vendredi 31 mai 2013

Exposition Mathurin Méheut


Lundi, avec Môman et Amaël, nous sommes allés au Musée de la marine pour voir l'exposition Mathurin Méheut. Nous connaissions déjà bien l'artiste car le musée qui lui est consacré se trouve à Lamballe (ville natale de l'artiste) qui se trouve être à côté de chez ma grand-mère maternelle. Le musée en question organise chaque année une exposition thématique autour du travail de l'artiste, ce qui permet d'aborder peu à peu différentes facettes de son oeuvre. Parti pris très intéressant pour une personne pouvant s'y rendre régulièrement mais qui s'explique à mon avis principalement par la petitesse et le côté biscornu du musée, installé dans une maison à pan de bois du XVème siècle.
Le musée de la marine à choisi de son côté une approche radicalement différente puisqu'il s'agit ici d'une rétrospective qui tente de présenter toutes les facettes de l'oeuvre de Mathurin Méheut.
Il faut savoir que vous ne pourrez jamais voir toute l'oeuvre de Méheut au sein d'une seule et unique exposition puisqu'on estime qu'il a produit plus de 10 000 oeuvres au cour de sa carrière. Malgré la surface d'accrochage importante dont bénéficie l'exposition au musée de la marine, on peut donc sans peine imaginer le choix drastique qu'a dût effectuer le commissaire de l'exposition. On sent bien en visitant celle-ci que la sélection s'est porté majoritairement sur des oeuvres de grandes tailles qui, en raison de leurs mesures, sont inexposables à Lamballe et ont donc probablement été peu présentés au public. Dans cette optique, l'oeuvre centrale de l'exposition, sur laquelle on tombe dès l'entrée franchie et vers laquelle le parcours nous ramène plusieurs fois, est la tapisserie Allégorie à la vie marine, réalisée par la manufacture des Gobelins au début des années 40. Une tapisserie qui en plus de ses dimensions (à vue de nez elle fait bien 4 mètres sur 3) à l'intérêt de regrouper en son sein les deux thèmes les plus récurent de l'artiste : la zoologie marine et le travail des populations du bord de mer.
Mathurin Méheut est effectivement un "peintre de la mer" et, si certaines parties de son travail s'intéressent à autre chose, c'est essentiellement une question de circonstances. Ainsi c'est lorsqu'il est mobilisé lors de la guerre de 14-18 et lorsqu'il obtient une bourse pour partir au Japon que le sujet de ses toiles change et s'adapte à ces nouveaux environnements. En dehors de ces deux courtes périodes, c'est à la mer toujours qu'il reviendra. Jamais par exemple il ne peindra Paris où il a pourtant longuement habité. Vivant dans la ville-lumière, il continuera d'y peindre la lointaine mer.
C'est également cette mer qui dictera les motifs de la majeure partie de son travail d'arts appliqués, que ce soit en tapisserie, en décoration ou en céramique. Je me suis demandée un instant si la récurrence de la mer et de sa faune (dans son sens très global puisqu'elle inclue chez lui aussi bien les poissons que les travailleurs de la mer) dans son oeuvre était réellement volontaire ou s'il s'était, à un moment donné, retrouvé enfermé dans ce motif et ce thème qu'on attendait de lui. Je ne pense pas avoir un jour la réponse à cette question et je dois avouer que si Mathurin Méheut est un peintre que j'aime beaucoup, c'est en grande partie dût au fait qu'il a peint avec sensibilité et précision tout ce qui constitue "la mer" telle que je la connais et la ressent.
Si vous en avez le temps et l'occasion je vous conseille donc d'aller voir cette exposition, (elle dure jusqu'au 30 juin) vous y découvrirez une oeuvre riche, variée et, à mon sens, injustement méconnue.

mercredi 29 mai 2013

La bretagne au jardin d'acclimatation

Le bateau-conte

L'atelier de sculpture sur sable

Du 27 avril au 20 mai, le jardin d'acclimatation a prit les couleurs de la Bretagne, comme il avait prit l'année dernière les couleurs du japon. C'est un endroit que j'aime assez et l'exposition "Japon" de l'année dernière m'avait plutôt plût. Et puis une exposition sur la Bretagne où je n'ai pas pu me rendre depuis bientôt six mois, associé au fait qu'Amael n'avait jamais visité le jardin d'acclimatation, cela rendait l'occasion difficile à rater.
Malheureusement nous n'avons pas pu y aller le jour du concert donné par La Chèvre rouge qui tombait un vendredi travaillé. Ça fait deux ans que j'échoue à voir ce groupe en concert, je vais commencer à croire qu'on m'a lancé une malédiction...
Nous avons profité d'un des jours fériés de mai pour nous y rendre. Au programme : des concerts toute la journée, de grands panneaux explicatifs sur la Bretagne, des cortèges si vous tombez le bon jour à la bonne heure, des contes, des ateliers et une allée de stand tenus en vrac par des vendeurs de produits bretons, des association bretonne et des offices de tourisme.
Les concerts étaient sympathiques mais aucun ne m'a marqué au point que je retienne le nom du groupe. Nous n'avons pas pu assister aux contes malheureusement car nous sommes arrivés trop tard. A vrai dire, quand bien même nous aurions été dans les temps, l'entrée du "bateau-conte" est visiblement trop basse pour pour un adulte qui ne se plierait pas en deux. Pareil pour l'atelier de sculpture sur sable qui m'aura fait maudire le fait d'avoir plus de 8 ans tellement j'aurais aimé en être. Qu'a cela ne tienne je suis restée sur le côté à les regarder faire et à retenir les instructions pour pouvoir tout de même pratiquer cet été. Donc Mouiller / Tracer / Monter / Tasser / Re-Mouiller / Re-Tasser / Élaguer / Modeler / Lisser. C'est long et ça demande beaucoup de préparation pour que la sculpture ait une structure solide, mais voir les tortues modelées par les enfants sortir du sable au fur et à mesure était vraiment fascinant. C'était assez drôle aussi de les voir se débrider à mesure que le temps passait, d'abord gauches et semble-t-il effrayés à l'idée de se salir, il a bien fini qu'ils finissent par mettre les mains dans le sable pour finalement y prendre un plaisir visible.
Une édition sympathique donc. Je l'ai moins appréciée que l'année dernière mais je pense que c'est principalement dût au fait que je connais bien mieux la culture bretonne que la culture japonaise. Si ces connaissances m'ont permis de constater la qualité du travail effectué, toute la partie pédagogique était malheureusement de la redite en ce qui me concerne et cela enlève forcément une grande partie de l'intérêt de l'exposition puisqu'on ne "découvre" pas. Nous avions de plus assez mal choisi notre jour, un après-midi de jour férié, j'aurai dût le savoir mais sur le coup je n'y ai pas pensé. Il y avait énormément de monde et nous ne sommes ni l'un ni l'autre des adeptes des bains de foules oppressantes. Je me console en me disant que l'année prochaine nous choisirons mieux notre moment et que, quel que soit le lieu choisi comme sujet, je le connaîtrais forcément moins bien que la Bretagne et apprécierais d'autant plus de le découvrir.

vendredi 24 mai 2013

Un aperçu de Damada 2013

photo © Cristina Zanetti
Le week-end dernier, nous étions en festival.
Plus précisément à Coulans-sur-Gée, pas très loin du Mans, dans un festival de danse folk répondant au doux nom de Damada. Je ne compte pas vous faire un résumé détaillé des trois jours, sinon j'en ai encore pour 5 articles mais je voulais vous faire partager quelques souvenirs et quelques coups de coeurs.
Bon déjà, quand on va en festival de danse, on doit se faire à l'idée que si on veut préserver un minimum sa santé, on ne pourra pas tout faire. Les concerts durent de 21h à 3h du matin et sont suivis par un boeuf qui peut vous emmener facilement jusqu'à 7-8h. La journée se déroulent les stages, de 10h à midi, de 14h à 16h et de 16h30 à 18h30. Bien sûr pendant tout ce temps on danse, ce qui exige quand même une certaine forme physique. Comme vous pouvez le voir, la seule chose non prévue par un programme de festival c'est... le sommeil. Même si vous avez une bonne résistance physique (comme c'est mon cas) il vous faudra tout de même faire des choix. En ce qui me concerne, j'avais choisi de couper la poire en deux en privilégiant les stages de journée le samedi et les bals de nuit le dimanche.
Après le bal du vendredi soir où je suis allée me coucher raisonnablement tôt, c'est à dire après le dernier concert, je me suis donc levée de bon matin pour suivre à 10h un stage d'initiation au collectage (pour mémoire j'avais expliqué de quoi il s'agit ici). Si je n'y ai pas appris grand chose, les conseils donnés me semblant être du simple bon sens, ce stage m'a permis de me rassurer et de me convaincre que j'avais le droit, moi aussi, de me lancer. Sans m'en rendre compte, je ne me sentais pas, jusque là, la légitimité de collecter. Ce stage m'a permis de raisonner autrement, de me dire que si j'en ai envie alors il faut que je le fasse, que la motivation est la seule légitimité valable. Cela ne veut pas dire que je me lancerai demain, mais j'ai l'impression d'avoir fait un pas en avant.
Samedi après-mid j'ai enchaîné sur un stage de chant donné par Guillaume Lopez. J'avoue avoir espéré sans trop y croire que nous ne serions pas trop de stagiaires et que toutes les chansons ne seraient pas en occitan. Et bien nous étions 35, dont 9/10e de personnes dont l'expérience de chant se résumait à chanter sous leur douche, et les 5 chansons que nous avons apprises étaient en occitan. Sans surprise la langue a donc été ce qui m'a posé le plus de difficultés, d'autant plus que l'occitan est très loin de s'écrire comme il se prononce. Je vous épargne les règles de phonétique mais pour vous donner une idée les "a" présents dans la dernière syllabe des mots se prononcent "o", et ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Par contre Guillaume Lopez a plutôt bien réussi à gérer le groupe et à faire en sorte que l'enseignement profite à tous. Ce qui, avec autant de personnes d'autant de niveaux différents était loin d'être évident.
Le dimanche, les bals étaient prioritaires et donc la grasse matinée et la sieste s'imposaient. J'ai tout de même réussi à me motiver pour participer à un stage dans l'après-midi, celui de danse du sud ouest qui a essentiellement tourné autour du Rondeau de samatan. Je ne regrette pas d'avoir sacrifié ma sieste car c'était un super stage, animé par le Pierre Corbefin et Phillipe Marsac qui se sont révélés être aussi drôles que pédagogues. Le stage insistait bien plus sur la façon de se tenir et de "penser" la danse que sur les pas en eux-même. L'avantage c'est que cet "esprit" de la danse est le même pour toute les danses de la région et que donc, même si nous n'avons pas vu les autres danses du sud ouest, il nous sera bien plus simple de les aborder par la suite.
Voila pour les stages. Pour ce qui est des concerts/bals, j'ai eu un gros coup de coeur pour bal'o gadjo et son folk tzigane ; j'ai retrouvé avec plaisir le duo Brotto-Lopez et Kitus que j'avais déjà entendu respectivement à la nuit trad actuelle, et au Carambal l'année dernière ; j'ai découvert le Duo Corbefin-Marsac et Sous le pont, de la polyphonie occitane et du folk avec un trombone qui ont fait bien plaisir à mes oreilles. La liste est bien sûr loin d'être exhaustive mais ce sont là les groupes qui m'ont le plus marquées, ceux qui seront capable de me faire venir à un bal sur la foi de leur seul nom.
Du côté des boeufs, j'ai suivi en partie celui de samedi et en quasi totalité celui de dimanche. Samedi c'était un peu décevant. Quand les parisiens viennent en masse comme c'est le cas à Damada, ils amènent leur instruments, et j'avoue que ce n'est pas qu'il jouent mal ou quoi mais il est un peu rageant de faire 200 kilomètres pour réentendre le boeuf du Babillard... Dimanche en revanche c'était super. J'ai profité d'un blanc du boeuf du samedi pour enfin me lancer à chanter une chanson à danser (une valse apprise avec Robert Bouthillier). C'est une envie qui me taraude depuis quelque temps déjà et j'avais à dire vrai tenté ma chance à la fin du dernier Carambal mais sans succès puisque personne n'avait dansé. On m'avait écouté et on m'avait fait des retours plutôt positifs mais je n'avais tout de même pas pu m'empêcher de considérer ça comme un échec. Ça fait peut être un peu ingrat de dire ça mais le fait est que je pense qu'il est bien plus dur de faire danser que de se faire écouter. Pour faire danser on doit s'effacer derrière la musique, se mettre au service de la danse, faire de la musique plus que du chant en fait. C'est en ça que c'est différent d'une prestation plus classique. Bref je considère ça comme un vrai défi et j'espère bien y arriver un jour, mais je sens que j'ai encore un long chemin à parcourir.
Un mot sur les danseurs. À Damada, beaucoup de néerlandais, beaucoup de belges et beaucoup de parisiens aussi. Le niveau de danse est clairement plus relevé que dans les bal parisiens et ça peut être un peu intimidant au départ. Malgré le nombre de danseurs potentiels, j'ai tout de même pas mal dansé avec des gens que je connaissais. En fait, si je n'ai aucun mal à inviter des inconnus sur des danses que je maîtrise bien, sur les danses où je ne suis pas tout a fait au point je n'y arrive vraiment pas. En gros si mon cavalier est quelqu'un avec qui je m'entends je ne me sens pas trop coupable de lui faire passer une mauvaise danse et je sais qu'il ne devrait pas trop m'en vouloir. Si c'est un illustre inconnu, c'est une autre histoire. Et puis il y a apparemment de grosses différences dans le guidage entre les différentes nationalités. J'en ai discuté avec un néerlandais en une belge devant un camion de crêpes vers 1h du matin et ils étaient tout les deux d'accord pour dire que le guidage des cavaliers français est plus subtil, ce qui donne des cavalières plus réactives au moindre micro-geste. Yassir le néerlandais se plaignait donc que ses cavalière françaises se rapprochent à la moindre pression dans le dos et Amaël m'a dit avoir souvent eu l'impression qu'une bonne partie de son guidage ne "passait" pas sur les cavalières néerlandaise. Personnellement je n'ai pas ressentit de problème à ce niveau là mais un guidage "vif" ne me gène pas vraiment donc je ne suis probablement pas la mieux placée pour parler.
Pour conclure je dirais que c'était un super festival, malheureusement humide et pluvieux, mais on était une bonne équipe bien équipée et on a même réussi à faire du barbecue en pleine tempête. Maintenant j'ai une tente médiévale qui sèche dans mon salon, des souvenirs plein la tête et un seul regret, c'est que c'est loin l'année prochaine.

jeudi 16 mai 2013

Une affiche pour le bal de Prends garde au loup

On m'a commandé une nouvelle affiche pour un bal. La différence principale avec les fois précédentes c'est que le bal du 31 mai sera animé par un seul groupe et que c'est le groupe lui-même qui organise la soirée. La différence pour moi, c'est aussi que ce sont des amis, des personnes dont j'apprécie le travail autant que les personnalités. On pourrait croire qu'il est plus simple de créer une affiche forte et adaptée lorsque l'on connait bien les personnes pour lesquelles on travaille, mais en fait c'est plutôt l'inverse. Il est plus simple de rester sur des idées claires pour des parfaits inconnus que de tenter de synthétiser la musique et les personnalités de gens qui vous sont chers. Du stress en plus donc et la certitude qu'on arrivera jamais à créer un visuel assez fort pour leur rendre justice.
J'ai commencé mes crayonnés sans le nom définitif du groupe qui était encore en réflexion. Je suis partie du nom provisoire et de l'envie du groupe de faire de cette soirée un vrai spectacle, animé par des projection vidéo-lumineuses à la fois sur la scène et, dans une moindre mesure, dans la salle.
Je voulais aussi mettre en valeur le côté "trio" car ce sont trois personnalités très différentes, que ce soit musicalement ou humainement et le fait qu'ils s'accordent et se complètent aussi bien me semble toujours un petit miracle en soi.
J'ai donc choisi de créer des "espaces lumineux" personnels qui se mêlent en englobant chacun des musiciens et viennent éclabousser le public rassemblé autour. Un genre de polyphonie lumineuse en fait.
Représenter le public de danseurs en chaîne plutôt qu'en couple était également un choix motivé par leur répertoire qui, bien que comportant aussi pas mal de danses dites de "couple", s'articule plutôt selon moi autour de danses en ronde ou en farandole.
J'ai fait un petit croquis d'intention comme à mon habitude pour avoir l'aval de tous sur le principe avant de m'attaquer à la réalisation bien plus longue du final.

