Merci à Marina pour la photo.
Le week end passé, c'était le marché de l'histoire de Pontoise, LE marché où se rendre quand on a besoin de matériel pour faire de la reconstitution historique. Le marché de Pontoise à lieu deux fois par an, en octobre/novembre et en mars/avril, sa tenue marque quasiment l'ouverture et la fermeture de la saison des reconstitution. En effet, la plupart des événements de reconstitution se passent en extérieur, on a donc tendance à attendre qu'il ne fasse pas trop froid. Enfin en France. Dans la plupart des autres pays d'Europe, les passionnés bravent plus facilement le temps que nous, le français est frileux visiblement. Pontoise est donc l'endroit idéal pour acheter ce qui vous manque juste avant la saison, ou ce que vous avez cassé à l'usage, ou perdu, juste après.
Bien que de nombreuses époques soient représentés sur place, il y a tout de même beaucoup plus de marchands pour le moyen âge que pour les autres périodes. Je ne vais pas m'en plaindre, La Rose et l'épée, l'association dont je fais partie, reconstitue la vie quotidienne et l'artisanat du milieu du XIIIème siècle, en région parisienne. Je suis donc sensée trouver sans problème aucun ce qui m'est nécessaire.
Cette fois-ci en fait, je ne venais pas vraiment pour moi, même si j'espérais, avec un peu de chance, récupérer ma barbette auprès de Capelada. J'étais surtout venue pour aider Laetitia, qui entre cette année dans l'association, à trouver les accessoires pour ornementer sa tenue. En effet si nous avons décidé de faire tout ce qui était textile de nos blanches mains, aucune de nous n'est capable de fabriquer une paire de chaussure ou des bijoux elle-même. Laetitia va pratiquer la harpe sur les prestations de notre association, ainsi que quelques travaux d'aiguilles probablement. Cela présuppose qu'elle est une "Dame" de statut relativement élevé, et son costume doit donc refléter sa présumée richesse. Là où ça devient compliqué c'est que ce qui coûtait cher à l'époque, coûte encore cher aujourd'hui, que ce soit en terme de matériaux (soie, cuir de grande qualité, pierre au moins semi-précieuses) ou de main d'oeuvre puisqu'on est forcément sur des produits d'artisanat. Il faut donc trouver le difficile équilibre entre ce qui est abordable en terme de finances (comme c'est ça première année la liste des courses est longue comme un jour sans pain), ce qui correspond, historiquement parlant, à son époque, sa localisation et son statut et ce qui correspond à ses goûts. C'est donc une bien difficile quête vous-vous en doutez.
Mon conseil si un jour vous vous lancez dans la reconstitution : faites-vous accompagner de quelqu'un qui connait l'époque sur laquelle vous vous fixez et qui pourra vous conseiller. Inutile d'acheter quelque chose qui finira au fond d'un tiroir parce qu'il ne sera pas de la bonne époque/pas du bon statut/pas du bon sexe, non ?
Deuxième conseil : demandez-vous dès le départ si vous êtes prêt à porter des choses qui ne vous plaisent pas, ou qui ne vous mettent pas en valeur, et soyez honnêtes. Parce que malheureusement ça sera probablement le cas, ce qu'on trouvait beau au XIIIe siècle et ce qu'on trouve beau aujourd'hui, ça n'a rien à voir et vous serez forcément confronté, a un moment ou un autre, à cette différence d'esthétique. Oui un reconstituteur c'est aussi quelqu'un qui dépense une fortune pour des vêtements et des accessoires qu'il ne trouve pas forcément à son goût...
Revenons en à nos moutons, le marché de l'histoire. Il y a beaucoup de marchands, de toutes époques et de toute nationnalités. Viennent vendre à Pontoise des anglais, des polonais, des allemands, etc. Il vaut donc mieux maîtriser un peu d'anglais pour pouvoir discuter le bout de gras avec les vendeurs. C'est cette diversité qui rend le marché incontournable, mais c'est aussi son plus grand piège. Vous y trouverez en effet à la fois des artisans qui sont eux même des passionnés, qui savent parfaitement ce qu'ils vendent et qui sont très exigeants sur leur sources ; et des vendeurs de gros qui vous diront que "oui oui c'est bon" même s'ils n'en savent rien. Au marché du mois de novembre, il y avait énormément de monde et discuter avec les marchands était quasi impossible. Dans ces conditions il est très difficile d'acheter des choses dont on n'est pas sûr et certain. Le problème c'est que, si je commence à m'y connaître un peu, ça ne fait tout de même que deux ans que je fais de la reconstitution, je ne suis donc pas encore sûre à 100% de la forme que doivent adopter tout les accessoires. J'appréhendai donc un peu de conseiller Laetitia alors que je n'étais pas forcément toujours sûre de moi. Heureusement, le Pontoise d'avril était beaucoup plus calme. Si j'imagine bien que pour les vendeurs ce n'était pas forcément une bonne nouvelle, pour moi en tant que visiteuse c'était tout de même bien plus agréable. Grâce à ce public plus léger, nous avons donc réussi notre challenge. Une paire de chaussures chez Ana Period Shoes (visiblement solides et confortable), une fibule incrusté de turquoises, le nécessaire pour manger (écuelle, gobelet, cuillère), l'essentiel est là. Pour la ceinture je lui en prêterai une des miennes en attendant qu'elle achève la sienne (un galon en cours de tissage), pour une coiffe plus élaborée, ça attendra bien l'année prochaine.
De mon côté, si je n'avais pas de choses pérennes à acheter, j'en ai quand même profité pour faire quelques emplettes. J'ai craqué pour du vin au miel et des tartinades romaines sur le stand de la cuisine antique, du vin de sauge et du vin au groseilles chez l'hypocras des pays d'oc et quelques savons de la mésange bleue. Je suis donc repartie avec mon sac bien rempli, comme à chaque Pontoise.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire