lundi 29 avril 2013

Cyrano de Bergerac

© Brigitte Enguérand

Nous sommes retournés mercredi au théâtre de St-Quentin-en-Yvelines, toujours grâce et avec Môman. Cette fois-ci il s'agissait d'un grand classique du théâtre, le Cyrano d'Edmont Rostand.
J'aime beaucoup le théâtre, mais bien plus le théâtre moderne que le théâtre classique. Je n'ai jamais lu Cyrano et ce que j'en savais se résumait aux souvenirs des répétitions de ma sœur alors en CM2 et devant apprendre ces plus célèbres scènes telles que "c'est un cap c'est un pic..." ou "à la fin de l'envoi je touche". Plus tard, dans le même cours, je suis de mon côté tombée sur des scènes du malade imaginaire, à chacun sa croix.
Pour Cyrano, non j'exagère, je suis comme tout le monde, j'ai vu le film avec Depardieu. Je me souviens l'avoir aimé d'ailleurs. Mais à part ce film vu il y a longtemps, je suis allée au théâtre quasiment vierge face au texte. Amaël était dans le cas inverse de moi, car il connait quasiment la pièce par cœur et l'a déjà vu montée quatre fois.
Ce qui est extraordinaire, c'est que nous sommes malgré tout sortis du théâtre avec le même avis.
Nous avions la chance d'être placés au tout premier rang et pile au centre de la salle (places B1 et B3, on fera difficilement mieux). Nous étions donc quasiment sur la scène, et comme la salle est bien faite, point de torticoli, juste une place au cœur de l'action. Cyrano de Bergerac, c'est un classique s'il en est, mais la mise en scène choisie était cette fois celle d'une pièce moderne. Un décor unique, semblant de salle d'un centre para-médical (type maison de retraite ou asile psychiatrique), agrémenté d'un jukebox incongru. Des costumes réduits à leur plus simple expression, jogging t-shirt pour tout le monde. Un casting court, une petite dizaine de comédiens. Bref un dépouillement évident. S'ajoutent à cela quelques idées surprenantes et bienvenues telles que l'apparition de 2 costumes d'époque le temps chacun d'une unique scène, l'utilisation de Skype pour jouer la fameuse scène du balcon ou les musiques choisies sur le jukebox, au fur et à mesure des scènes, par les personnages souhaitant ainsi exprimer leurs sentiments (Elton John, Queen, les Beatles, Edith Piaf et j'en passe). S'ajoutent enfin des acteurs qui ne déclament pas mais jouent ces alexandrins comme ils joueraient une pièce en prose.
On est surpris par tout ça et je vous imagine inquiet qu'on bouscule ainsi un si grand classique, mais ça fonctionne, ça fonctionne même à merveille, et l'essentiel est là. C'est un peu difficile dans le premier quart d'heure bien sûr, on est surpris, pris de court. Mais une fois qu'on commence à s'habituer, à se détendre, on est irrémédiablement emporté. Emporté par ce texte d'Edmont Rostand qui, joué avec tant de naturel, révèle toute sa beauté, sa délicatesse et son panache.
Un mot sur les acteurs. On a beaucoup parlé de Philippe Torreton qui joue ici le rôle principal. Je ne suis à vrai dire pas une grande fan de l'acteur à la base. Je connais peu son travail, mais dans mon imaginaire, je le vois comme un petit maigre nerveux et il ne correspond donc pas vraiment au rôle. Et bien j'avais tort en j'en suis bien contente. Il habite ici le personnage de façon réellement impressionnante, son Cyrano est très dense, très intense. Les autres acteurs ne sont pas en reste. Il faut voir le visage de Roxane (Maud Wyler) se transformer au fur et à mesure de la scène du balcon sous l'effet de ses sentiments changeants ou le comte de Guiche (Daniel Martin) qui semble marcher constamment sur la corde raide du cabotinage sans jamais en tomber.
Mon petit bémol porterai sur le fait qu'avec des acteurs jouant plusieurs rôles sans changer de costume il est parfois difficile de se repérer, mais bon je m'en suis quand même sortie.
Je vais donc conclure en disant que c'était bien, que c'était beau et que j'en ai presque pleuré.

vendredi 26 avril 2013

Une smartbox dégustation chez Gus

Tout les 23 avril, pour auto-célébrer mon anniversaire, je prends ma journée. C'est une habitude que qui tient sans doute au fait d'avoir souvent eu mon anniversaire pendant les vacances scolaires et j'avoue que j'aurais du mal à y renoncer. Amaël ayant lui aussi pu se libérer, nous avons passé cette journée tout les deux. Et pour une fois un 23 avril, il n'a pas plut sur ma tête, j'espère que c'est un bon signe !
Nous avions de côté une smartbox dégustation qui nous avait été offerte à noël dernier (oui celui de 2011). Heureusement les smartbox sont valable 18 mois, malheureusement le restaurant qui nous avait fait de l'oeil à été fermé depuis. Pas de dégustation de crêpes donc. Le reste des formules de la box se ressemblaient toutes un peu à mes yeux : charcuterie/fromage/vin ou macarons/chocolat/champagne. Les quelques propositions qui sortaient de l'ordinaire ne me faisait pas vraiment envie, bar à cigare ou dégustation de whisky, très peu pour moi... Comme je suis plutôt un bec salé et que Amaël n'aime pas le champagne, nous avons donc fini par jeter notre dévolu sur la formule qui nous semblait la plus copieuse dans le style salé. C'est comme ça que nous sommes allés chez Gus.
Le restaurant ressemble en fait assez à un self avec ses plateaux et ses rails sur lesquels on coulisse de plat en plat. Mais c'est un self de luxe où le plat du jour est une entrecôte avec sa fondue de poireau, qu'on vous mitonne à votre cuisson avant de vous remettre ; et où on aperçoit un cuissot de chevreuil qui s'effeuille en tranche pour une entrée de charcuterie. La smartbox ne nous donnais donc malheureusement pas accès aux plats qui me faisaient le plus envie, mais bon, c'est le jeu. Nous avons découvert en arrivant un cafouillage de réservation car ils nous attendaient demain, "mais ce n'est pas un problème", ouf. Les personnes de mon entourage à qui on avait offert des smartbox m'avaient prévenus que l'accueil dans certains lieux pouvait être un peu rude et j'avoue que j’angoissai un peu. Ce n'est pas du tout le cas ici. On nous demande ce que nous voulons comme couleur de vin et nous de choisir du rouge, plateau de charcuterie et fromage oblige. Ce sera donc du Côte du Rhône, léger et plutôt bon et une bouteille pour deux s'il vous plait. Arrivera un peu plus tard, le temps de la préparer, une assiette contenant 2 fromages (brie et comté), 3 charcuteries (chorizo, jambon de pays et rosette), un peu de salade, d'anchois marinés et d'olives. Le tout bien servi et plutôt bon. Malheureusement je suis suffisamment habituée aux bonnes assiettes mixtes du Quiet pour considèrer une assiette de ce genre comme "normale". Je n'ai donc pas hurlé de bonheur devant mon déjeuner mais c'était bon et copieux, le lieu lumineux et sobre est très agréable pour un midi et le personnel aimable et rapide. Bref je retournerai avec plaisir au Gus goûter peut être cette fois quelque chose d'un peu plus original qu'une assiette mixte.