Or, changement de programme, la cornemuse du troisième compère ne sera pas prête à temps pour le concert. De trois instruments on passe donc à deux, et donc à un set beaucoup plus orienté bal à la voix et polyphonies. Ça tombe bien, ça fonctionne quand même avec ce que j'ai prévu. Seul bémol, il est bien plus facile de dessiner quelqu'un qui joue de la cornemuse que quelqu'un qui chante.
Deuxième changement, notre Arlésienne est résolue, le groupe à un nouveau nom. Le soucis c'est que, en dehors du fait que "Prends garde au loup" est plus long à écrire que "TFC", les quelques personnes qui connaissent le groupe et/ou ses membres pour les avoir déjà vu en concert risquent de ne pas faire le rapport à cause du changement de nom. Il me reviens donc de faire en sorte que les silhouettes sur l'affiche soient suffisamment détaillées pour que les spectateurs éventuels puissent reconnaître les membres du groupe. Délicat. Délicat surtout parce que le portrait n'a jamais vraiment été mon point fort.


Me voila donc à les "croquer" pour tenter de faire au plus proche de leurs silhouettes, de leur attitudes lorsqu'ils jouent. Car oui, personne ne se tien pareil quand il joue, personne ne se tien pareil quand il chante. Si j'arrive à rendre cette attitude particulière, alors même si les traits ne sont pas suffisamment ressemblant, les personnes qui les ont déjà vu jouer les reconnaitrons.


Voila le résultat et je ne sais pas si j'ai vraiment réussi. Mes croquis me semblent meilleurs que l'affiche finale. Cela dit elle a un bon dynamisme et un bon équilibre donc j'en suis quand même assez contente.

mercredi 15 mai 2013

Volo en concert

Au vu de la date indiquée sur l'affiche, j'ai pris bien du retard dans mes compte-rendus. Cela dit ce n'est pas bien grave, mes souvenirs ne s'envoleront pas si vite.
Amaël a eu à son anniversaire deux places pour aller voir Volo à l'Olympia. Nous ne connaissions pas du tout le groupe mais il n'avait pas non plus été choisi par hasard. La soeur d'Amaël qui est à l'origine du présent, le connait suffisamment bien pour savoir qu'il est un grand fan des Wriggles. Or, si le groupe a malheureusement été dissout en 2009, ses membres ne sont pas restés inactifs, loin s'en faut. J'avais de mon côté vu le spectacle de Noof il y a 3-4 ans et une fois Volo vu, il ne me reste plus qu'a retrouver 3 membres des Wriggles pour finir mon tour d'horizon des projets solo de chacun.
Mais revenons-en à notre concert. Nous étions placés au balcon, bien au centre de la salle, quelques rangs derrière la console de son. C'était la seconde fois que j'avais l'occasion d'aller à l'Olympia et cela n'a fait que me confirmer ma première bonne impression. La salle est encore suffisamment à taille humaine pour que, quel que soit l'endroit où l'on est placé, on puisse voir et entendre au mieux. Peu de place pour les grandes jambes une fois assis mais bon, le confort reste tout à fait correct.
La première partie était assurée par Sophie Morin. Clairement je n'ai pas été super convaincue. Visiblement très à l'aise au piano, avec une vraie virtuosité, mais trop proche d'une imitation de Camille pas tout à fait maîtrisée et un brin caricaturale dans sa façon de chanter. Dommage car sur le papier ça aurait pu me plaire et certaines idées (comme des percussions avec des ciseaux que l'on referme) et certaines paroles de chansons étaient vraiment bien trouvées. J'essayerai donc quand même de suivre cette demoiselle de loin en loin, histoire de voir dans quelle direction elle évolue, on ne sait jamais.
Pour ce qui est de Volo, 3 mots de la première chanson et j'étais déjà convaincue. Paroles intelligentes et sensibles ou intelligentes et drôles suivant la chanson, voix bien maîtrisées, polyphonies pas systématiques mais placées aux moments stratégiques. Bon tout ça c'est comme les Wriggles me direz vous. Oui mais si j'ai trouvé un vrai plus chez Volo, c'est musicalement. En plus des deux chanteurs-guitariste, il y a avait sur scène un 3ème guitariste, un bassiste et un batteur. Le tout pour des arrangements parfois franchement rock et le genre de rock que j'aime bien, qui secoue sans agresser, qui transporte sans casser. J'ai eu un franc coup de coeur pour quelques chansons en particulier, telles que Aucun doute qui m'a fortement fait penser à mon ami L'anglais, T'es belle qui est la déclaration qu'on aimerait bien toutes entendre un jour, enfin je crois, ou Tu connais qui me ferait presque renoncer à vouloir que le temps s'arrête.
Mon petit bémol sera qu'il était parfois difficile de saisir toutes les paroles, plutôt dommage vu leurs qualités. Après je pense qu'il y a peu de gens qui, comme nous, débarquent à l'Olympia sans avoir écouté le moindre morceau du groupe qu'ils vont voir, et donc peu de gens que ça a du gêner.

