Je ne suis pas normalement une grande lectrice du genre "Jeunes adultes" et j'avoue que lorsque je me suis rendue compte que la dose de fantastique du roman serait assurée par des fé(e)s j'ai eu un peu peur. En effet je suis une grande fan des livres de Léa Silhol (je pense vous en parler bientôt) qui en a fait son principal sujet et j'avais peur que la comparaison soit au désavantage du nouveau venu.
Dans ce roman nous suivons Peter, un adolescent anglais qui rêve de devenir footballeur professionnel et qui va se découvrir un secret de famille bien encombrant lorsqu'un soir sa mère, après s'être transformé en renard sous ses yeux, assassine froidement un de ses proches puis entraîne notre héros jusqu'à une réunion secrète présidée par un homme au visage ravagé. Une étrange cérémonie va alors commencer, qui plongera littéralement Peter dans le passé de ses ancêtres maudits.
La majeure partie du livre est donc en fait un flash-back qui suit les démêlés des ancêtres de notre héros, lorsque, au début du 13ème siècle, il se retrouvent confrontés à des ennemis de nature surnaturelle, les fés. C'est la partie du livre que j'ai le plus apprécié. L'auteur tire bien son épingle du jeu du point de vue de l'histoire en ne s'encombrant pas de longues descriptions qui risquerai de sonner faux. Si structures et les relations familiales ne sont pas vraiment plausible pour l'époque (je ne vois pas un père du Moyen Âge culpabiliser parce qu'il aime moins un de ses enfant que l'autre, c'est très post Françoise Dolto comme façon de penser), le point de vue sur les liens familiaux et claniques que cherche à développer l'auteur est suffisamment intéressant pour qu'on lui pardonne les libertés qu'elle prends. Nous voici donc immergé au coeur d'un village nommé Villeneuve de Maupertuis, dont le nom est une des très nombreuses références au Roman de Renart qui jalonnent cette partie du livre. Je suis sûre de ne pas les avoir toutes saisies, n'ayant pas lu l'ouvrage en question, mais j'en ai déjà repéré un certain nombre, et c'est une référenciation qui fait sens, à la fois par rapport à l'histoire et à l'époque traitée, donc je l'ai vue comme plutôt bienvenue. La grande qualité de cette partie du roman c'est de s'intéresser à de nombreux personnages et de faire naviguer la narration de l'un à l'autre, ainsi, même si un des personnage principaux vous est antipathique, cela n'a pas grande importance car vous pourrez toujours vous attacher aux autres. Ce n'est malheureusement pas le cas de la trame principale et si le côté "adolescent typique" de Peter vous tape sur le système, vous n'aurez pas d'autre choix de héros à l'époque contemporaine, les autres personnages de cette partie du livre étant tout juste esquissés. A vrai dire, j'espère que c'est parce que l'auteur à manqué de place et qu'elle nous les garde sous le coude jusqu'au prochain tome car, si j'ai apprécié ce premier tome, c'est loin d'être grâce à son héros. En effet si Peter semble assez rebelle et courageux pour vouloir mettre un coup de pied dans la fourmilière où l'on cherche à le plonger et y créer un courant d'air bienvenue, la narration qui nous fait connaitre ses pensées, nous informe des raisons de sa rébellion et j'avoue avoir trouvées celles-ci, au mieux égoïstes, au pire terriblement puériles. Charge à l'auteur de le faire mûrir bien vite si le tome 2 doit reposer sur ses seules épaules.
Le gel et la glace ont conquis ces terres. Les flocons glissent sur le vent. La Mère nous réclame. Bientôt elle sera ensevelie. Il est temps de nous en aller.
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