Gus l'atelier gourmand
62 rue de Prony
75017 Paris

lundi 22 avril 2013

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire

Voici un livre que j'ai vu des tas de gens lire avant de me décider à y mettre le nez. Or par habitude, je me méfie pas mal des éléments culturels qui font consensus. Déjà parce que je sais d'expérience que si j'en arrive à ne pas aimer, ou en tout cas à trouver "bof" un livre/film que tout le monde encense, il s'en suivra des discutions interminables où on essayera de me convaincre par tout les moyens que si c'est génial et que si j'ai forcément aimé. Et il n'y a pas plus stérile que ces discussions là. Ensuite parce que ce sont souvent les livres les plus rapidement portés aux nues qui finissent dans les abîmes de la littérature et en vente sur les brocantes (souvenez-vous du Da Vinci code).
Mais comme on me l'a offert, et que j'ai pour principe de ne pas négliger les cadeaux qu'on me fait, j'ai tenté de mettre de côté ma méfiance habituelle pour les "phénomènes littéraires" et j'ai ouvert Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, de Jonas Jonasson.
Voici donc l'histoire d'Allan Karlsson, avant et après la fête de ses cent ans qu'il se fait un devoir de sécher. En effet, la moitié des chapitres du livre racontent ce qu'il se passe après qu'il se soit éclipsé de la maison de retraite et l'autre moitié raconte, en alternance, ce qui lui est arrivé pendant les cent années qui précèdent.
Je ne vais pas vous dévoiler les différentes péripéties qui sont arrivées et qui arrivent encore à notre centenaire parce que ça retirerai tout l'intérêt du livre. Sachez toutefois que le tout est relativement absurde et souvent très drôle. Mais le plus étonnant c'est que même si on à l'impression que tout ce qui arrive à Allan est dingue, on serait presque tenté de quand même y croire. Pourquoi ? Parce que le personnage principal à vraiment une personnalité unique et, à personnalité unique, destin unique.
Ce caractère très particulier est assez bien résumé par cette phrase : "Bien qu'Allan aimât savoir ce qui se passait autour de lui, il n'avait pas la moindre envie d'y être mêlé ou de prendre parti." On a donc un personnage sans opinion aucune, qui ne base ses relations avec les gens que sur la sympathie qu'il leur porte, ou pas. Je ne peux pas vous en dire beaucoup plus sans vous spoiler le livre mais vous verrez que c'est très particulier. Car en fait, même si j'ai beaucoup sourit au cours de ma lecture je me suis aussi posé par mal de questions. Pourrai-je, comme le héros, traverser la vie sans me poser de question ? Me lier avec des gens qui sont ennemis les uns des autres ? N'avoir jamais envie de changer le monde ? Il y a-t-il même réellement des gens qui sont comme ça (ça expliquerai bien des choses) ?
Au final, j'espère répondre non à toutes ces questions et, si un instant, j'ai envié à Allan la tranquillité que cette façon de penser lui apporte, je n'ai jamais cessé de le considérer comme une bête curieuse.

dimanche 21 avril 2013

Geek-isme en question (2)

Nous avons pas mal parlé avec Soeur de la notion de "geek". À la base elle devait m'écrire un bout de texte pour compléter mon article mais même si j'ai beaucoup aimé ce qu'elle a écrit, je trouvais que cela s'intégrait mal avec ce que j'avais pondu de mon côté. Comme c'est tout de même très intéressant comme point de vue, j'ai décidé de finalement en faire un article à part. Voici donc la contribution de Soeur au débat :
"Le geek nous vient des États-Unis. Ou plutôt, l’appellation vient de là-bas. Comme on a tous vu des films et séries qui se passent aux États-Unis, par exemple dans les lycées, on sait qu’il existe des « clans », des groupes définis transposables dans tout établissement ou presque et qui se reconnaissent à leurs attributs et leurs attitudes. Dans ces définitions de groupe, le geek ne fait pas très envie. Défini de manière générale comme quelqu’un d’obsédé par un domaine particulier, en général en rapport avec les nouvelles technologies (« an enthusiast or expert especially in a technological field or activity <computer geek> », selon Merriam-Webster), il se remarque aussi pour son inaptitude sociale. Par cet aspect, il se rapproche un peu du nerd, l’intello de base sur lequel on tape mais à qui on fait faire ses devoirs. L’origine du mot l’explique bien : le geek, au départ, est un personnage de foire. Le geek se produisait dans les foires, et se faisait remarquer en arrachant la tête de poulets ou serpents vivants avec sa bouche, ou en mangeant du verre. Voilà, ça, c’est dit. Donc, par extension, le terme s’est ensuite appliqué à toute personne faisant un boulot considéré bizarre par la société. Donc... vous me suivez ? Programmeur informatique ! Dans notre société contemporaine, le geek a donc d’abord désigné les passionnés d’informatique ou les gens travaillant dans le domaine, ayant une vie sociale peu développée. Les élèves ou étudiants répondant au même profil, appelés eux-aussi geek, étaient (sont ?) souvent sujet de moqueries et de brimades. Mais du fait de l’importance grandissante de la programmation informatique dans nos vies, le geek a pris de l’importance, du pouvoir et est donc à présent bien moins ringard, voire même revêtu d’un halo de lumière (et la tête coiffée d’une pomme à moitié mâchouillée). La conclusion de la définition reviendra donc à la sagesse populaire : « Geeks are the people you pick on in high school and wind up working for as an adult » (vous vous moquez d’eux au lycée, mais vous travaillerez pour eux plus tard)."

vendredi 19 avril 2013

Le marché de l'histoire de Pontoise

Merci à Marina pour la photo.