dimanche 12 mai 2013

Un week-end à Boulogne sur mer, conclusion

Pour conclure sur ce week-end je dirais que j'ai fortement apprécié mon escapade dans le nord, sous un soleil superbe et malgré un vent bien frais. J'ai bien sûr trempé mes pieds dans la mer du nord, bien moins froide que son nom ne l'indique. La mer et le vent m'ont donné une bouffée d'énergie pour ré-affronter la vie parisienne, même s'ils m'ont aussi rendue nostalgique de ma bretagne préférée. J'ai vu de bien belles choses, probablement injustement peu connues et négligées. J'espère vous avoir donné envie de découvrir un peu ce coin là. Une seule chose qui m'a rendue triste là-haut et dont je me dois de vous avertir si vous y allez. Si les bâtiments touristiques et municipaux sont très bien entretenus et conservés, vous verrez également dans la ville et alentour, de nombreuses maisons et appartements qui seraient magnifiques s'ils ne tombaient en décrépitude. La région nord est une région pauvre, sinistrée en terme d'emplois et c'est sur les habitations que cela se voit. Je me suis beaucoup dit "quel dommage" en regardant autour de moi et je mentirais en disant que mon cœur ne s'est jamais serré de penser aux raisons qui amènent une ville pourtant touristique et belle à avoir tant de logements décrépits.

samedi 11 mai 2013

Boulogne-sur-mer, Nausicaa

Une des grandes attractions de Boulogne-sur-mer, du genre qu'on ne peut pas manquer quand on y va, c'est le grand aquarium de Nausicaa.
Si je ne pense pas remettre un jour les pieds dans un Zoo depuis l'expérience désastreuse du Zoo de Central Park ; où je suis rentrée les yeux pleins d'étoiles (c'est le zoo de Madagascar quand même) et dont je suis sortie le coeur au bord des lèvres de dégout ; j'ai bien moins de problème avec les aquariums. Les grands animaux me rendent quand même un peu triste car je ne leur trouve jamais d'assez vastes bassins mais dans l'ensemble ça à quand même l'air bien plus vivable que la plupart des zoos. L'aquarium de Nausicaa présente une exposition permanente très orientée vers la protection environnementale et l'éducation écologique. Amaël en était d'ailleurs surpris car, dans ses souvenirs, l'exposition était faite pour mettre en valeur l'action du centre de recherche. C'était d'ailleurs probablement le cas, mais c'était il y a 15 ans. Nos connaissances sur la mer ont depuis changées et notamment nos connaissances sur sa fragilité et son état de dégradation. Je peux comprendre qu'en venant à l'aquarium on ait surtout envie de s'émerveiller devant des poissons qu'on n'aura jamais l'occasion de voir ailleurs et d'en apprendre plus sur eux. J'ai moi aussi poussé mon compte de "Oh" et de "Ah" enthousiastes et ouvert de grands yeux pleins de rêves sur les fabuleux fond marins reconstitués.
Cela dit je trouve courageux l'engagement politique de l'aquarium, notamment dans le domaine du mieux consommer et surtout dans le domaine de l'éducation et de la sensibilisation à l'environnement marin. Courageux et nécessaire car il ne faut pas oublier que, si pour nous adultes qui connaissons déjà une grosse partie des recommandation d'usage (que nous choisissions, ou pas, de les respecter est ensuite notre problème mais nous sommes correctement informés) cela peut paraître un peu inutile ou redondant, le plus grand pourcentage de visite de ce genre d'aquarium, ce sont les enfants. Pour leur génération ces gestes ne seront probablement plus de la simple prévention à long terme comme ça peut l'être pour nous, mais plutôt une vraie nécessité. Aujourd'hui économiser l'énergie, recycler, consommer mieux ou moins, ce sont des gestes politiques, des choix de vie. Sans être alarmiste, il y aura sans doute un jour dans l'histoire à venir ou cela deviendra une obligation pour tous, éduquer les enfants d'aujourd'hui à le faire naturellement, sans le ressentir comme une frustration ou un sacrifice, cela ne peut que leur donner de meilleurs armes pour leur avenir.















