Je suis allée à l'opéra pour la seconde fois en deux mois, alors que je n'y étais pas allée depuis des années. Cette fois-ci c'était parce que Môman et Soeur avaient pris des places mais n'ont pu y aller. Nous nous sommes donc rendu avec Amaël, au théâtre de St-Quentin-en-Yvelines pour y voir Cosi fan tutte.
Cosi fan tutte est un dramma giocoso sur une musique de Mozart et un livret de Lorenzo Da Ponte. Bien sûr comme je l'ai évoqué précédemment, l'opéra n'est pas précisément la forme d'art que je préfère, du coup je mentirai si je disais que je ne me suis pas un peu ennuyée. Cela dit j'ai tout de même apprécié pas mal de passages et je n'ai aucun reproche à faire à Mozart car la musique est absolument superbe.
Par contre j'ai eu un vrai problème avec cet opéra à cause de l'histoire qu'il raconte. Je vous résume rapidement. Deux couples de jeunes tourtereaux, sur le point de convoler. Les deux jeunes hommes vantent à qui mieux mieux les mérites de leurs belles. Un troisième larron entre en scène qui se moque d'eux car "vous verrez qu'elles sont bien comme toutes les autres, incapables de fidélité". Les amoureux confiant dans les mérites de leurs belles acceptent de se prêter à une comédie orchestré par leur ami. Ils font croire à leur départ pour la guerre puis reviennent tenter de séduire leurs fiancées sous l'apparence d'un autre. Après avoir résisté une journée, les belles cèdent aux nouveaux venus. Les fiancés outrés comptent les abandonner là jusqu'à ce que leur cynique ami les exhortent à pardonner car après tout, ils n'en trouverons pas de mieux, puisque les femmes sont toutes ainsi. Ils se marient donc et FIN.
Une question me taraude, est-ce que Mr Da Ponte venait d'être trompé par sa femme lorsqu'il à écrit le livret ? Parce que bon, je sais, le XVIIIeme siècle n'est pas connu pour être un siècle de grand amour et de grand respect des femmes. Mais tout de même, un opéra de 3h pour exprimer le mépris dans lequel on les tien, est-ce que ce n'est pas un peu excessif, même pour l'époque ?
Sachant qu'on me sortira en vain que je n'ai pas d'humour, que c'est du second degré, de la satire, etc. Non non non et re-non, pour que l'humour / le second degré / la satire fonctionnent, ils doivent se baser sur un fond de vérité et non sur un stéréotype. Du coup je ne rigolerai pas plus ici que si on me rererere-sort "femme au volant, mort au tournant" ou "oh il est noir il a le rythme dans la peau". Je ne rigolerai pas parce que ce n'est pas drôle tout simplement.
De même je ne m'explique pas le choix des programmateurs du théâtre de St-Quentin. Mozart n'a pas écrit qu'un seul opéra, pourquoi donc programmer celui-ci ? J'en conviens, musicalement parlant c'est une belle pièce, mais le propos a quand même son importance quand on choisi de monter un spectacle.
Il existe une possibilité qui permet de présenter cet opéra sans souffrir son contenu rétrograde. Il suffit d'en faire un concert. D'autant plus qu'on y était presque, les musiciens étaient déjà sur scène et les chanteurs derrière des pupitres, pas de décors et des costumes réduits à leur plus simple expression. Au final il ne restait quasiment qu'une chose à faire : virer les surtitres. Car vraiment, s'ils n'avaient pas été là, j'aurai pu apprécier un concert et non être révoltée par un opéra.
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