Le week end passé, c'était le marché de l'histoire de Pontoise, LE marché où se rendre quand on a besoin de matériel pour faire de la reconstitution historique. Le marché de Pontoise à lieu deux fois par an, en octobre/novembre et en mars/avril, sa tenue marque quasiment l'ouverture et la fermeture de la saison des reconstitution. En effet, la plupart des événements de reconstitution se passent en extérieur, on a donc tendance à attendre qu'il ne fasse pas trop froid. Enfin en France. Dans la plupart des autres pays d'Europe, les passionnés bravent plus facilement le temps que nous, le français est frileux visiblement. Pontoise est donc l'endroit idéal pour acheter ce qui vous manque juste avant la saison, ou ce que vous avez cassé à l'usage, ou perdu, juste après.
Bien que de nombreuses époques soient représentés sur place, il y a tout de même beaucoup plus de marchands pour le moyen âge que pour les autres périodes. Je ne vais pas m'en plaindre, La Rose et l'épée, l'association dont je fais partie, reconstitue la vie quotidienne et l'artisanat du milieu du XIIIème siècle, en région parisienne. Je suis donc sensée trouver sans problème aucun ce qui m'est nécessaire.
Cette fois-ci en fait, je ne venais pas vraiment pour moi, même si j'espérais, avec un peu de chance, récupérer ma barbette auprès de Capelada. J'étais surtout venue pour aider Laetitia, qui entre cette année dans l'association, à trouver les accessoires pour ornementer sa tenue. En effet si nous avons décidé de faire tout ce qui était textile de nos blanches mains, aucune de nous n'est capable de fabriquer une paire de chaussure ou des bijoux elle-même. Laetitia va pratiquer la harpe sur les prestations de notre association, ainsi que quelques travaux d'aiguilles probablement. Cela présuppose qu'elle est une "Dame" de statut relativement élevé, et son costume doit donc refléter sa présumée richesse. Là où ça devient compliqué c'est que ce qui coûtait cher à l'époque, coûte encore cher aujourd'hui, que ce soit en terme de matériaux (soie, cuir de grande qualité, pierre au moins semi-précieuses) ou de main d'oeuvre puisqu'on est forcément sur des produits d'artisanat. Il faut donc trouver le difficile équilibre entre ce qui est abordable en terme de finances (comme c'est ça première année la liste des courses est longue comme un jour sans pain), ce qui correspond, historiquement parlant, à son époque, sa localisation et son statut et ce qui correspond à ses goûts. C'est donc une bien difficile quête vous-vous en doutez.
Mon conseil si un jour vous vous lancez dans la reconstitution : faites-vous accompagner de quelqu'un qui connait l'époque sur laquelle vous vous fixez et qui pourra vous conseiller. Inutile d'acheter quelque chose qui finira au fond d'un tiroir parce qu'il ne sera pas de la bonne époque/pas du bon statut/pas du bon sexe, non ?
Deuxième conseil : demandez-vous dès le départ si vous êtes prêt à porter des choses qui ne vous plaisent pas, ou qui ne vous mettent pas en valeur, et soyez honnêtes. Parce que malheureusement ça sera probablement le cas, ce qu'on trouvait beau au XIIIe siècle et ce qu'on trouve beau aujourd'hui, ça n'a rien à voir et vous serez forcément confronté, a un moment ou un autre, à cette différence d'esthétique. Oui un reconstituteur c'est aussi quelqu'un qui dépense une fortune pour des vêtements et des accessoires qu'il ne trouve pas forcément à son goût...
Revenons en à nos moutons, le marché de l'histoire. Il y a beaucoup de marchands, de toutes époques et de toute nationnalités. Viennent vendre à Pontoise des anglais, des polonais, des allemands, etc. Il vaut donc mieux maîtriser un peu d'anglais pour pouvoir discuter le bout de gras avec les vendeurs. C'est cette diversité qui rend le marché incontournable, mais c'est aussi son plus grand piège. Vous y trouverez en effet à la fois des artisans qui sont eux même des passionnés, qui savent parfaitement ce qu'ils vendent et qui sont très exigeants sur leur sources ; et des vendeurs de gros qui vous diront que "oui oui c'est bon" même s'ils n'en savent rien. Au marché du mois de novembre, il y avait énormément de monde et discuter avec les marchands était quasi impossible. Dans ces conditions il est très difficile d'acheter des choses dont on n'est pas sûr et certain. Le problème c'est que, si je commence à m'y connaître un peu, ça ne fait tout de même que deux ans que je fais de la reconstitution, je ne suis donc pas encore sûre à 100% de la forme que doivent adopter tout les accessoires. J'appréhendai donc un peu de conseiller Laetitia alors que je n'étais pas forcément toujours sûre de moi. Heureusement, le Pontoise d'avril était beaucoup plus calme. Si j'imagine bien que pour les vendeurs ce n'était pas forcément une bonne nouvelle, pour moi en tant que visiteuse c'était tout de même bien plus agréable. Grâce à ce public plus léger, nous avons donc réussi notre challenge. Une paire de chaussures chez Ana Period Shoes (visiblement solides et confortable), une fibule incrusté de turquoises, le nécessaire pour manger (écuelle, gobelet, cuillère), l'essentiel est là. Pour la ceinture je lui en prêterai une des miennes en attendant qu'elle achève la sienne (un galon en cours de tissage), pour une coiffe plus élaborée, ça attendra bien l'année prochaine.
De mon côté, si je n'avais pas de choses pérennes à acheter, j'en ai quand même profité pour faire quelques emplettes. J'ai craqué pour du vin au miel et des tartinades romaines sur le stand de la cuisine antique, du vin de sauge et du vin au groseilles chez l'hypocras des pays d'oc et quelques savons de la mésange bleue. Je suis donc repartie avec mon sac bien rempli, comme à chaque Pontoise.