vendredi 10 mai 2013

Boulogne-sur-mer, spécialités culinaires

Je ne sais pas vous mais moi quand je voyage, je mange, beaucoup. La découverte gastronomique fait parti de mes grands plaisirs et je n'ai pas l'impression d'avoir quitté mon chez moi si je ne fait pas au moins un repas "local".
L'occasion m'en a vite été donnée puisque nous sommes arrivés à Boulogne-sur-mer quasiment à l'heure du déjeuner samedi.
Alors déjà, qui dit Nord, dit bière (enfin quand on aime ça, ce qui est mon cas). J'ai donc commandé une Saint Landelin ambrée, une bière relativement locale vu que la brasserie se trouve à Douai. Je connaissais déjà la Goudale des mêmes brasseurs mais c'est une blonde et j'avoue garder une nette préférence pour les bières ambrée en règle générale. Je n'ai pas été déçue, elle était très bonne et allait très bien avec mon plat.
Pour le dit plat, j'ai opté pour une spécialité locale : le welsh. Comme son nom l'indique, le welsh est, à la base, un plat originaire du pays de Galles qui a immigré on ne sait trop comment jusqu'au Nord de la France. J'ai pris le welsh complet, qui semble être le plus courant. Comme le descriptif de la carte mentionnait une tartine au jambon recouverte de cheddar et d'un oeuf, j'imaginais un genre de bruschetta et j'avais un peu peur que ce ne soit juste pour mon appétit aiguisé par l'air de la mer. Et bien... disons que les gens du nord, en tout cas ceux qui ont rédigés la carte, et moi, on n'a pas exactement la même notion de ce que signifie le terme "recouvert". Je vais donc me permettre de corriger la carte, le welsh est une assiette creuse remplie de cheddar fondu à la bière au fond de laquelle vous trouverez une tartine plus ou moins grande recouverte de jambon et au dessus de laquelle on pose un oeuf. 80% de fromage dans le plat, heureusement que j'aime le cheddar. Trêve de plaisanterie, j'ai trouvé ça plutôt bon et ça m'a calé pour l'après-midi, donc si vous avez l'occasion, goûtez-y, mais prévoyez-vous une bonne marche digestive derrière.

mercredi 8 mai 2013

Boulogne-sur-mer, étranges paysages

Si vous allez à Boulogne, faites comme nous, n'hésitez pas à aller faire un tour hors de la ville. Si la cité est marquée par son glorieux passé médiéval, la campagne elle, l'est par une histoire bien plus récente. 
Comme évoqué dans l'article précédent, lorsque vous êtes entre Boulogne-sur-mer et Calais, vous êtes plus près de l’Angleterre que partout ailleurs en France. Il paraitrait donc logique que ça soit sur cette côte que des Anglais décidant de mettre pied en Europe continentale viendrai amarrer leur bateaux. C'est aussi ce qu'ont pensé les Allemand lors de la seconde guerre mondiale, on y trouve donc les résidus d'un mur de l'Atlantique très dense, un bunker tout les kilomètre environs. Nous savons tous que finalement les Alliers ont pris la logique à contre-pied et sont allés débarquer sur la côte normande. Cela dit pour que le débarquement en Normandie bénéficie d'un effet de surprise il leur a fallu faire croire qu'ils attaqueraient bien à l'endroit où on les attendait. Ils ont donc consciencieusement pilonné la campagne et la côte nord et transformé à jamais les paysages.
En suivant la côte entre Boulogne-sur-mer et Calais, vous pourrez donc voir une campagne qui fut probablement relativement plate mais qui s'est parsemée de petit vallons qui sont autant de trous d'obus. Ce sont de très beau paysages, d'une grande violence romantique, que nous avons eu la chance de pouvoir admirer dans une lumière rasante de fin d'après-midi qui leur va comme un gant.








