homme sensible. Réalisé par Simon Le Peutrec (si ça c'est pas un nom breton...) ce documentaire condense quatre ans d'entretiens avec le chanteur ainsi que des images de ses sorties publiques, que ce soit pour chanter, conter ou dédicacer ses livres. Parce que oui on connait tous Servat en tant que chanteur, mais il n'est pas que cela. C'est en effet un vrai boulimique des arts que l'on découvre au fil du film, formé aux beaux arts pour être sculpteur, transformé en chanteur par les groisillons (les habitants de l'île de Groix), il deviendra ensuite conteur et écrivain. Tout l'intéresse et rien ne semble l'arrêter, sincère dans ses opinions mais refusant de se laisser coller une étiquette, le personnage fascine autant qu'il semble détester qu'on le sacralise. J'aimais déjà la musique, mais je ressort du documentaire avec un immense respect et une grande affection pour la personne.
Une impression qui n'a pas été démentie par la suite de la soirée, le chanteur s'installant seul avec sa guitare, se prêtant au jeu de "je vous chante quoi ?", jouant la blanche hermine malgré le fait que, on s'en doute, il n'en peut plus de cette chanson ("un jour je ne l'ai pas chanté dans un concert, des personnes sont venue me le reprocher, me disant "mais on a payé nous", alors maintenant je la chante à chaque coup"), ajoutant une ou deux chansons de ses choix plus personnels, dédicaçant et se laissant prendre en photo avec tout ceux qui le demandent.
Chaleureux et généreux, la voix et la verve intacte à prêt de 70 ans, je ressort de cette soirée impressionnée par l'homme autant que par le chanteur, avec le coeur qui chante et l'envie de me plonger à nouveau dans ses chansons, celles que je ne connais pas encore par coeur.
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