Geek-isme en question (1)

En relisant l'article sur le dernier bar, je me suis dit qu'il allait falloir que je vous parle un peu de geekisme.
Parce que bon, c'est quoi un geek ? c'est quoi la culture geek ?
Vaste question.
Je vais essayer d'élaborer une réponse issue de la connaissance que j'ai des geeks qui m'entourent, en me demandant tout simplement ce qui me fait les considérer comme tels.
Déjà oubliez ce que vous disent les magazines et la mode des "geeks" actuelle, avoir un iPhone ne fait pas de vous un geek, pas plus qu'avoir lu une série de manga en vogue ou de regarder le joueur du grenier. (Tout comme avoir instagram ne fait pas de vous un photographe, exactement pareil.) Mais c'est pas grave parce qu'être un geek, ce n'est pas particulièrement cool, contrairement à ce qu'on voudrait nous faire croire...
Déjà soyons clairs, la culture geek regroupe de nombreux domaines et "être un geek" ne requière pas une connaissance exhaustive desdits domaines, j'aurai même tendance à dire que c'est plutôt contre indiqué. Pourquoi ? Tout simplement parce que si je devais qualifier toutes les personnes "geek" qui m'entourent, l'adjectif qui me viendrait immédiatement à l'esprit c'est PASSIONNÉS. Et on ne peut pas être passionné à la fois par tout ce qui relève de la culture geek, c'est trop vaste. En gros le geek c'est une personne qui s'investit à fond dans un domaine qui n'intéresse pas grand monde à part elle. Quand suffisamment de ces personnes sont intéressées par la même chose, ça crée une communauté geek et de cela découle la fameuse "culture geek". Les domaines les plus représentés font en général partie de ce qui est communément appelé "la sous-culture pop" tels que : le manga et la japanim, les jeux vidéo, les jeux de rôles (sur table ou Grandeur Nature), la fantasy, la SF, etc. Tous ces domaines se divisent ensuite en sous-domaines plus ou moins vastes, par exemple dans la SF vous pouvez être un geek de Star Wars ou de Star Trek ou encore ne jurer que par Dune. A ces domaine de "culture pop", s'ajoutent également des domaines plus "techniques" tels que l'informatique, la programmation, la mécanique, l'histoire, etc.
Le point commun de tous ces domaines très éloignés ?
Pas forcément grand choses si ce n'est qu'ils sont tous très vastes et très riches. Ce sont des domaines qui, pour être appréhendés, demandent à la fois des connaissances et de l'imagination. C'est d'ailleurs en cela qu'ils sont stimulants, ils imposent des règles parfois drastiques et très complexes mais qui sont, en un sens, plus facile à gérer et à contourner que les règles trop concrètes du monde réel. Car oui, tout ce que vous pouvez imaginer, à partir du moment où cela fonctionne de façon logique avec l'univers mis en place, vous aurez le droit et vous serez même encouragé à le réaliser. Dans le monde réel, avouez que c'est rarement le cas...
Le geek c'est donc quelqu'un qui est plus passionné par un monde imaginé/disparu/abstrait que par le monde réel. Donc on peut être un geek des timbres en francs, après tout c'est disparu ? Et bien oui, on pourrait à condition de remplir la dernière caractéristique du geek : l'impossibilité de ne pas parler de sa passion. Un geek finira toujours par amener la conversation sur son terrain, pas pour vous embêter et pas forcément de façon consciente mais parce que tout l'y ramène et parce qu'il trouve ça tellement génial qu'il veut vous y convertir. 
Faites-moi plaisir, écoutez-le, s'il y a une chose que je tiens pour certaine, c'est que les gens passionnés sont des gens passionnants.