lundi 6 mai 2013

Boulogne-sur-mer, ville fortifiée

Le week-end dernier, nous sommes partis passer deux jours à Boulogne-sur-mer avec la famille d'Amaël. Il semblerai que j'y sois déjà allée avec mes parents quand j'étais plus jeune, malheureusement je n'ai quasiment pas de mémoire visuelle sur le long terme, donc je ne m'en rappelai absolument pas. Qu'a cela ne tienne, c'était une re-découverte. 
Je vais diviser les deux jours en plusieurs articles parce qu'il y a beaucoup à dire.
En bonne médiéviste, je vais donc commencer par vous parler du vieux Boulogne. 
D'après ce que j'avais entendu et la tête que faisaient les gens quand je leur disais que j'allais passer un week-end là-haut, mon enthousiasme avait de quoi être échaudé. Je m'attendais donc plus ou moins à une ville très industrielle et qui aurait été complètement reconstruite après la seconde guerre mondiale (la région ayant été très pilonnée par les anglais mais j'y reviendrai) dans un style années 50 moche. Et bien pas du tout, la cité médiévale de Boulogne existe toujours, entourée par des murailles du XIIIème siècle s'accompagnant un château de la même époque, le tout dans un remarquable état de conservation. Comme en plus nous sommes de grands chanceux, c'était les 10èmes journées eurorégionales des villes fortifiées, ce qui nous à permis de bénéficier de visites guidées du château, du beffroi et des remparts. Si les niveaux d'intérêt des visites guidées ont été assez variables, elles nous ont permis d'accéder à des choses que nous n'aurions pas pu voir autrement, notamment les sous-sol du château et la cloche du beffroi. En plus je ne sais pas vous, mais moi j'ai toujours préféré qu'on me raconte l'histoire plutôt que d'avoir à lire des panneaux interminables.
Si je vous résume un peu, sachez donc que Boulogne-sur-mer existe de façon certaine depuis l'antiquité romaine. La première enceinte sur laquelle ont été construit à la fois le château et les fortifications du XIIIe, est datée du 4ème siècle. Elle est encore visible dans les sous-sols du château et a, semble-t-il, été construite à l'aide de blocs de pierre de récupération (prélevés notamment dans un cimetière). Cela permet donc de supposer que l'occupation romaine dans la région date d'avant la construction de la dite enceinte. 
La situation géographique de la ville, à la frontière maritime avec l'Angleterre, lui a permis de conserver un rôle important par la suite, notamment au Moyen Âge, période pendant laquelle les échanges entre la France et l'Angleterre sont aussi souvent riches au niveau marchand qu'ils sont belliqueux. C'est donc aux tensions Franco-anglaises que l'ont doit une bonne partie des nombreux bâtiments anciens qui forment la vieille ville, à l'époque construits pour impressionner le voisin d'en face, ils sont aujourd'hui essentiellement parcouru par les touristes britanniques qui sortent tout juste du ferry.
Au final, peut-on dire qu'ils ont vraiment changé de fonction ?

 La porte des Dunes, une des quatres portes d'entrée de la ville fortifiée
La sculpture qui prend place au centre de la porte, elle date de....1924 (cruelle déception)
 Une rue à l'intérieur des remparts, le bâtiment à la coupole, c'est la basilique
(qui date du XIXème siècle)
 Le château, construit au XIIIème siècle
Croyez-le où non, nous étions ici sur le chemin de ronde, bien élargi depuis le Moyen Âge.
 La cloche du beffroi, enfin la seule restante car il y en a eu jusqu'à 4 !