jeudi 11 avril 2013

Le dernier bar avant la fin du monde (suite et fin)

Je vous avais déjà parlé du Dernier bar avant la fin du monde auquel j'attendais de faire une seconde visite pour pouvoir vous en montrer des photos et surtout pour m'en faire un avis définitif. Ça à été chose faite grâce à Claire qui à eu la bonne idée d'y louer une salle pour fêter son anniversaire. En bonne médiévaleuse (je distingue médiéveux/médiévaleuse (évocation) et médiévistes (reconstitution) mais je tiens à préciser que ce n'est en aucun cas un jugement de valeur, je pense que je ferai un article un de ces jours à ce propos, wait and see) elle avait loué la salle med-fan du 3ème sous-sol. Nous avions donc le trône en épées fondues de Game of Thrones à disposition pour y installer la reine de la soirée (enfin on à quand même eu du mal à la convaincre) et des tables de tavernes pour le commun des mortels.
J'ai pris le temps de faire un tour pour photographier quasi toutes les salles donc, sans plus tarder...

 De l'extérieur.

L'entrée, notez qu'on peut déposer ses armes en sécurité.

Voici le compte à rebours, maintenant vous savez depuis combien de temps 
vous survivez à la fin du monde.

La salle du haut avec la bibliothèque et la ludothèque.

Le plafont de la dite salle parce que, quand même, c'est beau.

In case of emergency (1)

In case of emergency (2)

3ème sous-sol, le bar.

3ème sous-sol, la salle 1 - le spatio-bar.

3ème sous-sol salle 2 - la taverne pirate.

Le fameux trône de la salle 3.

Donc, quand même c'est beau, quand même les cocktails sont bons et la musique sympas. Seulement je n'étais pas à l'aise cette fois non plus et je pense que je ne le serais malheureusement jamais. Peut-être est-ce un peu la faute aux serveurs puisque cette fois comme la précédente, je peux remercier Dame Léo (pour ses beaux yeux la fois précédente et pour son décolleté cette fois-ci) de m'avoir aider à me faire servir correctement. Peut-être aussi est-ce le fait de n'y avoir aucune des deux fois croisé un geek de ma connaissance qui aurait été là par hasard. Peut-être finalement est-ce dû au prix quand même relativement élevé des consommations qui m'interdit de goûter à tout ce qui pourrait me faire envie. Toujours est-il que je ne peux me départir de cette curieuse impression que l'ambiance "Geek" est un peu forcée, un peu là pour attirer le chaland en manque d'exotisme. Enfin pour être précise, je pense que l'envie sincère de créer un lieu de geek pour les geeks, qui m'avait donné envie de venir y faire un tour et qui se ressent bien dans tout les éléments du bar (déco, carte, musique, etc), n'a pas touché les bonnes personnes. La faute aux prix (le geek est pauvre, ou plutôt il réserve son argent pour s'acheter une armure/un costume/un jeu/un goodie rare/etc) ? à l'emplacement ? au fait qu'être geek c'est devenu branchouille (sans que personne ne comprenne bien ce que ça recouvre d'ailleurs) ? En tout cas j'ai l'impression que le lieu à raté son public, et que c'est bien dommage.
Mon avis donc, un bar superbe à visiter et dans lequel boire un verre au moins une fois, mais duquel je ne pourrai pas devenir une habituée.

mardi 9 avril 2013

Lollipop

Je me rends compte que j'ai déjà parlé magasin de BD sur le blog, mais pas encore vraiment BD.
Pour réparer cette terrible erreur, j'ai décidé de commencer sur un ton léger avec un des manga de ma bibliothèque. Lollipop est un manga en 8 tomes de Rikako Iketani. Rapidement, l'histoire.
Madoka Gôto n'a pas vraiment les parents idéaux : buveurs, menteurs, joueurs invétéré de pachinko, vivotant de petit boulots, on peut dire qu'ils n'ont pas fait grand chose de leur vie. Mais tout va changer le jour où ils gagnent 100 000 yen à la loterie. Avec cet argent, il vont poursuivre leur rêve : reprendre des études et devenir médecins ! Sachant qu'ils n'ont pas fini le collège, on devine que chemin sera long... et Madoka ? Comme elle refuse de les suivre dans leur déménagement, il faudra qu'elle aille vivre chez des amis à eux, enfin plus précisément, dans une annexe au fond du jardin de ces amis...

Partant de ce pitch plutôt particulier Rikako Iketani brode une BD sur la question du bon (ou du mauvais) moment pour saisir les oportunités. Les parents de Madoka ont laissé couler le temps entre leur doigts et se rendent compte à 40 ans qu'ils ont beaucoup vécu mais rien construit. Madoka elle-même tombera amoureuse deux fois au cours des 8 volumes, les deux totalement à contretemps, de façon décalée par rapport à la personne faisant l'objet de son désir. Et tout ce qui concerne son histoire quasiment est à l'avenant, tout arrive soit trop tard, soit trop tôt.
La série est centré sur le personnage de Madoka, qui a une personnalité assez unique pour une héroïne de manga, dans le sens où elle ne semble absolument pas se soucier de ce que pensent les autres. Enfin si, mais seulement des gens qu'elle apprécie, pas du commun des mortels qu'elle croise dans la rue. Comme elle a tendance à s'exprimer de façon assez claire et expressive, voire à parler toute seule, ça donne lieu à des situations plutôt cocasses. De plus comme il n'y a qu'elle et ses parents qui se comportent comme ça, cela crée un vrai contraste avec les autres personnages et rend l'héroïne vraiment décalée et assez attachante.
Pour finir, un petit mot sur le dessin. Il fera sans difficulté mentir les personnes qui affirment que tout les shojos se ressemblent. Coloré et expressif, il colle à merveille au titre de la série puisqu'il est très "pop". Cela dit l'auteur montre dans quelques scènes qu'elle maîtrise également sans difficulté un ton un peu plus sombre et que "pop" n'est clairement pas synonyme de "mal foutu".

jeudi 4 avril 2013

Cosi fan tutte

Je suis allée à l'opéra pour la seconde fois en deux mois, alors que je n'y étais pas allée depuis des années. Cette fois-ci c'était parce que Môman et Soeur avaient pris des places mais n'ont pu y aller. Nous nous sommes donc rendu avec Amaël, au théâtre de St-Quentin-en-Yvelines pour y voir Cosi fan tutte.
Cosi fan tutte est un dramma giocoso sur une musique de Mozart et un livret de Lorenzo Da Ponte. Bien sûr comme je l'ai évoqué précédemment, l'opéra n'est pas précisément la forme d'art que je préfère, du coup je mentirai si je disais que je ne me suis pas un peu ennuyée. Cela dit j'ai tout de même apprécié pas mal de passages et je n'ai aucun reproche à faire à Mozart car la musique est absolument superbe. 
Par contre j'ai eu un vrai problème avec cet opéra à cause de l'histoire qu'il raconte. Je vous résume rapidement. Deux couples de jeunes tourtereaux, sur le point de convoler. Les deux jeunes hommes vantent à qui mieux mieux les mérites de leurs belles. Un troisième larron entre en scène qui se moque d'eux car "vous verrez qu'elles sont bien comme toutes les autres, incapables de fidélité". Les amoureux confiant dans les mérites de leurs belles acceptent de se prêter à une comédie orchestré par leur ami. Ils font croire à leur départ pour la guerre puis reviennent tenter de séduire leurs fiancées sous l'apparence d'un autre. Après avoir résisté une journée, les belles cèdent aux nouveaux venus. Les fiancés outrés comptent les abandonner là jusqu'à ce que leur cynique ami les exhortent à pardonner car après tout, ils n'en trouverons pas de mieux, puisque les femmes sont toutes ainsi. Ils se marient donc et FIN. 
Une question me taraude, est-ce que Mr Da Ponte venait d'être trompé par sa femme lorsqu'il à écrit le livret ? Parce que bon, je sais, le XVIIIeme siècle n'est pas connu pour être un siècle de grand amour et de grand respect des femmes. Mais tout de même, un opéra de 3h pour exprimer le mépris dans lequel on les tien, est-ce que ce n'est pas un peu excessif, même pour l'époque ?
Sachant qu'on me sortira en vain que je n'ai pas d'humour, que c'est du second degré, de la satire, etc. Non non non et re-non, pour que l'humour / le second degré / la satire fonctionnent, ils doivent se baser sur un fond de vérité et non sur un stéréotype. Du coup je ne rigolerai pas plus ici que si on me rererere-sort "femme au volant, mort au tournant" ou "oh il est noir il a le rythme dans la peau". Je ne rigolerai pas parce que ce n'est pas drôle tout simplement.
De même je ne m'explique pas le choix des programmateurs du théâtre de St-Quentin. Mozart n'a pas écrit qu'un seul opéra, pourquoi donc programmer celui-ci ? J'en conviens, musicalement parlant c'est une belle pièce, mais le propos a quand même son importance quand on choisi de monter un spectacle. 
Il existe une possibilité qui permet de présenter cet opéra sans souffrir son contenu rétrograde. Il suffit d'en faire un concert. D'autant plus qu'on y était presque, les musiciens étaient déjà sur scène et les chanteurs derrière des pupitres, pas de décors et des costumes réduits à leur plus simple expression. Au final il ne restait quasiment qu'une chose à faire : virer les surtitres. Car vraiment, s'ils n'avaient pas été là, j'aurai pu apprécier un concert et non être révoltée par un opéra. 

mardi 2 avril 2013

Hansel & Gretel, chasseurs de sorcières

[SPOILER INSIDE]
Je me suis retrouvée avec des places de cinéma gratuite, mais à utiliser promptement. Il est assez difficile de trouver un film qui puisse faire plaisir à la fois à Amael et à moi, le plus simple est encore d'opter pour un film en costume ou un film d'action popcorn. Pas de film en costume à l'horizon nous avons donc dût opter pour un film ne nécessitant pas l'usage de notre cerveau.
Lorsque nous nous sommes installés pour voir Hansel et Gretel, chasseurs de sorcières, j'avoue que je m'attendais à un film du même genre que Abraham Lincoln, chasseur de vampire que nous avions vu et trouvé plutôt sympas. 
Vous conviendrez que je ne demandais pas la lune quand même. 
Et bien apparemment si. 
Je sais qu'il faut être capable de laisser son sens logique à l'entrée du cinéma quand on va voir ce style de film et en général j'y arrive plutôt bien. Je veux bien passer sur pleins de trucs gênants inhérent au genre. C'est d'ailleurs ce que j'ai fait.
J'ai ignoré le fait qu'on est visiblement dans une époque inexistante voyant cohabiter des vêtements et des décors pseudo mediéveux/medfan/XVIIe avec des armes d'époques diverses (point américain, galtring, arbalète, taser).
Je suis passée sur le fait que Gretel utilise une arbalète pour une raison inconnue alors que Hansel à le droit aux flingues (et non l'arbalète ne sert pas à faire moins de bruit vu qu'ils attaquent systématiquement simultanément).
J'ai héroïquement fermé les yeux sur l'affirmation que "tu es la fille d'une sorcière ultra puissante et donc tu es une sorcière ultra puissante même si tu n'a jamais fait de magie même par accident" (il n'y a donc visiblement pas de Cracmol dans cet univers).
J'ai admis que Hansel était un perso bas du plafond qui ne réfléchit jamais et est semble-t-il aveugle à ce qui l'entoure (option 2 héros livrés avec un unique cerveau et il a visiblement perdu au tirage au sort).
J'ai même passé l'éponge sur le mépris puant des personnages principaux pour tous les autres personnages et sur leur mode "on est des héros et vous des bouseux, déjà on condescend à vous parler, n'en demandez pas trop".
Ce qui m'a fait vraiment tiquer et m'a définitivement fait décrocher du film, c'est la durée des jours et des nuits. Sans exagérer, ils durent à tout casser 2h (et pas 24h comme dans notre monde à nous). Pour vous donner un exemple concret, le combat final dure 15 minutes (pour les personnages), il commence au milieu de la nuit et quand il fini, le soleil se lève... (heiiiinnnnn ??). Et tout les jours et toutes les nuits sont à l'avenant. Ce temps compressé c'est vraiment le truc dont je n'ai pas réussi à m'accomoder. Si vous pouvez passer là-dessus, je pense que vous pourrez apprécier le film. De mon côté, j'ai échoué.
Quoique, à la réflexion, on peut dire que faire l'inventaire des incohérences du film au sortir de la séance m'a finalement pas mal amusé. Et finalement, c'est peut-être aussi ça un film de divertissement.